16/11/2014
Agriculteur et diacre
Témoignage de Patrick, un ami.
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05/11/2014
Etrange et bizarre
Les grandes personnes sont bien étranges.
Quand on les croise sur le trottoir, elles regardent la pointe de leurs pieds de peur qu’un regard ne leur vole un jardin secret ou ne fasse découvrir qu’un jardin désert. Mais leurs chaussures ne sont plus vernies depuis longtemps, impossible de s’admirer dedans depuis qu’ elles empruntent tous les jours de la semaine et même samedis, dimanches et fêtes le chemin des habitudes.
Elles ont les mains dans les poches serrant un téléphone mobile, une carte bancaire ou la menue monnaie pour leurs gourmandises, leurs petits plaisirs. Elles surveillent du coin des yeux celui ou celle qui pourrait surgir et qui mettrait fin à leur solitude mal habitée. Dans leur coquille d’escargot, elles doivent en baver pour être comme ça.
Tristes, seules, renfrognées, agglutinées, repliées sur elles-mêmes, on dirait des épouvantails, des moutons, des petits singes, des fourmis. Bien étrange tout cela. Grégaire. Elles peuvent toujours pleurer sur leur sort, Ieurs larmes ne les laveront pas de leur inconsistance.
Les magasins sont ouverts, les parkings pleins… c’est là qu’elles viennent ce premier novembre. Pas le temps et surtout pas l’idée de penser aux morts… d’ailleurs ils sont déjà tous morts ces gens qui essaient de meubler leur ennui comme une éternité longue depuis l’instant où ils ont posé le pied à terre, car l’autre pied ils l’ont déjà dans la tombe !
Je ferme la fenêtre et j’ouvre le livre.
Dans « La petite musique du silence », Yves Duteil écrit : « Heureux qui communique » puis plus loin « Nos absents nous accompagnent ». Qui parle à qui ? et qui accompagne qui ?
Je pense à grand-père, je pense à grand-mère et à tant d’autres déjà. Je les vois, ils me sourient, ils sont là. Leur douce présence me parle et m’accompagne. Ils sont morceaux de ciel bleu, chrysanthèmes épanouis, musiques de fête secrète entre nous. Eux et moi, on se raconte de belles histoires.
Je ferme le livre, retourne à la fenêtre, écarte un pan de rideau, essuie un peu de buée. Dehors le ciel est gris, la vie menaçante, le monde bruyant, les gens courent comme balayés par un mauvais vent. Les grandes personnes sont étranges, étrangères les unes aux autres, indifférentes.
Je ferme les yeux et me dis : c’est peut-être moi qui suis bizarre. TP
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09/10/2013
Chant d'azur
Le chant d'azur du poète Philippe Mac Leod ICI
« De quoi sommes-nous faits ? ». La question posée pourrait bien dire l’ambition même de toute poésie. Quant à la réponse que l’auteur apporte, elle surprendra certainement les plus matérialistes, comme elle décevra ceux qui attendent du tangible et du mesurable. « Seuls savent les vents », affirme, en effet, Philippe Mac Leod. Autant dire que nos existences ne se comprennent jamais aussi bien que dans la contemplation subtile du mouvement des saisons et du jour « qui monte du noir de la terre » jusqu’à devenir entièrement « taillé dans la lumière ».
Il est vrai que si Philippe Mac Leod chronique régulièrement pour les Essentiels dans La Vie, il écrit depuis les montagnes pyrénéennes, où la vie de discrétion qu’il mène lui permet de mieux écouter le monde. C’est ainsi que, de recueil en recueil, notre ami construit une œuvre à la tonalité rare, infusée de délicatesse et d’espérance. Une poésie de l’insaisissable et de la fluidité, et pourtant observatrice, attentive, présente.
Le Passeur, 14,90 €.
La Vie
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26/09/2013
Une Eglise ouverte et accueillante
Ses propos ont été abondamment repris dans les médias tant ils touchent les coeurs. On y découvre un homme humble : « Je suis un pêcheur sur lequel le Seigneur a posé son regard. [...] La communauté est pour moi vraiment fondamentale... Comme prêtre, je ne me voyais pas seul. C'est pourquoi je suis là, à Sainte-Marthe... J'ai besoin de vivre avec les autres. »
On y découvre un homme en marche, faisant face aux circonstances avec courage : « Je me suis retrouvé provincial très jeune. J'avais 36 ans : une folie ! Il fallait affronter des situations difficiles... Ma manière autoritaire et rapide de prendre des décisions m'a conduit à être accusé d'ultra-conservatisme, mais je n'ai jamais été conservateur... Avec le temps j'ai appris beaucoup de choses... Maintenant, j'entends quelques personnes me dire « Ne consultez pas trop, décidez ». Au contraire, je crois que la consultation est essentielle. »
Le pape rappelle le coeur du message évangélique qui conduit au respect de toute personne. Il dissipe un malentendu : à force de réduire le message de l'Église à ses aspects moraux, la promesse de bonheur et d'amour qu'elle porte était passée au second plan. L'inculture religieuse et les raccourcis médiatiques aidant, une partie de l'opinion a pensé que, puisque l'Église n'approuvait pas telle ou telle chose, alors elle condamnait les personnes concernées.
Il n'en est rien : « Je vois l'Église comme un hôpital de campagne après une bataille. Il est inutile de demander à un blessé grave s'il a du cholestérol ! Nous devons soigner les blessures. Ensuite, nous pourrons aborder le reste... Efforçons-nous d'être une Église [...] qui est capable [...] d'aller vers celui qui ne la fréquente pas ou qui est indifférent. [...] Nous ne pouvons pas insister seulement sur les questions liées à l'avortement, au mariage homosexuel, aux méthodes contraceptives. La pensée de l'Église, nous la connaissons, mais il n'est pas nécessaire d'en parler en permanence. »
Le pape rappelle que « Dieu, dans la Création, nous a rendus libres : l'ingérence spirituelle dans la vie d'une personne n'est pas possible... Il faut toujours considérer la personne. Nous entrons ici dans le mystère de l'Homme. Dans la vie de tous les jours, Dieu accompagne les personnes et nous devons les accompagner à partir de leur condition. »
C'est le même message qui résonne depuis des siècles, invitant à la miséricorde.
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01/07/2013
Pas des princes!
« Soyez attentifs à ce que les futurs évêques soient des pasteurs proches des gens : c’est le premier critère.
Des pasteurs proches des gens (…) qui soient à la fois père et frère, doux, patients et miséricordieux.
Qui aiment la pauvreté, intérieure comme liberté pour le Seigneur, et aussi extérieure, comme simplicité et austérité de vie.
Qui n’aient pas une « psychologie de prince ».
Faites attention qu’ils ne soient pas ambitieux, qu’ils ne recherchent pas l’épiscopat.
Qu’ils soient capables de garder le troupeau qui leur sera confié, de veiller sur lui et de le protéger. L’évêque est celui qui veille, qui est capable de veiller.
Les pasteurs doivent être devant le troupeau pour indiquer la route, au milieu du troupeau pour le garder uni, derrière le troupeau pour éviter que quelqu’un ne reste en arrière et pour laisser, en quelque sorte, le troupeau flairer lui-même la route ».
Pape François
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27/11/2012
Un poète parmi nous (3ème partie)
La Boulite : Tu as dit aussi que tu écrivais des récits…
Thierry : Oui, je disais que l’été dernier, j’ai écrit des récits sur ma petite enfance, entre cinq et quinze ans, des souvenirs de famille. Au départ, c’est un projet un peu pour la famille, je pense que je vais élargir le public et je suis en train de travailler pour que tout lecteur puisse s’y retrouver parce que j’envisage une édition. C’est le dernier projet en cours et il est bien avancé et il aura pour titre : « Le mange-disque et autres souvenirs ».
La Boulite : Est-ce qu’il y a autre chose qui mijote ?
Thierry : Oui, j’ai envie de faire un travail sur les peintures du peintre Le Caravage. J’ai commencé à prendre quelques notes. Tout ça, c’est parti d’un calendrier. C’’est tout bête au départ : j’avais un calendrier avec tous les mois une peinture de Le Caravage. Ce calendrier 2010 est fermé, j’avais envisagé de mettre ces tableaux dans des cadres et je ne trouvais pas les bons cadres. Je me suis dit pourquoi pas écrire dessus… J’ai un ami qui fait ça, à partir de la peinture. Pourquoi ne pas essayer ? Non pas une description du tableau, mais ce que ça m’évoque, moi…
La Boulite : C’est une passion qui te permet de faire le vide, d’oublier un peu ta fonction, un dérivatif …
Thierry : En travail d’écriture, oui. Mais je pense qu’on est poète à tous les instants. On n’est pas poète de neuf à dix heures du matin et après on passe à autre chose … J’ai connu des périodes où je n’écrivais pas, mais j’emmagasinais beaucoup, dans la tête ou dans des carnets et puis il y a des notes qui traînent, il y a des bouts de poèmes… Au bout d’un temps plus ou moins long, en relisant, je trouve un petit fil conducteur. Quand je décide d’approfondir ça, j’écris le reste en fonction du fil conducteur, j’approfondis ce que je crois avoir trouvé déjà en filigrane dans ces textes qui correspondent à une période, à un état d’esprit, une manière d’être dans la vie tout simplement. FIN
dans l'Echo do doué n°45 Novembre 2012 consacré aux artistes flocéens.
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