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03/11/2011

L'horloge


Horloge-parlante.jpgL'autre jour j'écoutais le temps
qui passait sous l'horloge.
Chaînes, battants et rouages
il faisait plus de bruit que cent
au clocher du village
et mon âme en était contente. 

J'aime mieux le temps s'il se montre
que s'il passe en nous sans bruit
comme un voleur dans la nuit... 

Jean Tardieu. 


 

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02/11/2011

Comme un veilleur

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Face aux problèmes de toutes sortes qui nous assaillent, on serait tenté de penser que Dieu ne fait plus attention à nous. Autour de nous, on nous chante : "Où est-il, ton Dieu?" Dieu nous fait parfois attendre, mais il a son plan, et son heure.

     L'important est de ne jamais désespérer, de tenir bon à travers tout. Et de guetter sa venue, comme un veilleur qui attend l'aurore.

     Il se tait aussi pour t'obliger à le chercher davantage, pour voir si tu vas tenir dans la nuit, si tu vas lui faire confiance jusqu'au bout.

     La prière de l'attente, c'est de rester en paix et silence devant Dieu, le temps qu'il faudra, en lui faisant confiance pour tout. Mais rassure-toi, il n'est pas sourd, il entend ta prière, et en temps voulu il agira vite (Is 60,22).

Festin sur la montagne

festin montagne.jpg


Le Seigneur, Dieu de l'univers, préparera pour tous les peuples, sur sa montagne,un festin de viandes grasses et de vins capiteux,un festin de viandes succulentes et de vins décantés.
Il enlèvera le voile de deuil qui enveloppait tous les peuples et le linceul qui couvrait toutes les nations.
Il détruira la mort pour toujours.Le Seigneur essuiera les larmes sur tous les visages,et par toute la terre il effacera l'humiliation de son peuple ;c'est lui qui l'a promis.
Et ce jour-là, on dira :« Voici notre Dieu, en lui nous espérions, et il nous a sauvés ;c'est lui le Seigneur,en lui nous espérions ;exultons, réjouissons-nous :il nous a sauvés ! »
Isaïe

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01/11/2011

Tous les saints

Toussaint.jpg

Le 1er novembre nous prions "tous les saints"
Tous les saints et les saintes inconnus,
qu'on ne fête qu'à la Toussaint.
Tous les saints martyrs d'autrefois,
tous les saints martyrs d'aujourd'hui,
en tout endroit du monde.
Tous les saints qui êtes au ciel
pour avoir fait simplement,
mais de tout votre coeur, votre labeur.
Tous les saints et saintes
morts au champ d'honneur du travail.
Tous les saints et saintes qui êtes au ciel
pour vous être aimés de tout coeur dans le mariage,
et pour avoir élevé une famille.
Toutes les saintes femmes qui êtes au ciel
pour avoir fait simplement,
mais de tout votre coeur, votre ménage.
Tous les saints qui êtes au ciel
pour avoir donné sans compter.
Tous les saints qui êtes au ciel
pour avoir évité de vous faire remarquer,
et êtes restés simplement à votre place.
Tous les saints et saintes méconnus,
Qu'on a méprisés ou accusés.
Tous les saints et saintes qui vous êtes ignorés.
Tous les saints et saintes que nous avons connus
et qui ont vécu parmi nous.
Tous les saints qui savez les efforts qu'il faut faire
pour sortir de l'ornière.
Tous les saints qui n'avez fait dans votre vie
rien d'extraordinaire,
mais qui avez mis dans chaque action tellement d'amour,
priez avec nous.

Père Henri Gaudin

31/10/2011

Le départ

Le départ

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Traînant leurs pas après leurs pas
Le front pesant et le cœur las,
S’en vont, le soir, par la grand’ route,
Les gens d’ici, buveurs de pluie,
Lécheurs de vent, fumeurs de brume.

Les gens d’ici n’ont rien de rien,
Rien devant eux
Que l’infini de la grand’ route.

Chacun porte au bout d’une gaule,
Dans un mouchoir à carreaux bleus,
Chacun porte dans un mouchoir,
Changeant de main, changeant d’épaule,
Chacun porte
Le linge usé de son espoir.

Les gens s’en vont, les gens d’ici,
Par la grand’ route à l’infini.

L’auberge est là, près du bois nu,
L’auberge est là de l’inconnu ;
Sur ses dalles, les rats trimbalent
Et les souris.

L’auberge, au coin des bois moisis,
Grelotte, avec ses murs mangés,
Avec son toit comme une teigne,
Avec le bras de son enseigne
Qui tend au vent un os rongé.

Les gens d’ici sont gens de peur :
Ils font des croix sur leur malheur
Et tremblent ;
Les gens d’ici ont dans leur âme
Deux tisons noirs, mais point de flamme,
Deux tisons noirs en croix.

Les gens d’ici sont gens de peur ;
Et leurs autels n’ont plus de cierges
Et leur encens n’a plus d’odeur :
Seules, en des niches désertes,
Quelques roses tombent inertes
Autour d’un Christ en plâtre peint.

Les gens d’ici ont peur de l’ombre sur leurs champs,
De la lune sur leurs étangs,
D’un oiseau mort contre une porte ;
Les gens d’ici ont peur des gens.

Les gens d’ici sont malhabiles,
La tête lente et les cerveaux débiles
Quoique tannés d’entêtement ;
Ils sont ladres, ils sont minimes
Et s’ils comptent c’est par centimes,
Péniblement, leur dénuement.

Avec leur chat, avec leur chien,
Avec l’oiseau dans une cage,
Avec, pour vivre, un seul moyen :
Boire son mal, taire sa rage ;
Les pieds usés, le cœur moisi,
Les gens d’ici,
Quittant leur gîte et leur pays,
S’en vont, ce soir, vers l’infini.

Les mères traînent à leurs jupes
Leur trousseau long d’enfants bêlants,
Trinqueballés, trinqueballants ;
Les yeux clignants des vieux s’occupent
À refixer, une dernière fois,
Leur coin de terre morne et grise,
Où mord l’averse, où mord la bise,

Où mord le froid.
Suivent les gars des bordes,
Les bras maigres comme des cordes,
Sans plus d’orgueil, sans même plus
Le moindre élan vers les temps révolus
Et le bonheur des autrefois,
Sans plus la force en leurs dix doigts
De se serrer en poings contre le sort
Et la colère de la mort.

Les gens des champs, les gens d’ici
Ont du malheur à l’infini.

Leurs brouettes et leurs charrettes
Trinqueballent aussi,
Cassant, depuis le jour levé,
Les os pointus du vieux pavé :
Quelques-unes, plus grêles que squelettes,
Entrechoquent des amulettes
À leurs brancards,
D’autres grincent, les airs criards,
Comme les seaux dans les citernes ;
D’autres portent de vieillottes lanternes.

Les chevaux las
Secouent, à chaque pas,
Le vieux lattis de leur caresse ;
Le conducteur s’agite et se tracasse,
Comme quelqu’un qui serait fou,
Lançant parfois vers n’importe où,
Dans les espaces,
Une pierre lasse
Aux corbeaux noirs du sort qui passe.

Les gens d’ici
Ont du malheur - et sont soumis.

Et les troupeaux rêches et maigres,
Par les chemins râpés et par les sablons aigres,
Également sont les chassés,
Aux coups de fouet inépuisés.

Des famines qui exterminent :
Moutons dont la fatigue à tout caillou ricoche,
Bœufs qui meuglent vers la mort proche,
Vaches lentes et lourdes
Aux pis vides comme des gourdes.

Ainsi s’en vont bêtes et gens d’ici,
Par le chemin de ronde
Qui fait dans la détresse et dans la nuit,
Immensément, le tour du monde,
Venant, dites, de quels lointains,
Par à travers les vieux destins,
Passant les bourgs et les bruyères,
Avec, pour seul repos, l’herbe des cimetières,
Allant, roulant, faisant des nœuds
De chemins noirs et tortueux,
Hiver, automne, été, printemps,
Toujours lassés, toujours partant
De l’infini pour l’infini.

Tandis qu’au loin, là-bas,
Sous les cieux lourds, fuligineux et gras,
Avec son front comme un Thabor ;
Avec ses suçoirs noirs et ses rouges haleines
Hallucinant et attirant les gens des plaines,
C’est la ville que la nuit formidable éclaire,
La ville en plâtre, en stuc, en bois, en fer, en or,
- Tentaculaire.

Émile Verhaeren, Les Campagnes hallucinées

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30/10/2011

La famille

Sheila: La famille (1967)