16/01/2007
Gloire et grandeur
Rien ne nous blesse davantage que de voir glorifier Dieu au détriment de l'homme, comme si c'était en établissant le néant de l'homme que l'on faisait ressortir la gloire de Dieu! Mais non! La gloire de Dieu est dans la grandeur de l'homme. Et quand Dieu apparaît, l'homme se transfigure! Quand Dieu est vraiment présent, la vie atteint sa plénitude. C'est pourquoi tous ceux qui sont disciples du Vrai Dieu portent en eux un appel à la grandeur. C'est la même chose, au fond, d'écouter en soi l'appel du Vrai Dieu et de s'acheminer vers la grandeur.
Maurice Zundel dans "Un autre regard sur l'homme"
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13/01/2007
Elargir notre horizon
La fête de Noël et tout ce qui l'entoure nous ont fait contempler Jésus, le Fils de Dieu, venu parmi nous sous les traits d'un enfant. Fête familiale par excellence où nous avons pu voir les yeux d'enfants s'émerveiller devant la crèche et manifester la joie.
Et pourtant, ce n'est pas là tout le mystère de cette naissance. La fête de l'Épiphanie que nous venons de célébrer dans le prolongement de Noël, vient élargir notre horizon, ouvrir notre regard.
L'Épiphanie, c'est la manifestation du Christ aux nations, c'est le salut en Jésus-Christ voulu pour le monde entier. La préface de la fête de ce jour l'a souligné : "Aujourd'hui, tu as dévoilé dans le Christ le mystère de notre salut pour que tous les peuples en soient illuminés..."
En cette fête, notre attention a été attirée sur la solidarité que nous devions avoir vis-à-vis des Églises d'Afrique."Elles comptent encore sur nous, écrit le Père Jean-Marie Aubert, pour la vie de leurs diocèses et !a réalisation de projets pastoraux..." Horizon élargie.
Le dimanche 14 janvier, c'est la Journée mondiale du Migrant et du Réfugié. Le thème proposé en cette année 2007, dans le prolongement de celui de l'an passé, veut permettre aux chrétiens et à chaque communauté d'élargir leur regard pour découvrir « le pays de l'autre ».
"L’Église, et chaque chrétien, écrit Mgr Claude Schockert, n’existe que dans le mouvement qui le porte vers les autres. Comme Jésus n’a de sens que tourné vers le Père dont il vient et donné à l'humanité à laquelle le Père l'a envoyé. »
Enfin, le 18 janvier, s'ouvre la Semaine de prière pour l'Unité des chrétiens. Depuis plus de 70 ans que cette semaine existe, elle veut permettre aux chrétiens de toutes confessions, de prier le même Seigneur pour que l'Unité de l'Eglise arrive quand Il le voudra. Qu'ils soient UN afin que le monde croie. »
Là encore, nous élargissons notre regard pour nous rappeler qu'au-delà de ce qui nous divise, c'est le même Christ que nous aimons. Et nous sommes invités tout particulièrement cette année à nous rappeler que l'Eglise doit entendre la voix de ceux et celles qui souffrent.
La fête de Noël ne serait pas totalement vraie s'il n'y avait cette ouverture à l'autre, à tous les autres. Si elle est une fête familiale, il s'agit de la famille universelle. Jésus est venu pour tous. II a donné sa vie pour tous. C'est bien ce mystère que nous allons continuer de creuser au long de cette nouvelle année.
J. BERTRAND, prêtre de Vendée
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03/01/2007
Jésus n'a jamais dit
Jésus n'a pas dit: Cette femme est volage, légère, sotte, elle est marquée par l'atavisme moral et religieux de son milieu, ce n'est qu'une femme ! Il lui demande un verre d'eau et il engage la conversation. (Jean: 4,1-42)
Jésus n'a pas dit: Voilà une pécheresse publique, une prostituée à tout jamais enlisée dans le vice. Il dit: Elle a plus de chances pour le Royaume de Dieu que ceux qui tiennent à leur richesse ou se drapent clans leur vertu ou leur savoir. (Luc: 7,36-49).
Jésus n'a pas dit: "Celle-ci est une adultère". Il dit: Je ne te condamne pas. Va et ne pèche plus. (Jn 8,9-10).
Jésus n'a pas dit: Celle-là qui cherche à toucher mon manteau n'est qu'une hystérique. Il l'écoute lui parle et la guérit. ( Luc 8,43-48)
Jésus n'a pas dit: Cette vieille qui met son obole dans le tronc pour les bonnes œuvres du Temple est une superstitieuse. Il dit qu'elle est extraordinaire et qu'on ferait bien d'imiter son désintéressement.
Jésus n'a pas dit: "Ces enfants ne sont que des gosses. Il dit:" laissez-les venir à moi" et tachez de leur ressembler.(Mt 19,13-15)
Jésus n'a pas dit: Cet homme n'est qu'un fonctionnaire véreux qui s'enrichit en flattant le pouvoir et en saignant les pauvres. Il s'invite à sa table et assure que sa maison a reçu le salut. (Luc: 19 1-10)
Jésus n'a pas dit comme son entourage: Cet aveugle paie sûrement ses fautes
ou celles de ses ancêtres. Il dit que l'on se trompe complètement à son sujet, et il stupéfie tout le monde, ses apôtres, les scribes et les pharisiens en montrant avec éclat combien cet homme jouit de la faveur de Dieu: "Il faut que l'action de Dieu soit manifeste en lui. >, (Jean: 9 1-S.)
Jésus n'a pas dit: Ce centurion n'est qu'un occupant. Il dit :"Je n'ai jamais vu pareille foi en Israël."(Luc: 7,1-10)
Jésus n'a pas dit: "Ce savant est un intellectuel." Il lui ouvre les voies par une renaissance spirituelle. (Jean: 3,1-21.)
Jésus n'a pas dit: Cet individu n'est qu'un hors-la-loi. Il dit: aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. (Luc: 23 39-43.)
Jésus n'a pas dit : "Ce Judas n'est qu'un traitre." Il l'embrasse et lui dit: "Mon ami." (Mat 26,50)
Jésus n'a pas dit: Ce fanfaron n'est qu'un renégat. Il lui dit:" Pierre m'aimes-tu? (Jn 21,15-17)
Jésus n'a pas dit: "Ces grands-prêtres ne sont que des juges iniques, ce roi n'est qu'un pantin, ce procurateur romain n'est qu'un pleutre, cette foule qui me conspue n'est qu'une plèbe, ces soldats qui me maltraitent ne sont que des fonctionnaires…" Il dit: Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font. (Luc: 23,34)
Jésus n'a jamais dit: Il n'y a rien de bon dans celui-ci, dans celui-là, dans ce milieu-ci et dans ce milieu-là.
De nos jours, il n'aurait jamais dit: Ce n'est qu'un intégriste, qu'un moderniste, qu'un gauchiste, ou un fasciste, un mécréant, un bigot... Pour lui, les autres, quels qu'ils soient, quels que soient leurs actes. leur statut, leur réputation, sont toujours aimés de Dieu.
Jamais homme n'a respecté les autres comme cet homme,Il est unique.
Il est le Fils unique de Celui qui fait briller son soleil sur les bons et les méchants. (Mat 5, 48)
En celui qu'il rencontre il voit toujours un extraordinaire possible! un avenir tout neuf , malgré le passé.
Albert Decourtray, ancien archevêque de Lyon, 1994.
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29/12/2006
La plus belle histoire
Par la discrétion de Joseph et son désir d'aimer totalement, par l'humilité de Marie et la force de son "oui" sans réserve, nous est offerte la plus belle histoire de famille, la plus belle histoire d'amour.
Que nous sachions, à l'image de Joseph et de Marie, construire une véritable vie de famille, aimer sans réserve, sans jamais regretter, aider et soutenir, rassurer et protéger, écouter et conseiller, se taire quand il le faut, espérer toujours le meilleur de chacun.
Que nous sachions, à l'image de Joseph et de Marie, vivre à notre tour, la plus belle histoire de famille, la plus bellle histoire d'amour.
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21/12/2006
Naître aujourd'hui
Il est né. Les portables ont sonné au coeur de la cité. C'est un garçon. Enzo est son prénom. Caché au creux du ventre de sa mère, dans la chaleur et la tendresse, vibrant au son de ses paroles, à la douceur de sa voix, il a pris son temps, trop long et trop court, neuf mois d'attente, entre rêve, espoir, crainte et amour. Naissance si fragile et si belle. Naissance: risque d'humanité, faire d'un tout petit un homme libre et heureux. Famille et amis, penchés sur son berceau ont mille souhaits à faire, mille expériences à raconter, tout ce qui naît au jour le jour grandit et réconforte, donne ce qu'il faut d'espoir pour la justice et la paix.
"Petit, au jour le jour, tu verras naître les jeux organisés sans se disputer, le respect dans la cour de récré, la propreté dans les quartiers, les chemins de l'école sécurisés, les grands et les parents qui apprennent à aimer.
Tu verras naître comme un élan, une force, les copains dans la rue crier un avenir défendu:études, formation pour le choix d'un métier, dire non au Contrat première embauche, dire oui au dialogue, à une charte pour l'emploi, dire non à l'exclusion, la violence des cités, dire oui à la concertation pour créer l'Espace Jeunes.
Tu verras naître des appels à la solidarité avec des tracts aux portes des entreprises, ceux qui disent "on est là pour défendre notre dignité et nos droits", ceux qui invitent à ne pas rester seul et bouger; tu verras naître une place pour le travailleur handicapé dans le respect de sa personne, une entreprise sauvée de la liquidation, des emplois préservés quand ensemble on a lutté, l'action pour les sans-papiers, l'audace d'un mouvement "Education sans frontiètre", l'accompagnement des familles dans les relogements des quartiers en réhabilitation.
Tu verras naître la confiance à garder dans la maladie, le handicap; naître le sourire, le merci, le mot de consolation, même dans la fatigue; naître le désir d'information sur les situations complexes du monde, l'analyse des causes de violence, le discernement des chemins de justice.
Petit, comme toi, Il est né, un jour de Noël, une étoile a brillé et les anges ont chanté, des pauvres et des étrangers, les bergers et les mages sont venus à lui. C'est un garçon, Jésus est son nom, c'est un cadeau de Dieu, ce qu'il a de plus précieux, une bonne nouvelle qui nous saisit et nous invite à l'aventure de la vie avec lui.
Naissance pour un autre monde, une terre plus humaine; naissance pour un royaume d'hommes libres et responsables; naissance pour des hiommes acteurs de fraternité, révélateurs de dignité.
Petit, pour toi, sont nés, dans les jeux, les luttes, les résistances, le partage, la paix, la prière. Ce sont les enfants, les jeunes, les femmes, les hiommes d'aujourd'hui. Ils naissent avec les autres et à la Vie de Dieu. Je t'invite à y croire, à prendre cette route avec nous. L'homme et le monde sont encore à naître. Ils n'attendent que toi."
Message proposé par la Mission Ouvrière de Vendée
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20/12/2006
Le Père Noël
Jusqu'à environ six ans,l'enfant a un imaginaire débordant, peuplé de fées, de dragons, de fantômes et de héros de bandes dessinées.Ce monde imaginaire où se côtoient le bien et le mal, la peur et le plaisir et dans lequel s'enracine sa créativité, est important à respecter.
Parmi les personnages fantastiques qui peuplent l'univers enfantin, le Père Noël occupe une grande place. Que représente aux yeux du tout-petit, ce vieil homme, souriant et bienveillant, qui arrive du Grand Nord, passe par la cheminée malgré son gros ventre et dépose des cadeaux par milliers, dans les souliers de tous les enfants de la terre?
En réalité, le Père Noël, avec son oeil malicieux et son bon sourire, est une "merveilleuse" représentation symbolique de la bonté, de l'attention et de la générosité. A l'âge des frayeurs nocturnes et des cauchemars, à l'âge où l'on a tant besoin de preuves d'amour inconditionnel pour grandir, la légende de Noël, comme tant d'autres, participe à la construction de la sécurité affective d'un enfant. "Cette nuit, quoi qu'il arrive et même si je n'ai pas été très gentil, je ne serai pas oublié", seréjouit l'enfant. C'est dire la cruauté des privations de cadeaux de Noël.
Pour autant, cette belle histoire ne se confond ni n'empêche la révélation du sens chrétien de la naissance de Jésus, qui, elle, n'est pas une légende. Quand les parents racontent l'histoire du Père Noël à leur enfant, ils ne mentent pas plus quand ils l'endorment avec l'histoire du Petit Poucet ou de Blanche Neige. A travers le mythe de l'homme à la barbe blanche venant du grand froid réchauffer le coeur des enfants par ses cadeaux, ils lui délivrent la vérité du don gratuit.
Reste qu'un jour, l'enfant - vers 6-7 ans, s'il s'agit d'un aîné - se pose des questions au sujet de l'existence réelle de ce merveilleux personnage: "Comment un seul homme, aussi rapide soit-il, pourrait-il visiter toutes les maisons de la planète en une nuit? Comment un seul traîneau pourrait-il contenir tant de poupées et de camions de pompiers? Et par où passe-t-il quand il n'y a pas de cheminée?, etc, Autant de questions qui montrent que l'enfant n'est pas tout à fait dupe..."
Avant de répondre, le mieux est de prendre la mesure de l'envie réelle qu'éprouve l'enfant de connaître les coulisses de l'histoire.Ainsi, une mamman pourrait dire à son enfant:" Qu'est-ce que tu en penses, toi?" Selon ses réponses, elle verra ce que son enfant a déjà compris ou appris par un copain et s'il est prêt à s'entendre dire: "Oui, tu as deviné que le Père Noël n'existe pas 'pour de vrai'." Peut-être que l'enfant connaît déjà le fin mot de l'histoire et qu'il veut faire encore comme s'il ne savait pas. Ou désire-t-il entrer définitivement dans le monde des initiés? La maman peut alors le féliciter en lui disant: "Tu es grand, maintenant puisque tu as compris que c'est une histoire." En ajoutant: " Mais pour tes petits frères et soeurs, tu ne crois pas qu'il faudrait les laisser encore croire à l'histoire? Qu'en penses-tu?"
Sûr, l'enfant sera fier de partager le secret avec ses parents et comprendra encore davantage que ce mythe est un mythe pour bien grandir.
Agnès Auschitzka dans La Croix du 15 novembre 2006
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