04/04/2006
Tant de belles choses
Même s'il te faut lâcher la main
Sans pour autant te dire « à demain »
Rien ne défera jamais nos liens…
Même s’il me faut aller plus loin
Couper des ponts, changer de train,
L’amour est plus fort que le chagrin…
L’amour qui fait battre nos cœurs
Va sublimer cette douleur,
Transformer le plomb en or
Tu as tant de belles choses à vivre encore…
Tu verras au bout du tunnel
Se dessiner un arc-en-ciel
Et refleurir le lilas
Tu as tant de belles choses devant toi
Même si je veille d’une autre rive
Quoique tu fasses, quoiqu’il t’arrives
Je serai avec toi comme autrefois
Même si tu pars à la dérive
L’état de grâce, les forces vives
Reviendront plus vite que tu ne crois
Dans l’espace qui lie ciel et terre
Se cache le plus grand nombre des mystères
Comme la brume voilant l’aurore
Il y a tant de belles choses que tu ignores
La foi qui abat les montagnes
La source blanche dans ton âme
Penses-y quand tu t’endors
L’amour est plus fort que la mort…
Texte : Françoise Hardy - Musique : Pascale Daniel, Alain Lubrano - 2004
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01/04/2006
Sidaction
C'est le week-end pour ne pas laisser gagner la maladie. Plutôt que des discours, voici deux poèmes écrits par des jeunes et trouvés sur le net.
Sida...
Je croyais être meilleure que les autres,
Pourtant mes risques étaient les vôtres,
Je suis allée chercher ce résultat le coeur léger,
Pourtant ma vie a à tout jamais changer.
Je croyais que je pourrais m’échapper,
Mais mes jours viennent de s’effacer,
Je n’aurais pas du...mais c’est trop tard,
Le destin choisi ses victimes au hasard.
J’ai lu cette lettre sans pouvoir réaliser,
Que j’étais séropositive et c’était la vérité,
Je n’avais pas pu penser que ça m’arriverait,
Si seulement je pouvais changer l’imparfait.
Je l’aimais et j’ai oublié de me protéger,
Car quand on est jeune on aime sans penser,
Je n’ai pas penser qu’il pourrait me contaminer,
Son sourire rayonnait tellement de santé.
Et maintenant je ne serai jamais maman,
Je n’atteindrai pas l’âge d’avoir des enfants,
Je dois prendre des pilules pour retarder,
Ma mort qui me semble déjà arrivée.
Elle est dans mon sang cette maladie,
Et maintenant elle fait partie de ma vie,
Mes parents sont déchirés de cet aveu,
Moi qui voulait les voir heureux.
Je vais quitter les gens que j’aime pour toujours,
J’y pense sans cesse chaque jour,
Le temps m’est désormais compter,
En faisant l’amour j’avais oublié.
Je ne crois pas qu’on trouvera un remède,
L’espoir est tout ce que je possède,
Je ne serai plus jamais une adolescente,
J’ai le sida et ma vie sera une attente.
Je vois des médecins à qui je fais pitié,
Et je pense tellement souvent à me suicider,
Je déteste tant le regard méprisant des gens,
Qui se disait mes amis...avant...
Une jeune, anonyme, séropositive
Sur le regard illusoire
Que mes yeux portent sur le monde
La vie est parfaite
Sans un semblant d’erreurs
Ni de mauvaises pensées
A l’égard de personnes différentes
A mes yeux tout le monde s’aime
Sans aucune exception
Personne ne juge les autres par rapport
A une race, une religion, une maladie
Ou une vie sexuelle hors du commun
Et pourtant un jour mes yeux
Cessèrent d’être aveugles et innocents
Tel un enfant pur et insouciant
J’ai pu apercevoir au fil des années
A travers une étreinte grandissante
Que le dégoût et la répulsion
Existent en chacun de nous
Certains l’éprouvent envers des animaux
D’autres envers des musiques ou des couleurs
Et d’autres encore contre des personnes
Moi, ce qui me dégoûte ce sont ces gens
Qui osent porter des jugements sur des êtres
Homosexuels ou séropositifs
Cela me désole de voir tant de gens
Gaspiller leur salive
Pour établir des différences dans la société
Juste parce que leur mode de vie
Ne leur convient pas
Cela me révolte que des êtres tels que vous et moi
Soient mis à l’écart
A cause d’une maladie
Qu’ils ne peuvent soigner eux-mêmes
Alors si au lieu de les regarder
De travers et de murmurer tout bas
" Regarde celui-là il est porteur du Sida "
Nous rassemblions nos forces
Pour trouver un remède à ce mal
Qui nous empêche de nous aimer librement
Alors nos regards se tourneraient vers la vie
Et laissant derrière nous le mal et les tragédies
Qu’a causé au fil de ces années
Cette terrible maladie.
Andrea Marques 19 ans, Luxembourg
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28/03/2006
La jeunesse
Alors que le pays se prépare à vivre de nouvelles manifestations, ce discours sur la jeunesse du Général Mac Arthur est de toute actualité. Il est tous les jours sous mes yeux, affiché dans ma cuisine... vous le connaissez certainement, mais je le publie aujourd'hui pour tous ceux qui ne le connaitraient pas encore. Ah! si nos gouvernants pouvaient le méditer!
RESTER JEUNE de Douglas Mac Arthur
La jeunesse n'est pas une période de la vie,
elle est un état d'esprit, un effet de la volonté,
une qualité de l'imagination,
une intensité émotive,
une victoire du courage sur la timidité,
du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d'années : on devient vieux parce qu'on a déserté son idéal.
Les années rident la peau; renoncer à son idéal ride l'âme.
Les préoccupations, les doutes, les craintes et les désespoirs sont les ennemis qui, lentement, nous font pencher vers la terre et devenir poussière avant la mort.
Jeune est celui qui s'étonne et s'émerveille.
Il demande, comme l'enfant insatiable : Et après ?
Il défie les événements et trouve de la joie au jeu de la vie.
Vous êtes aussi jeune que votre foi.
Aussi vieux que votre doute.
Aussi jeune que votre confiance en vous-même.
Aussi jeune que votre espoir.
Aussi vieux que votre abattement.
Vous resterez jeune tant que vous resterez réceptif.
Réceptif à ce qui est beau, bon et grand.
Réceptif aux messages de la nature, de l'homme et de l'infini.
Si un jour, votre coeur est mordu par le pessimisme et rongé par le cynisme, puisse Dieu avoir pitié de votre âme de vieillard.
Traduction d'un extrait du discours d'adieu du Général Mac Arthur,
Intitulé "Duty Honor Country" aux étudiants de l'école Militaire de West Point. 1962.
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25/03/2006
Je vous salue Marie
Aujourd'hui c'est la fête de l'Annonciation, voici un poème de Francis Jammes qui allie Annonciation et Passion. Il parle aussi des simples choses humaines. C'est la foi du poète. Nous connaissons surtout ce beau poème par Georges Brassens qui l'a été mis partiellement en musique.
Par l'arc-en-ciel sur l'averse de roses blanches
Par le jeune frisson qui court de branche en branche
Et qui a fait fleurir la tige de Jessé;
Par les Annonciations riant dans les rosées
Et par les cils baissés des graves fiancées
Je vous salue Marie...
Par l'exaltation de votre humilité
Et par la joie du coeur des humbles visités
Par le Magnificat qu'entonnent mille nids
Par le lys de vos bras joints vers le Saint-Esprit
Et par Elisabeth, treille où frémit un fruit
Je vous salue Marie...
Par l'âne et le boeuf, par l'ombre et par la paille,
Par la pauvresse à qui l'on dit qu'elle s'en aille,
Par les nativités qui n'eurent sur leurs tombes
Que les bouquets de givre aux plumes de colombes
Par la vertu qui lutte et celle qui succombe
Je vous salue Marie...
Par le petit garçon qui meurt près de sa mère
Tandis que des enfants s'amusent au parterre
Et par l'oiseau blessé qui ne sait pas comment
Son aile tout à coup s'ensanglante et descend
Par la soif et la faim et le délire ardent
Je vous salue Marie...
Par les gosses battus, par l'ivrogne qui rentre
Par l'âne qui reçoit des coups de pied au ventre
Et par l'humiliation de l'innocent châtié
Par la vierge vendue qu'on a déshabillée
Par le fils dont la mère a été insultée
Je vous salue Marie...
Par la vieille qui, trébuchant sous trop de poids,
S'écrie " Mon Dieu ! ", par le malheureux dont les bras
Ne purent s'appuyer sur une amour humaine
Comme la croix du Fils sur Simon de Cyrène
Par le cheval tombé sous le chariot qu'il traîne
Je vous salue Marie...
Par les quatre horizons qui crucifient le Monde,
Par tous ceux dont la chair se déchire ou succombe
Par ceux qui sont sans pieds, par ceux qui sont sans mains,
Par le malade que l'on opère et qui geint
Et par le juste mis au rang des assassins
Je vous salue Marie...
Par la mère apprenant que son fils est guéri
Par l'oiseau rappelant l'oiseau tombé du nid
Par l'herbe qui a soif et recueille l'ondée
Par le baiser perdu, par l'amour redonné
Et par le mendiant retrouvant sa monnaie
Je vous salue Marie...
Francis Jammes
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24/03/2006
Le Christ au palais de l'ONU
Poussé par la foule lasse et excédée, le Christ arriva au palais de l'ONU.Il avait le visage blême du chômeur, le pas incertain du réfugié, les épaules voûtées du mineur, l'oeil triste du Palestinien,les mains inertes du Sibérien,le coeur avide d'un jeune.
Il n'était recommandé par personne. Les larmes des humbles seules le faisaient avancer. La justice pour les faibles était sa seule force. Il frappa à la porte,mais, pour lui, c'était le "veto". Les hommes n'étaient pas libres. Au seuil du monde civilisé, il trouva la barbarie.
Il lut les Droits de l'homme et fut saisi de compassion.
L'homme a le droit à la vie, mais un enfant assassiné lui dit que ce n'était par vrai.
L'homme a droit à l'instruction, mais un Indien lui dit que c'était pure plaisanterie.
L'homme a droit au travail, mais un Africain du Sud lui dit que depuis vingt cinq ans c'est le contraire qui est vrai.
L'homme a droit à la paix, mais une veuve de guerre lui dit que personne ne pensait à elle.
L'homme a droit à la famille, mais un enfant d'orphelinat lui demanda ce que signifiait ces mots.
L'homme a droit à la liberté, mais un Argentin se mit à pleurer.
Et le Christ redescendit les marches du palais de verre.
Quand la foule lui demanda le résultat de sa visite, le Christ étendit les bras : il était alors crucifié, comme le Vendredi Saint.
Alors la foule se dispersa. Il pleuvait. Et le Christ demeura sous la pluie comme tant d'autres. Personne ne s'arrêta. Personne ne l'invita à monter en voiture.
D’après Pier Luigi Torresin, « Christo ancore un croce »
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21/03/2006
Lily
C'est aujourd'hui la journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale. Voir site de l'UNESCO.
Lily (chanson de Pierre Perret - 1977)
On la trouvait plutôt jolie, Lily
Elle arrivait des Somalies Lily
Dans un bateau plein d'émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles à Paris
Elle croyait qu'on était égaux Lily
Au pays de Voltaire et d'Hugo Lily
Mais pour Debussy en revanche
Il faut deux noires pour une blanche
Ça fait un sacré distinguo
Elle aimait tant la liberté Lily
Elle rêvait de fraternité Lily
Un hôtelier rue Secrétan
Lui a précisé en arrivant
Qu'on ne recevait que des Blancs
Elle a déchargé des cageots Lily
Elle s'est tapé les sales boulots Lily
Elle crie pour vendre des choux-fleurs
Dans la rue ses frères de couleur
L'accompagnent au marteau-piqueur
Et quand on l'appelait Blanche-Neige Lily
Elle se laissait plus prendre au piège Lily
Elle trouvait ça très amusant
Même s'il fallait serrer les dents
Ils auraient été trop contents
Elle aima un beau blond frisé Lily
Qui était tout prêt à l'épouser Lily
Mais la belle-famille lui dit nous
Ne sommes pas racistes pour deux sous
Mais on veut pas de ça chez nous
Elle a essayé l'Amérique Lily
Ce grand pays démocratique Lily
Elle aurait pas cru sans le voir
Que la couleur du désespoir
Là-bas aussi ce fût le noir
Mais dans un meeting à Memphis Lily
Elle a vu Angela Davis Lily
Qui lui dit viens ma petite sœur
En s'unissant on a moins peur
Des loups qui guettent le trappeur
Et c'est pour conjurer sa peur Lily
Qu'elle lève aussi un poing rageur Lily
Au milieu de tous ces gugus
Qui foutent le feu aux autobus
Interdits aux gens de couleur
Mais dans ton combat quotidien Lily
Tu connaîtras un type bien Lily
Et l'enfant qui naîtra un jour
Aura la couleur de l'amour
Contre laquelle on ne peut rien
On la trouvait plutôt jolie, Lily
Elle arrivait des Somalies Lily
Dans un bateau plein d'émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles à Paris.
***
C'était en 1977... et aujourd'hui?
09:25 Publié dans Cris, Musiques, Poèmes | Lien permanent | Commentaires (1)