04/04/2006
Tant de belles choses
Même s'il te faut lâcher la main
Sans pour autant te dire « à demain »
Rien ne défera jamais nos liens…
Même s’il me faut aller plus loin
Couper des ponts, changer de train,
L’amour est plus fort que le chagrin…
L’amour qui fait battre nos cœurs
Va sublimer cette douleur,
Transformer le plomb en or
Tu as tant de belles choses à vivre encore…
Tu verras au bout du tunnel
Se dessiner un arc-en-ciel
Et refleurir le lilas
Tu as tant de belles choses devant toi
Même si je veille d’une autre rive
Quoique tu fasses, quoiqu’il t’arrives
Je serai avec toi comme autrefois
Même si tu pars à la dérive
L’état de grâce, les forces vives
Reviendront plus vite que tu ne crois
Dans l’espace qui lie ciel et terre
Se cache le plus grand nombre des mystères
Comme la brume voilant l’aurore
Il y a tant de belles choses que tu ignores
La foi qui abat les montagnes
La source blanche dans ton âme
Penses-y quand tu t’endors
L’amour est plus fort que la mort…
Texte : Françoise Hardy - Musique : Pascale Daniel, Alain Lubrano - 2004
08:00 Publié dans L'ordinaire des jours, Musiques, Poèmes | Lien permanent | Commentaires (6)
27/03/2006
Où mets-tu ton bonheur?
Interrogé par El Pais (journal espagnol), le ténor Andrea Bocelli s'exprime sur sa florissante situation financière: "J'ai plus que ce dont j'ai besoin (...) Je pense que mon plus grand problème est justement celui-là: je suis aussi contaminé par la tentation de l'argent qui ensuite ne sert à rien (...) Avec un livre, un piano et un ami invité à diner, une personne n'a besoin de rien d'autre."
Devant l'argent, nous sommes tous inégaux: il y a ceux qui en trop malgré eux; il y a ceux dont le gain se justifie; il y a ceux qui ne méritent pas ce qu'ils ont; il y a ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts; il y a ceux qui économisent; il y a ceux qui dépensent sans discernement le peu qu'ils ont...
Le bonheur est sans doute d'avoir ce qu'il faut pour vivre dignement, mais ne réside-t-il pas aussi dans le partage des simples choses de la vie? "Un livre, un piano et un ami à diner..." ou mieux un disque de Bocelli qu'on fait découvrir à un ami de passage ou un voisin, le soir, alors que la nuit tombe sur une journée de travail. Après avoir 'gagné sa journée', nous pouvons partager les fruits de l'amitié, de la musique et de bien d'autres choses... et c'est ça la plus belle richesse, celle qu'on ne pourra pas nous voler et qu'on emportera au paradis. TP
08:00 Publié dans L'ordinaire des jours | Lien permanent | Commentaires (1)
26/03/2006
A-Dieu, Christine!
Christine, on se connaissait un peu. Tu venais me dire bonjour quand j'allais faire mes courses à la petite surface du quartier. Pour les fêtes de fin d'année, je t'achetais des cartes de voeux que tu vendais pour ATD-Quart-Monde.Tu étais seule, tes enfants sont partis loin pour vivre leur vie. Tu as connu la misère, mais les gens du quartier t'ont beaucoup aidé. Tu avais retrouvé la foi, tu venais à la messe de temps en temps le dimanche, tu avais ta place dans la communauté, tu étais reconnue comme une personne à part entière. Une de tes plus grandes joies, je m'en souviens, c'est le soir où tu es venue témoigner au Conseil de Doyenné; le responsable d'ATD Quart-Monde t'avait laissé la parole; c'était la première fois de ta vie que tu prenais la parole devant une assemblée de laïcs engagés et de prêtres, une chose que tu ne t'avais jamais imaginé possible, car, c'est vrai, tu n'avais pas la parole facile comme on dit, et tu en as été capable! et ton témoignage a été fort! la preuve, c'est que je m'en souviens toujours. Je t'avais fait part de ma reconnaissance quelques jours après.
C'est à tout cela que j'ai pensé quand hier soir, juste avant la messe, j'ai appris qu'une crise cardiaque t'avait enlevée de nous la nuit précédente. Je te dois bien cet hommage, toi qui m'a ouvert les yeux sur la misère et la détresse qui n'existent pas qu'au loin. Merci. Et que Le Seigneur t'accueille dans son bonheur. TP
09:15 Publié dans L'ordinaire des jours | Lien permanent | Commentaires (4)
15/03/2006
Ma France
Ce matin, en écoutant les infos, les grèves annoncées pour demain... en pensant à la France qui a du mal à chanter son cocorico vu que tous les coqs doivent être confinés, j'ai fredonné cette très belle chanson que Jean Ferrat créa en 1969.
Je l'aime surtout pour ces deux phrases: "Picasso tient le monde au bout de sa palette / Des lèvres d'Éluard s'envolent des colombes" et pour la voix chaude de son interprète qui se fait trop rare aujourd'hui.
De plaines en forêts de vallons en collines
Du printemps qui va naître à tes mortes saisons
De ce que j'ai vécu à ce que j'imagine
Je n'en finirai pas d'écrire ta chanson
Ma France
Au grand soleil d'été qui courbe la Provence
Des genêts de Bretagne aux bruyères d'Ardèche
Quelque chose dans l'air a cette transparence
Et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche
Ma France
Cet air de liberté au-delà des frontières
Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige
Et dont vous usurpez aujourd'hui le prestige
Elle répond toujours du nom de Robespierre
Ma France
Celle du vieil Hugo tonnant de son exil
Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines
Celle qui construisit de ses mains vos usines
Celle dont monsieur Thiers a dit qu'on la fusille
Ma France
Picasso tient le monde au bout de sa palette
Des lèvres d'Éluard s'envolent des colombes
Ils n'en finissent pas tes artistes prophètes
De dire qu'il est temps que le malheur succombe
Ma France
Leurs voix se multiplient à n'en plus faire qu'une
Celle qui paie toujours vos crimes vos erreurs
En remplissant l'histoire et ses fosses communes
Que je chante à jamais celle des travailleurs
Ma France
Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches
Pour la lutte obstiné de ce temps quotidien
Du journal que l'on vend le matin d'un dimanche
A l'affiche qu'on colle au mur du lendemain
Ma France
Qu'elle monte des mines descende des collines
Celle qui chante en moi la belle la rebelle
Elle tient l'avenir, serré dans ses mains fines
Celle de trente-six à soixante-huit chandelles
Ma France
10:06 Publié dans L'ordinaire des jours, Musiques | Lien permanent | Commentaires (0)
10/03/2006
La dame aux yeux fermés
Nous étions peu nombreux, environ une douzaine de personnes, à une lecture de poèmes à la médiathèque cette semaine, dans le cadre du Printemps des Poètes. Les gens ne sortent pas quand il pleut... mais surtout, les gens ne sortent pas pour écouter de la poésie! De quoi ont-ils peur?
Parmi nous, il y avait une vieille dame, venue seule, avec un long manteau et un bonnet sur la tête qu'elle n'a pas quitté de toute la veillée. Elle n'a parlé à personne et personne ne lui a parlé non plus. Chose étrange, elle a toujours gardé les yeux fermés. Sans doute était-elle mal voyante, car tout à coup, entre la lecture de deux poèmes d'un recueil dont le titre est "Recueillement", voici que sa montre se met à parler: "Il est 21h". Petit sourire de tout le monde, bien sûr, mais la vieille dame n'a pas bougé d'un poil, on pourrait même dire d'un cil! Elle était dans le recueillement, elle méditait chaque parole, elle était sans doute venue se ressourcer. Discrète, personne ne l'a vue partir avec son plein de poésie.
J'ai trouvé sa présence surprenante et belle, presqu'un témoignage. Chacun de nous a beaucoup reçu dans cette soirée, nous nous le sommes partagés, et elle, par sa seule et simple présence et par son silence nous a dit que le plus cadeau était intérieur: la poésie comme source et racines de ce qui fait nos vies, comme ce qui alimente le feu de nos coeurs, comme ce qui calme notre faim et nous enchante... le reste n'est que bavardage dans un monde de bruits. Merci madame. TP
08:30 Publié dans L'ordinaire des jours, Poèmes, Réflexions spirituelles | Lien permanent | Commentaires (1)
08/03/2006
Journée des femmes
8 mars: journée de la femme. Moi, je préfère dire Journée des femmes, car qu'est-ce que LA femme, sinon une idée, un concept, un mythe, quelqu'un d'inacessible? Autour de moi, je vois des femmes: des jeunes et des moins jeunes; des belles et des moins belles; des femmes à la maison, d'autres au travail; des femmes avec des enfants, d'autres sans; des jeunes filles et des grand-mères; des mères et des belles-mères (!); des vendeuses et des 'chauffeuses' de poids lourds; des agricultrices et des PDG; des religieuses dans mon quartier et des missionnaires parties au loin; des mannequins et des handicapées... il n'y a pas Une femme mais DES femmes.
Le 8 mars 2006 sera l'occasion comme chaque année de célébrer ces femmes. Mais d'où vient cette tradition ?
C'est Clara Zetkin, une journaliste allemande qui en est l'initiatrice. Elle a réuni à Copenhague, en 1910, une confédération internationale de femmes socialistes venues de 17 pays pour créer une "Journée internationale des femmes" afin d'obtenir, en premier lieu, le droit de vote. La première Journée internationale des femmes, fêtée en 1911, a connu un grand succès. 30 000 femmes ont défilé dans les rues de Vienne pour l'occasion.
La France a dû attendre un certain temps avant de suivre le mouvement. Ce n'est qu'à partir de 1914 avec l'aide de Louise Saumoneau, une institutrice, que la démarche des Françaises se fait entendre. Elles sont 6 000 femmes à se rassembler au pied de la statue de Condorcet à Paris pour réclamer le droit de vote et l'égalité politique. La Journée de la Femme est officiellement célébrée en France depuis le 8 mars 1982, à l'initiative du président de l'époque François Mitterrand.
Depuis 1977, la "Journée internationale des femmes" est officielle. Les Nations Unies invitent chaque pays de la planète à célébrer une journée pour les droits des femmes.
Voir le site officiel pour la journée.
07:50 Publié dans L'ordinaire des jours | Lien permanent | Commentaires (0)