13/03/2007
A tout moment (poème)
A tout moment
tu me prononces
et je suis
tu me regardes
et je souris
et me voici
rose entre tes mains
tirée
du vrai rien
Je ne suis pas grand chose
mais tu te souviens de moi
Ô Dieu
est-il pour toi
plus beau cadeau
que cette éclosion?
TP dans "Les Jours sans Bagages" 2004
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25/02/2007
Les gosses qui meurent de faim
ILS SONT SI BIEN ELEVES LES GOSSES QUI MEURENT DE FAIM
« Ils sont si bien élevés, les gosses qui meurent de faim :
ils ne parlent pas la bouche pleine,
ils ne gâchent pas leur pain.
Ils ne jouent pas avec la mie pour en faire des boulettes,
ne font pas des petits tas au bord de leur assiette.
Ne font pas des caprices, ne disent pas : « J’aime pas ça ! »,
ne font pas des grimaces quand on enlève un plat.
Eux, ils ne trépignent pas pour avoir des bonbons,
ils ne donnent pas aux chiens le gras de leur jambon,
ne courent pas dans vos jambes, ils ne grimpent pas partout...
ils ont le coeur si lourd, et le corps si faible, qu’ils vivent à genoux...
Pour avoir leur repas, ils attendent sagement...
ils pleurent parfois, mais ça ne dure pas longtemps...
Non, non, rassurez-vous, ils vont pas crier :
ces petits-là, ils sont si bien élevés...
Ils pleurent sans bruit, on ne les entend pas,
Ils soint si petits, qu’on ne les voit même pas ...
Ils savent qu’ils ne peuvent rien attendre de leur père, de leur mère ...
ils cherchent stoïquement leur riz dans la poussière,
mais ils ferment les yeux quand l’estomac se tord,
quand la douleur atroce irradie tout leur corps.
Non, non, soyez tranquilles, ils ne vont pas crier,
ils n’en ont pas la force :
seuls leurs yeux peuvent parler...
ils vont croiser leurs bras sur leur ventre gonflé,
ils vont prendre la pose pour faire un bon cliché...
ils mourront doucement, sans bruit, sans déranger...
ces petits enfants-là, ils sont si bien élevés !
Oui ! ils sont si bien élevés, les gosses qui meurent de faim. »
Cité de : François Drevillet.- vu sur un internet
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13/02/2007
Conte à méditer
Les mains d'Allah
Un maître voyageait avec un disciple chargé de s'occuper du chameau. Le soir, en arrivant à l'auberge, le disciple était tellement fatigué qu'il n'attacha pas l'animal.
- Mon Dieu, pria-t-il en se couchant, prends-en soin, je te le confie.
Le lendemain matin, le chameau ayant disparu, le maître voulut savoir où il se trouvait.
- Je l'ignore, répondit le disciple, il faut interroger Allah! Hier soir, j'étais très fatigué et lui ai confié notre monture. Ce n'est pas ma faute si ce chameau s'est enfui ou a été volé. J'ai simplement demandé à Dieu de le surveiller. C'est lui le responsable. N'est-ce pas vous qui m'avez appris à faire confiance à Allah?
- Aie confiance en Allah, mais attache d'abord ton chameau, répondit le maître. Car Dieu n'a pas d'autres mains que les tiennes.
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10/02/2007
Dieu...
Dieu
dans mon cri
férocement
jailli
Dieu
dans ma gorge
étrangement
nouée
resté là
en travers
une question posée
comme une pierre
un boulet
une question trannchée
par une épée
une armée
une guerre
Dieu es-tu pilier
croisant les bras?
es-tu l'allié
des combats?
Dieu
comme un cri
vociféré
TP. Vient de paraître dans le n°116 de Résu
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08/02/2007
Concerto
Concerto pour flûte et harpe de Mozart
A la cime de la flûte
le ruissellement de la harpe
Incandescence nue
langage sans parole
pressentiment d'une lumière
de G. Riolle, extrait de Lisières ed Sac à mots - 2006
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05/02/2007
Celui qui entre dans la maison d'un poète
Celui qui entre dans la maison d'un poète
Ne sait pas que les meubles ont pouvoir sur lui
Que chaque noeud du bois renferme davantage
De cris d'oiseaux que tout le coeur de la forêt
Il suffit qu'une lampe pose son cou de femme
A la tombée du soir comme un angle verni
Pour délivrer soudain mille peuples d'abeilles
Et l'odeur du pain frais des cerisiers fleuris
Car tel est le bonheur de cette solitude
Qu'une caresse toute plate de la main
Redonne à ces grands meubles noirs et taciturnes
La légèreté d'un arbre dans le matin.
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