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24/03/2007

Robes blanches

medium_Sofie_Vinet_mars_2007_009.jpgAinsi vous ai-je vu avancer dans la poussière d'été, toute légère dans votre robe toute blanche.

Celle qu'on aime, on la voit s'avancer toute nue. Elle est dans une robe claire, semblable à celles qui fleurissaient autrefois le dimanche sous le porche des églises, sur le parquet des bals. Et pourtant elle est nue - comme une étoile au point du jour. A vous voir, une clairière s'ouvrait dans mes yeux. A voir cette robe blanche, toute blanche comme du ciel bleu.

Avec le regard simple, revient la force pure.

Je vous reconnaissais. Vous étiez celle qui dort tout au fond du printemps, sous les feuillages jamais éteints du rêve. Je vous devinais depuis longtemps déjà, dans la fraîcheur d'une promenade, dans le bon air des grands livres ou dans la faiblesse d'un silence. Vous étiez l'espérance de grandes choses. Vous étiez la beauté de chaque jour. Vous étiez la vie même, du froissé de vos robes au tremblé de vos rires.

Christian Bobin, extrait de "Une petite robe de fête".

Photo prise à l'exposition de Sofie Vinet aux Herbiers.

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14/03/2007

Je danserai pour toi

 

medium_danse.jpg

Seigneur,
tends-moi la main
et je danserai pour toi.

Dans ton amour pour nous,
tu as fait bien des pas.
Tu as parcouru
les routes poussiéreuses de Galilée
pour annoncer la Bonne Nouvelle.
Tu n'as pas reculé sur le chemin qui te menait
au Mont des Oliviers.

Et dans la beauté de ta résurrection,
tu t'es révélé à tes disciples.
Tu en as même rencontré quelques-uns
tout discrètement,
sur la route d'Emmaüs.

A chacun, à chacune,
tu as dit ta présence chaleureuse et ta fidélité.
Avant moi, tu as marché sur le chemin
où tu m'appelles aujourd'hui.

Dans mes ténèbres,
tu seras la lumière de mes pas.

Dans ma faiblesse,
tu seras la force de mon cœur.

Je sais que dans l'élan de ton esprit
je danserai ma mort
et que je sauterai jusqu'à toi.

Jacques Dubuc
Prêtre québécois et danseur professionnel,
mort d'un cancer en 1998, à l'âge de 43 ans.
C'est pendant sa maladie qu'il a écrit cette prière.
Extrait des Annales d'Issoudun, juillet-août 2000.

13/03/2007

A tout moment (poème)

medium_roses.3.jpg

A tout moment

 

tu me prononces

et je suis

tu me regardes

et je souris

 

et me voici

rose entre tes mains

tirée

du vrai rien

 

Je ne suis pas grand chose

mais tu te souviens de moi

 

Ô Dieu

est-il pour toi

plus beau cadeau

que cette éclosion?

 

TP dans "Les Jours sans Bagages" 2004

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25/02/2007

Les gosses qui meurent de faim

ILS SONT SI BIEN ELEVES LES GOSSES QUI MEURENT DE FAIM 

medium_faim.jpg

« Ils sont si bien élevés, les gosses qui meurent de faim :

ils ne parlent pas la bouche pleine,

ils ne gâchent pas leur pain.

Ils ne jouent pas avec la mie pour en faire des boulettes,

ne font pas des petits tas au bord de leur assiette.

Ne font pas des caprices, ne disent pas : « J’aime pas ça ! »,

ne font pas des grimaces quand on enlève un plat.

 

Eux, ils ne trépignent pas pour avoir des bonbons,

ils ne donnent pas aux chiens le gras de leur jambon,

ne courent pas dans vos jambes, ils ne grimpent pas partout...

ils ont le coeur si lourd, et le corps si faible, qu’ils vivent à genoux...

Pour avoir leur repas, ils attendent sagement...

ils pleurent parfois, mais ça ne dure pas longtemps...

Non, non, rassurez-vous, ils vont pas crier :

ces petits-là, ils sont si bien élevés...

Ils pleurent sans bruit, on ne les entend pas,

Ils soint si petits, qu’on ne les voit même pas ...

Ils savent qu’ils ne peuvent rien attendre de leur père, de leur mère ...

ils cherchent stoïquement leur riz dans la poussière,

mais ils ferment les yeux quand l’estomac se tord,

quand la douleur atroce irradie tout leur corps.

 

Non, non, soyez tranquilles, ils ne vont pas crier,

ils n’en ont pas la force :

seuls leurs yeux peuvent parler...

ils vont croiser leurs bras sur leur ventre gonflé,

ils vont prendre la pose pour faire un bon cliché...

ils mourront doucement, sans bruit, sans déranger...

ces petits enfants-là, ils sont si bien élevés !

 

Oui ! ils sont si bien élevés, les gosses qui meurent de faim. »

 

Cité de : François Drevillet.- vu sur un internet

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13/02/2007

Conte à méditer

medium_chameau.jpgLes mains d'Allah

Un maître voyageait avec un disciple chargé de s'occuper du chameau. Le soir, en arrivant à l'auberge, le disciple était tellement fatigué qu'il n'attacha pas l'animal.

- Mon Dieu, pria-t-il en se couchant, prends-en soin, je te le confie.

Le lendemain matin, le chameau ayant disparu, le maître voulut savoir où il se trouvait.

- Je l'ignore, répondit le disciple, il faut interroger Allah! Hier soir, j'étais très fatigué et lui ai confié notre monture. Ce n'est pas ma faute si ce chameau s'est enfui ou a été volé. J'ai simplement demandé à Dieu de le surveiller. C'est lui le responsable. N'est-ce pas vous qui m'avez appris à faire confiance à Allah?

- Aie confiance en Allah, mais attache d'abord ton chameau, répondit le maître. Car Dieu n'a pas d'autres mains que les tiennes.

10/02/2007

Dieu...

 medium_Bagdad.jpg

 

 

 

 

 

 

Dieu

dans mon cri

férocement

jailli

 

Dieu

dans ma gorge

étrangement

nouée

 

resté là

en travers

 

une question posée

comme une pierre

un boulet

 

une question trannchée

par une épée

une armée

une guerre

 

Dieu es-tu pilier

croisant les bras?

 

es-tu l'allié

des combats?

 

Dieu

comme un cri

vociféré

 

TP. Vient de paraître dans le n°116 de Résu

08:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (1)