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03/04/2010

Samedi Saint

Où es-tu mon Dieu ?

Je ne te reconnais plus…

Où es-tu mon Dieu ?

Toi qui d’habitude est toujours devant…

Où es-tu mon Dieu ?

Toi qui d’habitude a la parole facile….

Où es-tu mon Dieu ?

Toi qui d’habitude a le cœur si léger…

Où es-tu mon Dieu ?

Toi qui d’habitude nous offre ce regard lumineux…

Vais-je te reconnaître 

Quand tu te mets à genoux, aux pieds de l’homme ?

Vais-je te reconnaître 

Quand tu t’offres en nourriture ?

Vais-je te reconnaître 

Quand tu entres dans la nuit et que l’angoisse de la mort t’enserre ?

Vais-je te reconnaître 

Quand tu te lies au sort des mourants, des innocents que l’on torture et que l’on tue ?

Vais-je te reconnaître

Quand tes dernières paroles seront pardon et salut ?

Vais-je te reconnaître ?

Dépouille moi mon Dieu de mes certitudes

Viens me rendre la vue

Je veux te voir et te reconnaître.

Alors ne sois pas loin et viens te révéler à moi dans la paix du jardin de Pâque.

Mon Dieu appelle moi et donne moi ce cœur qui saura te répondre « Mon Seigneur et mon Dieu ».

Vois Seigneur, j’ai ouvert ma porte. Viens vivre chez moi ta Pâque et je vivrai.

 

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02/04/2010

Vendredi Saint

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A Noël nous avons célébré un Dieu proche, qui par amour se fait homme et partage notre existence. Aujourd’hui nous nous rappelons que Jésus va jusqu’au bout sur ce chemin : il est trahi, arrêté, condamné, torturé, il meurt comme le dernier des derniers.

Jésus se met du côté des faibles et des pauvres. A première vue c’est un scandale ou une pure folie. En donnant sa vie sur la croix, il choisit la dernière place, il accepte la honte de l’échec. Il prend sur lui le poids de la souffrance, de la haine et de la mort, pour nous en libérer. Par là, il inscrit le oui de Dieu au plus profond de la condition humaine. Même malmené par les hommes, Jésus ne retire pas ce oui à l’être humain. C’est sa mission, il l’accomplit et il en paie le prix.

Sur la croix, Jésus ouvre les bras pour rassembler toute l’humanité et toute la création dans l’amour de Dieu. Il est la manifestation de la bonté de Dieu pour chaque être humain. Pour réconcilier l’humanité avec Dieu, « Jésus s’anéantit lui-même, prenant condition d’esclave et devenant semblable aux hommes… obéissant jusqu’à la mort, et la mort sur une croix. » (Phil 2, 5-11)

Jésus inaugure ainsi la nouvelle Alliance, une nouvelle communion avec Dieu. Celle-ci est comme un échange : il prend sur lui ce qui sépare l’humanité de Dieu, il assume la destinée de chaque personne ; et en échange il nous communique sa vie. La descente de Dieu dans le Christ par l’incarnation et l’humiliation extrême de la croix seront à jamais source d’étonnement et de vie nouvelle. Déjà au deuxième siècle, Irénée de Lyon a été jusqu’à dire : « A cause de son amour infini, le Christ est devenu ce que nous sommes, afin de faire de nous pleinement ce qu’il est. »

A cette heure où Jésus porte sur ses épaules l’ensemble de l’humanité, il n’oublie pas pour autant la douleur de ses tout proches. Il voit près de lui Marie, sa mère, et il demande à Jean, le disciple qu’il aime tout particulièrement, de prendre désormais soin d’elle. (Jean 19.26-27) Ainsi, très humblement, sous la croix nait l’Eglise.

Il voit aussi autour de lui ceux qui le persécutent. Arrivé à ce moment décisif, il demande à Dieu de leur donner le pardon : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Luc 23. 34) Le pardon de Dieu est sans limite, il restera à jamais une source jaillissante. 

Sur la croix, le Christ partage tout avec nous, même le silence de Dieu : à sa souffrance ne répond qu’un grand silence, il éprouve ce que signifie se sentir loin de Dieu, délaissé. Pourtant, au cœur de cet abandon, il emprunte les paroles du psalmiste et s’écrie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthew 27.46) Ainsi, même cet abandon s’insère dans le dialogue d’amour entre lui et son Père.

Et alors son cri de détresse se transforme. Il y a une seule réalité que personne n’est en mesure de lui enlever : c’est la confiance qu’il est aimé de Dieu, et qu’en donnant sa vie il transmet cet amour. Alors ses lèvres peuvent murmurer : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit. » (Luc 23.46) Et son dernier souffle, dans la plus grande douleur, est en même temps l’effusion de l’amour de Dieu.

L’apôtre Pierre aimait Jésus, mais il a eu du mal à l’accepter comme un messie pauvre. Etre disciple d’un messie humilié lui est devenu tellement insupportable que, après l’arrestation de Jésus, il a fini par le renier. Alors Jésus, aux mains des soldats, le regarda avec amour et lui montra qu’il ne lui retirait pas sa confiance. (Luc 22.61) Au contraire, il lui confiera par la suite la petite Eglise naissante. Et Pierre pourra témoigner, avec les autres disciples, que, non, la croix n’est pas le dernier mot.

L’événement de la croix dépasse notre compréhension, mais en le célébrant nous saisissons de plus en plus l’espérance inouïe qu’il nous ouvre. Cette espérance n’est pas un optimisme vague. Mettre notre confiance dans le Christ mort et ressuscité ouvre nos cœurs pour faire face aux situations difficiles avec lucidité. Dans une communion personnelle avec lui, le Christ nous communique un élan nouveau.

Frère Aloys de Taizé

 

01/04/2010

Jeudi Saint

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28/03/2010

Rameaux et Passion

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Dimanche des Rameaux et de la Passion. Voilà le titre liturgique exact de ce dimanche qui ouvre la semaine sainte. On a tendance à la réduire à l'un ou à l'autre de ces deux éléments, et on a tort !

Ne voir qu'une entrée triomphale à Jérusalem, c'est oublier que, si Jésus a rejoint cette ville, c'est pour y mourir. Encore heureux que certains ne qualifient pas cette entrée de « triomphaliste » ! Le pauvre ânon n'était que la 2 CV de l'époque… Bien sûr, Jésus est acclamé, fêté, chanté. Mais ce sont principalement des enfants qui lui réservent cet accueil… Les adultes ne s'y opposent pas, et c'est déjà ça !

L'aspect festif

Surtout en milieu rural, on pourrait faire réfléchir une assemblée sur la nature des branchages qui célèbrent l'entrée de Jésus à Jérusalem. Notre France du Nord utilise liturgiquement des brindilles de buis, qui n'offrent guère de signification triomphale… C'est plutôt la plante qui sert de bordure aux tombes dans les cimetières et interdit de marcher sur les pelouses dans les jardins publics… même s'il est bénit, le buis demeure un végétal triste…

Rome utilise les lauriers, avec une connotation de triomphalisme romain et quelques souvenirs du fascisme… Mais les lauriers, comme aussi en Grèce, apportent un signe de récompense et de victoire. Saint Paul lui-même faisait allusion à la couronne remportée par le champion dans le stade, et les récents Jeux olympiques d'Athènes ont su réutiliser ce symbole pour désigner et féliciter les meilleurs champions…

L'ensemble de l'Italie aime couper de longues branches d'olivier, dont les feuilles argentées jouent joyeusement dans le soleil. L'olivier est un arbre massif, puissamment enraciné, et à ce titre symbolise aussi la tradition et la fidélité dans le temps.

L'olivier donne une belle ombre fraîche qui protège de la forte chaleur méditerranéenne et procure un moment de paix. C'est l'arbre du repos et de la sécurité, et son feuillage est symbole de paix, comme aussi annonce de la Passion du Christ au jardin des Gethsémani… Dans le sud de l'Italie, on voit brandir parfois de belles feuilles d'acanthe, associées aux chapiteaux des temples grecs de Pompéi ou de Sicile, avec leur fine et joyeuse dentelle de verdure.

Enfin, à Jérusalem, ce sont des palmes qu'on brandit pour la fête. Le palmier est l'arbre du désert, signe de la présence d'eau dans les oasis dont il est le plus bel ornement. C'est l'arbre qui réunit et rassemble les communautés humaines assoiffées.

Quelle que soit la verdure utilisée, les rameaux de branchages agités dans le vent portent un symbole de jeunesse et de joie. Ce sont des signes de la vie végétale et de la vie tout court. L'évangile nous rappelle que ce sont surtout des enfants, eux-mêmes promesses d'espoir et d'avenir, qui agitent ces branchages devant le petit âne et jettent couvertures et tapis sous ses pas. L'accueil de Jésus est moins un triomphe qu'un cri de joie pour sa présence. La présence d'un Sauveur.

Le Sauveur vient-il comme un puissant ?

Israël attendait une libération, et éventuellement une restauration monarchique. L'entrée de Jésus à Jérusalem peut être vue dans cette optique : voici un roi qui vient au devant de son peuple.

Mais la lecture d'Is 50, 4-7 nous rappelle que ce roi est avant tout le serviteur humble et douloureux de la transmission de la Parole et du message d'un Dieu qui l'éveille chaque matin pour qu'il s'en imprègne et se laisse lui-même instruire. Ce roi-serviteur sera un homme de souffrance, et sa vraie gloire ne se réalisera que dans la Jérusalem céleste, et non dans la ville sainte de Judée… Le salut du peuple ne viendra pas du roi, mais du prophète…

Les rameaux et la croix

Car les branchages de l'accueil juvénile évoquent aussi un autre arbre, sans aucune feuille celui-là : l'arbre de la croix sur laquelle Jésus va souffrir et mourir. La semaine sainte ne peut dissocier la gloire et la croix. Car la gloire passe par la croix : c'est l'arbre de la douleur qu'annoncent toutes ces branches coupées. Et la gloire céleste, infinie, ne sera obtenue qu'au terme de cette crucifixion pendant laquelle le Fils de Dieu interrogera fiévreusement son Père : « Pourquoi m'as-tu abandonné ? ». Le Ps 21 récité alors par Jésus se termine bien par la joie, la confiance et la gloire, mais il commence dans le doute et dans le désespoir… La gloire ne se manifestera qu'au jour de Pâques, avec sa lumineuse Résurrection.

Conclusion

Il semble donc fécond, spirituellement et pastoralement, de ne privilégier aucune des deux dimensions de la fête des Rameaux, mais bien de les unir dans un même regard. Les Rameaux ouvrent la semaine de la croix.

Leur dimension festive n'est pleinement comprise qu'après l'agonie dans le Jardin des Oliviers, la crucifixion et la mort de Jésus, et elle ne sera vraiment manifestée dans toute sa signification qu'au moment où le Christ est véritablement entré, non pas dans une ville sainte, mais dans l'unique Jérusalem où désormais il nous attend.

Fr. Olivier de La Brosse dans Esprit et Vie n°122

 

27/03/2010

La mort du cygne

Gérard Lenorman: La mort du cygne (1975).Paroles et musique de JM Jarre

26/03/2010

Sidaction

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