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15/06/2008

Bonne fête, papa!

Un papa

Un papa rapluie
Qui me fait un abri
Quand j'ai peur de la nuit.

Un papa ratonnerre
Je ne sais pas quoi faire
Quand il est en colère

Un papa rasol
Avec qui je m'envole
Quand il rigole

Un papa tout court
Que je fête en ce jour
Avec tout mon amour

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13/06/2008

Le voyageur

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Le Voyageur

Ouvrez-moi cette porte où je frappe en pleurant


La vie est variable aussi bien que l'Euripe


Tu regardais un banc de nuages descendre
Avec le paquebot orphelin vers les fièvres futures
Et de tous ces regrets de tous ces repentirs
                    Te souviens-tu


Vagues poisons arqués fleurs surmarines
Une nuit c'était la mer
Et les fleuves s'y répandaient


Je m'en souviens je m'en souviens encore


Un soir je descendis dans une auberge triste
Auprès de Luxembourg
Dans le fond de la sale il s'envolait un Christ
Quelqu'un avait un furet
Un autre un hérisson
L'on jouait aux cartes
Et toi tu m'avais oublié


Te souviens-tu du long orphelinat des gares
Nous traversâmes des villes qui tout le jour tournaient
Et vomissaient la nuit le soleil des journées
Ô matelots ô femmes sombres et vous mes compagnons
                    Souvenez-vous en


Deux matelots qui ne s'étaient jamais quittés
Deux matelots qui ne s'étaient jamais parlé
Le plus jeune en mourant tomba sur le coté


                    Ô vous chers compagnons
Sonneries électriques des gares chants des moissonneuses
Traîneau d'un boucher régiment des rues sans nombre
Cavalerie des ponts nuits livides de l'alcool
Les villes que j'ai vues vivaient comme des folles


Te souviens-tu des banlieues et du troupeau plaintif des paysages


Les cyprès projetaient sous la lune leurs ombres
J'écoutais cette nuit au déclin de l'été
Un oiseau langoureux et toujours irrité
Et le bruit éternel d'un fleuve large et sombre


Mais tandis que mourants roulaient vers l'estuaire
Tous les regards tous les regards de tous les yeux
Les bords étaient déserts herbus silencieux
Et la montagne a l'autre rive était très claire


Alors sans bruit sans qu'on put voir rien de vivant
Contre le mont passèrent des ombres vivaces
De profil ou soudain tournant leurs vagues faces
Et tenant l'ombre de leurs lances en avant


Les ombres contre le mont perpendiculaire
Grandissaient ou parfois s'abaissaient brusquement
Et ces ombres barbues pleuraient humainement
En glissant pas à pas sur la montagne Claire


Qui donc reconnais-tu sur ces vieilles photographies
Te souviens-tu du jour ou une abeille tomba dans le feu
C'était tu t'en souviens à la fin de l'été
Deux matelots qui ne s'étaient jamais quittés
L'aîné portait au cou une chaîne de fer
Le plus jeune mettait ses cheveux blonds en tresse


Ouvrez-moi cette porte ou je frappe en pleurant


La vie est variable aussi bien que l'Euripe


Apollinaire

08:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

06/06/2008

Le chant

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« Le chant
Peut être un cri
Qui se retient,

S’étonnant
De ce qu’il devient. »
(Le Chant)

« Le chant
C’est comme l’eau du ruisseau
Qui coule vers les galets,

Vers la source.

C’est la promesse
De la source au soleil. »
(Le Chant)

 

GUILLEVIC (1907 - 1997)

08:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

04/06/2008

L'enfant

L’enfant

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Tu as sept ans et tu vas à l’école
Tes vêtements sentent la colle
De menuisier
Tu as rempli de fleurs champêtres ton plumier
Tu marches lentement en évitant la fange
Tu as des étoiles dans tes cheveux qui te démangent
Tu regrettes un peu l’odeur des grands sapins
Tu voudrais t’arrêter et partager ton pain
Avec la petite fille qui passe
Tu n’es pas toujours le premier en classe
Tu es bavard
Tu dessines des chats sur ton papier buvard
Tu regardes souvent le ciel par la fenêtre
Tu rêves à de bons bergers qui t’ont vu naître
Mais tu sais lire aussi et déjà dans le vent
Tu découvres tout seul des tas de mots savants
Des mots qui prononcés font du bien à tes lèvres
Tu sais tresser le jonc et conduire les chèvres
D’un geste simple et doux apaiser les chevaux
Bruire comme un laurier pour consoler l’oiseau
Tu aimes caresser le front blanc de ta mère
Tu es l’Enfant que je vénère
Tu es bien le Fils de mon Dieu



René Guy CADOU, Les amis d’enfance,
Seghers, 1965.

00:02 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (1)

07/05/2008

Rêves

Merci à Myriam de m'avoir envoyé ce poème en images. Pour ce 8 mai... pour la PAIX.

18:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

02/05/2008

Jardin

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Ma mère me mène au jardin
Dans la lumière qui commence
Voir les fleurs s'ouvrir au matin
Lorsque les branches balancent
Mille fleurs disent mille contes
À mille amoureuses, tout bas,
Tandis que la source raconte
Ce que le rossignol ne dit pas.

Frederico Garcia Lorca
(1898-1936)
"Le langage des fleurs"

08:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (2)