Sortir

Il n’y a pas de morale, il y a une mystique, et cette mystique qui est tout l’Evangile est aussi la plus haute révélation de Dieu. Dieu est l’Être. Il est l’Être infini parce qu’Il est l’Amour sans limites, parce qu’Il n’est que l’Amour, parce que « exister », c’est sortir de soi.
Il est tout à fait remarquable que le mot « exister » et le mot « extase » aient au fond les mêmes racines et le même sens : on n’existe qu’en sortant de soi, on n’existe qu’en allant vers l’autre, on n’existe que dans l’intimité de l’être aimé, on n’existe qu’en se donnant.
Et si Dieu existe en plénitude, c’est parce qu’il est tout don et rien d’autre que cette communication de Lui-même au sein de la Trinité.
Maurice Zundel dans Un autre regard sur l’homme

Tous appelés à la sainteté

Les failles, les fractures de nos existences, sont autant de fissures par lesquelles la LUMIERE souvent nous atteint... et nous révèle une ISSUE, un CHEMIN...

Bruissement d'amour

« Quand nous le cherchons au-dessus des nuages, il nous fait signe au-dessous de la pauvreté. Pour le connaître et le rencontrer, il faut nourrir l’affamé, recueillir l’étranger, visiter les malades… Chaque fois que nous croyons le tenir au bout d’une définition, il nous échappe. Au milieu, il se laisse seulement pressentir comme un bruissement d’amour. »

Père Bruno Chenu « La brûlure d’une absence » (Centurion/Bayard)

Le don du cerf

Dites-moi mon maître

de tant de terre et tant d'eau

de tous vos voyages

lequel est le plus beau

les têtes coupées en quatre

des grands et vieux tigres

en tapis qui s'étirent

au pied de ta vie

Sur les collines

aux mois des grandes chasses

dans tout l'espace

je marchais sans repos

C'est ainsi que le coeur gros en boule

je tendais pièges et collets en foule

mais c'est un cerf magnifique

qui devant moi se dressa

Mon destin s'achève

la mort est sur mon dos

tout ce qu'elle me laisse

je t'en ferai cadeau

Mes deux grandes cornes

les bois des bêtes

dans mes deux oreilles

tu pourras boire

Aux demoiselles du miroir

de mes yeux d'eau

de mon poil lisse

fais-toi faire des pinceaux

Si mes chairs te nourrissent demain

c'est ma peau qui te réchauffera

et du plus grand des courages

de mon foie tu tireras

Et encore une fois mon seigneur mon roi

le corps de ton cerf fera gloire

chair résignée de l'Histoire

et en toi il fleurira

Dites-moi mon maître

de tant de terre et tant d'eau

de tous vos voyages

lequel est le plus beau

lequel est le plus beau

Angelo Branduardi/Etienne Roda-Gil 1977

L'habitude

A ceux qui me disent: - Alors vous êtes bien habitué? Je réponds: - Il me faudra encore un peu de temps pour faire le tour de toutes les questions qui se présentent, disons une bonne année...Mais qu'est-ce que ça veut dire "habitué"? De plus en plus je me pose la question. Il y a les bonnes et les mauvaises habitudes... S'habituer, ça veut dire aussi s'installer, s'encroûter... "L'habitude nous joue des tours...", chantait autrefois Maxime Leforestier. Le disciple du Christ, doit-il être un habitué? Habitué aux bonnes manières, aux mêmes lectures à la messe du dimanche, à la routine, à la roue libre, sans remise en question... Je ne pense pas... Il doit toujours être prêt à accueillir la nouveauté qui surgit toujours là où on le l'attend pas. Jour après jour je découvre et j'espère que la découverte sera sans fin. "Comme d'habitude" est une bien triste chanson finalement, je préfère le titre de son adaptation anglaise: "My way" qui veut dire "mon chemin" et qui évoque l'aventure, l'émerveillement, la surprise de la nouveauté au hasard des rencontres quotidiennes. TP

En attente de regard

« Le beau est une graine en attente de regard qui le fera surgir, fleurir. Les êtres de l’univers patientent en espérant. »

Colette Nys-Mazure, poète et écrivain.