16/05/2007
Fait divers
C'est au début des années 70 qu'il avait atterri à T., Serge G. Seul, sans famille à 45 ans. Mais ce village l'avait vite adopté. Et il avait vite adopté les gens d'ici. Comme s'il avait été d'ici depuis toujours.
La vieillesse venue, la maison de retraite était devenue son refuge. Jusqu'à sa mort, au début du mois, à 78 ans. De nouveau seul, sans famille. Jusqu'au tombeau. Pas de cérémonie pour Serge G. venu d'ailleurs. Pas d'amis pour lui faire leurs adieux. Personne pour l'accompagner jusqu'à la tombe. Il n'aura eu à ses côtés que les deux employés des pompes funèbres portant le cercueil, une caisse en sapin pour sa pauvre dépouille.
Le temps passant, l'affaire a fini par émouvoir quelques paroissiens. Ils ont décidé de faire célébrer une messe du souvenir à l'église. Ils ont bien choisi le jour: ce sera le jeudi de l'Ascension.
Lu dans le Ouest-France de ce jour.
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03/05/2007
Chanter les voix
Agenouillée au pied du lit
Dans une chemise de draps
Juste au-dessous d'un crucifix
Dans une chemise de draps
Petite fille encore hier
Quand tout pleurait autour de moi
Je m'endormais dans mes prières
Et j'entendais chanter des voix
C'était des voix très ordinaires
Elle avaient même un peu l'accent
L'accent des chansons de ma mère
C'était des voix d'enfants
Mais des enfants bien ordinaires
Qui chantaient leurs chagrins d'enfant
Sur des violons bien ordinaire
c'était des voix d'enfant
Je ne mens plus dans mes prière
Je ne fais plus le signe de croix
Mais comme si c'était hier
J'entends toujours chanter mes voix
Ce sont des voix très ordinaires
Elle ont gardé un peu l'accent
L'accent des chansons de ma mère
Ce sont des voix d'enfants
Mais des enfants bien ordinaires
Qui chantaient leurs chagrins d'enfant
Sur des violons bien ordinaire
ce sont des voix d'enfant
A l'heure où les amours trépassent
Quand l'avenir est derrière soi
C'est tout un régiment qui passe
De chagrin et de feu de joie
C'était des voix très ordinaires
Elle avaient même un peu l'accent
L'accent des chansons de ma mère
C'était des voix d'enfants
Mais des enfants bien ordinaires
Qui chantaient leurs chagrins d'enfant
Sur des violons imaginaires
c'était des voix d'enfant
Paroles: Michel Sardou. Musique: Jacques Revaux 1971
© Polygram / Barclay / Orlando Production
Ily a 20 ans disparaissait Dalida.
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30/04/2007
A-Dieu Grégory
décès de Gregory Lemarchal
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29/04/2007
Salon du livre
Je reviens du Printemps du Livre de Montaigu. Beaucoup de monde sous le chapiteau. Une chaleur orageuse. Quelques contacts, peu de vente... ce qui se vend le plus, ce sont toujours les nouveautés... il est temps que je me remette à l'écriture. Echo optique vient de sortir trois livres. Voir le site. Vendredi 4 mai, je ferai une lecture d'extraits de ces recueils au Donjon d'Ardelay à 20h30. TP
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23/03/2007
Les draps blancs
Je suis allé voir l'exposition de Sofie Vinet aux Herbiers et en entrant dans l'armoire aux draps je me suis souvenu de cette chanson de Jean Guidoni (texte de Pierre Philippe, musique d'Astor Piazzola)
Je n'avais jamais eu de chambre à moi
Ni seulement
L'un de ces lits où - dit-on - l'on se noie dans
Des draps blancs
Je n'avais jamais eu que des divans
Des lits étroits
Que des couches où l'on dort comme en plein vent
Et où l'on a froid
Enfant, j'ai toujours appris mes leçons
Fait mes devoirs
Dans la salle à manger où, grand garçon
Soir après soir
J'ai fait mon lit dans un angle du mur
Où j'ai rêvé
A toutes les couleurs de l'aventure
Comme à la tévé
Puis j'ai retenu mon souffle en rentrant
Après minuit
Pour ne pas alerter mes chers parents
De mes ennuis
Ils devaient pour travailler se lever
Avant le jour
Et auraient bien sûr jugé dépravées
Mes pauvres amours
J'errais alors dans les tristes banlieues
Où l'on attend
Rien
Et où l'on marche des lieues et des lieues
En espérant
Qu'un
Geste ou qu'un regard bouleversera
La petite
Vie
Que les parents ont mené là
Sans en avoir vraiment envie
C'est dans des draps blancs que tout commence
Et que tout finit
Beaux draps repassés de l'existence
Aux plis bien jaunis
Jamais vraiment tirés de l'armoire
Des nuits sans envie
Draps secs, draps vierges et draps-mémoire
De bien trop mornes vies
Malheur à toi, toi qui voulais mieux
Que vivre à demi
Faire de tous tes jours des fêtes-dieu
Aux riches semis
Sur tes draps aux couleurs de lilas
De fleurs pourpres en lourds entrelacs
Brassées de pavots au coeur grenat
D'oeillets noirs et de trèfles incarnats
Bouquets de sauge et de datura
Roses roses et roses baccarat
Liées dans leur parfum scélérat
Purulent opéra
J'ai trop connu de ces draps élimés
Avant leur temps
Tristes draps d'hôtel où sont imprimées
Des fleurs des champs
Simples comme celles des cloisons
Comme bonjour
Qui ont fait dépérir de leur poison
Tant et tant d'amours
C'est dans ces fleurs décolorées que j'ai
Pu modérer
Mes belles ardeurs et mes grands projets
Que j'ai serré
Quelques corps, quelques coeurs qui mont appris
A me guérir
De ces erreurs meublant mon bel esprit
Jusqu'à en mourir
Mais c'est là qu'un jour entre ces deux draps
De nylon sec
Toi que je n'attendrais plus tu viendras
Et tout avec
Avec ces riens qui font un roi du pire
Nécessiteux
Et l'amour instaurera son empire
Dans mes draps douteux
Riant, nous irons tous les deux choisir
La première
Paire
De draps blancs qui seront nos désirs
Voiles sur la Mer
Voiture de navire, voilage de noces
Et parfumés
Tels que la toile de fil d'Ecosse
De la sainte nappe de l'autel
C'est dans des draps blancs que tout commence
Et que tout finit
Je n'aurais pas su saisir ma chance
Saisir l'ironie
De ce sort qui commande ce soir
Comme une anarchie
Des draps blancs maculés de noir
En un sanglant gâchis
Malheur à toi qui voulais mieux
Que vivre à demi
Faire de tous tes jours des fêtes-dieu
Aux riches semis
Sur tes draps aux couleurs de lilas
De fleurs pourpres en lourds entrelacs
Brassées de pavot au coeur grenat
D'oeillets noirs et de trèfle incarnats
Bouquet de sauge et de datura
Roses roses et roses baccarat
Liées dans leur parfum scélérat
Purulent opéra
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17/03/2007
C'était Yann
Dans l'hebdomadaire La Vie de cette semaine j'ai trouvé le témoignage ci-dessous qui m'a beaucoup touché. Je ne connaissais pas vraiment Yann Laurent, 27 ans, journaliste qui a mis fin à ses jours le 8 mars dernier... mais je vous partage le mot qu'une de ses collègues de travail a écrit:
"Yann, c'était d'abord un grand corps baraqué, déambulant en toutes circonstances avec nonchalance, jamais on ne l'a vu courir ou débouler un escalier, ce qui dans notre profession est assez rare. En apparence, l'urgence lui était étrangère. Comme s'il avait le temps pour lui.
Son métier, il l'abordait de la même façon, s'immergeant des semaines sur un sujet qui le passionnait. Peaufinant son écriture jusqu'à ce qu'on lui enlève sa copie des mains. Surveillant de près la mise en pages, entêté à faire changer une virgule ou un mot. Au secrétariat de rédaction, ses incursions étaient légendaires!
Yann aimait plutôt nager à contre-courant, il détestait l'angélisme et les discours trop facilement compassionnels. Son truc, c'était soulever les chapes, traquer les failles, montrer l'envers du décor. L'intérêt du journalisme, disait-il. Il avait adoré embarquer sur un bâtiment de la marine pour enquêter sur le racisme dans l'armée, s'envoler pour Kiev aux heures chaudes de la révolution orange, suivre pendant deux mois en banlieue parisienne un couple de patineurs se préparant aux JO, ou encore s'immerger dans les eaux troubles des gothiques parisiens. Le 8 mars, le temps qu'il semblait avoir devant lui s'est arrêté. Yann a choisi de s'envoler, comme le dit sa maman.
Nous ne potinerons plus avec lui, le soir, quand la pression se relâche. De tout, de rien, un conseil, un avis, une confidence. Nous ne le verrons plus hésiter longuement à la cantine entre tarte fraises ou chocolat. Ni écrire devant son ordinateur, le casque vissé sur les oreilles à écouter James Blunt ou Nigel Kennedy. Ni feuilleter l'Equipe dans l'espoir d'y trouver les résultats du hockey sur glace. Nous n'aurons surtout plus droit à son humour, qu'il distillait si bien, d'un coin de l'oeil malicieux ou d'un demi-sourire mutin. Cette présence-là, elle sera dure à oublier."
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