11/12/2010
Ballade à la lune
C'était, dans la nuit brune,
Sur le clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i.
Lune, quel esprit sombre
Promène au bout d'un fil,
Dans l'ombre,
Ta face et ton profil ?
Es-tu l'oeil du ciel borgne ?
Quel chérubin cafard
Nous lorgne
Sous ton masque blafard ?
N'es-tu rien qu'une boule,
Qu'un grand faucheux bien gras
Qui roule
Sans pattes et sans bras ?
Es-tu, je t'en soupçonne,
Le vieux cadran de fer
Qui sonne
L'heure aux damnés d'enfer ?
Sur ton front qui voyage.
Ce soir ont-ils compté
Quel âge
A leur éternité ?
Est-ce un ver qui te ronge
Quand ton disque noirci
S'allonge
En croissant rétréci ?
Qui t'avait éborgnée,
L'autre nuit ? T'étais-tu
Cognée
A quelque arbre pointu ?
Car tu vins, pâle et morne
Coller sur mes carreaux
Ta corne
À travers les barreaux.
Va, lune moribonde,
Le beau corps de Phébé
La blonde
Dans la mer est tombé.
Tu n'en es que la face
Et déjà, tout ridé,
S'efface
Ton front dépossédé.
Rends-nous la chasseresse,
Blanche, au sein virginal,
Qui presse
Quelque cerf matinal !
Oh ! sous le vert platane
Sous les frais coudriers,
Diane,
Et ses grands lévriers !
Le chevreau noir qui doute,
Pendu sur un rocher,
L'écoute,
L'écoute s'approcher.
Et, suivant leurs curées,
Par les vaux, par les blés,
Les prées,
Ses chiens s'en sont allés.
Oh ! le soir, dans la brise,
Phoebé, soeur d'Apollo,
Surprise
A l'ombre, un pied dans l'eau !
Phoebé qui, la nuit close,
Aux lèvres d'un berger
Se pose,
Comme un oiseau léger.
Lune, en notre mémoire,
De tes belles amours
L'histoire
T'embellira toujours.
Et toujours rajeunie,
Tu seras du passant
Bénie,
Pleine lune ou croissant.
T'aimera le vieux pâtre,
Seul, tandis qu'à ton front
D'albâtre
Ses dogues aboieront.
T'aimera le pilote
Dans son grand bâtiment,
Qui flotte,
Sous le clair firmament !
Et la fillette preste
Qui passe le buisson,
Pied leste,
En chantant sa chanson.
Comme un ours à la chaîne,
Toujours sous tes yeux bleus
Se traîne
L'océan montueux.
Et qu'il vente ou qu'il neige
Moi-même, chaque soir,
Que fais-je,
Venant ici m'asseoir ?
Je viens voir à la brune,
Sur le clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i.
Peut-être quand déchante
Quelque pauvre mari,
Méchante,
De loin tu lui souris.
Dans sa douleur amère,
Quand au gendre béni
La mère
Livre la clef du nid,
Le pied dans sa pantoufle,
Voilà l'époux tout prêt
Qui souffle
Le bougeoir indiscret.
Au pudique hyménée
La vierge qui se croit
Menée,
Grelotte en son lit froid,
Mais monsieur tout en flamme
Commence à rudoyer
Madame,
Qui commence à crier.
" Ouf ! dit-il, je travaille,
Ma bonne, et ne fais rien
Qui vaille;
Tu ne te tiens pas bien. "
Et vite il se dépêche.
Mais quel démon caché
L'empêche
De commettre un péché ?
" Ah ! dit-il, prenons garde.
Quel témoin curieux
Regarde
Avec ces deux grands yeux ? "
Et c'est, dans la nuit brune,
Sur son clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i.
- Alfred de MUSSET (1810-1857)
- 200ème anniversaire de sa naissance aujourd'hui.
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10/12/2010
Bonne nuit les petits
Le 10 décembre 1962, Nounours passait pour la première fois à la télévision... Souvenirs...ça donne envie de rester au lit... et surtout de rester des enfants...
Bonne Nuit - Les Devinettes De Nounours
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Il arrive...
"Terre d'envol" mon nouveau recueil de poèmes... aujourd'hui!
Voici un extrait de la préface:
Inséparables du cœur, d’un cœur qui se tient « à l’écoute / de l’éternité », caché dans le Verbe, – « je n’ai d’autre demeure / que ton cœur transpercé » –, les mots vibrent avec ardeur au souffle fragmentaire de la beauté. « Signe avec / la braise de ton encre ». Et l’auteur de Terre d’envol de rêver de pureté, de liberté.
Ouvrant la « Bible de blé / d’orge et de lumière », le poète cherche à se tenir debout dans le mystère. Le vent tourne les pages de la vie qui attend. Un oiseau s’élève au-dessus de la terre. « Au secret de nous-mêmes / l’Insaisissable nous saisit ».
Bernard GRASSET
07:55 Publié dans Actualités, Poèmes | Lien permanent | Commentaires (1)
09/12/2010
A tous les...
A tous les "puissants"
donne l esprit d'humilité.
A tous les "solidaires"
donne l'esprit communautaire.
A tous les "radins"
donne l'esprit de largesse.
A tous les "coincés"
donne l'esprit d'ouverture
A tous les "vieux"
donne l'esprit de jeunesse.
A tous les "jeunes"
donne l'esprit de sagesse.
A tous les "tordus"
donne l'esprit de droiture.
A tous les "exclus"
donne l'esprit d'intégration.
A tous les "paumés"
donne l'esprit de discernement.
A tous les "pressés"
donne l'esprit de patience.
A tous les "agités"
donne l'esprit de quiétude.
A tous les "fanatiques"
donne l'esprit de tolérance.
A tous les "mal-aimés"
donne l'esprit d'amour.
A moi, qui suis parfois
coincé, tordu, pressé,
paumé, vieux, radin, fanatique...
donne ton Esprit, souffle de vie..
Père Bernard Hubler
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08/12/2010
Reine de la Paix
1. Reine de la paix, prie pour nous !
En la fête de ton Immaculée Conception
je reviens te vénérer, ô Marie,
aux pieds de cette statue qui,
de la Place d'Espagne, permet
à ton regard maternel d'étendre la vue
sur cette antique ville de Rome,
qui m'est si chère.
Je suis venu ici, ce soir,
pour te rendre l'hommage
de ma dévotion sincère.
C'est un geste à travers lequel s'unissent à moi,
sur cette Place, d'innombrables Romains,
dont l'affection m'a toujours accompagné
au cours de toutes les années
de mon service au Siège de Pierre.
Je suis ici avec eux pour commencer le chemin
vers le cent-cinquantième anniversaire du Dogme
que nous célébrons aujourd'hui
avec une joie filiale.
2. Reine de la paix, prie pour nous !
C'est vers Toi que se tourne notre regard
avec la plus grande anxiété,
à Toi que nous avons recours
avec une confiance plus insistante
en ces temps marqués
par de nombreuses incertitudes et craintes
pour le destin présent et à venir de notre planète.
Vers Toi,
source de l'humanité rachetée par le Christ,
finalement libérée de l'esclavage
du mal et du péché,
nous élevons ensemble
une supplication pressante et confiante:
Écoute le cri de douleur des victimes
des guerres et de tant de formes de violence,
qui ensanglantent la terre.
Dissipe les ténèbres de la tristesse
et de la solitude,
de la haine et de la vengeance.
Ouvre l'esprit et le coeur de tous
à la confiance et au pardon!
3. Reine de la paix, prie pour nous !
Mère de Miséricorde et d'espérance,
obtiens pour les hommes
et les femmes du troisième millénaire
le don précieux de la paix:
la paix dans les coeurs et dans les familles,
dans les communautés et entre les peuples;
la paix en particulier pour ces nations
où l'on continue chaque jour
à se battre et à mourir.
Fais que chaque être humain,
de toute race et de toute culture,
rencontre et accueille Jésus,
venu sur la Terre dans le mystère de Noël
pour nous donner "sa" paix. Mère, Reine de la paix,
donne-nous le Christ, véritable paix du monde!
Jean Paul II
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07/12/2010
La paix par mon bien-aimé
Par une nuit profonde,
Etant pleine d'angoisse et enflammée d'amour,
Oh ! l'heureux sort !
Je suis sortie sans être vue
Tandis que ma demeure était déjà en paix.
J'étais dans les ténèbres
et en sûreté,
Quand je sortis déguisée par l'escalier secret,
Oh ! l'heureux sort !
J'était dans les ténèbres et en cachette,
Tandis que ma demeure était en paix.
Dans cette heureuse nuit
Je me tenais dans le secret ; nul ne me voyait.
Et je n'apercevais rien
Pour me guider que la lumière
Qui brûlait dans mon coeur.
Elle me guidait plus sûrement
Que la lumière du midi
Au but où m'attendait
Celui que j'aimais
Là où nul autre ne le voyait.
O nuit qui m'avait guidée !
O nuit plus aimable que l'aurore !
O nuit qui avez uni
L'Aimé avec sa Bien-Aimée
Qui a été transformée en Lui !
Sur mon sein orné de fleurs
Que je gardais tout entier pour lui seul,
Il resta endormi
Et moi je le caressais,
D'un éventail de cèdre je le rafraîchissais.
Quand le souffle provenant du fort
Soulevait déjà sa chevelure
De sa douce main
Posée sur mon cou il me blessait
Et tous mes sens furent suspendus.
Je restai là et m'oubliai
Le visage penché sur le Bien-Aimé.
Tout cessa pour moi, et je m'abandonnai à lui
Je lui confiai tous mes soucis
Et m'oubliai au milieu des lis.
Saint Jean de la Croix
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