05/02/2007
Celui qui entre dans la maison d'un poète
Celui qui entre dans la maison d'un poète
Ne sait pas que les meubles ont pouvoir sur lui
Que chaque noeud du bois renferme davantage
De cris d'oiseaux que tout le coeur de la forêt
Il suffit qu'une lampe pose son cou de femme
A la tombée du soir comme un angle verni
Pour délivrer soudain mille peuples d'abeilles
Et l'odeur du pain frais des cerisiers fleuris
Car tel est le bonheur de cette solitude
Qu'une caresse toute plate de la main
Redonne à ces grands meubles noirs et taciturnes
La légèreté d'un arbre dans le matin.
08:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (1)
04/02/2007
Mon Dieu ce n'est pas parce que...
Mon Dieu ce n'est pas parce que tu as coupé ta barbe
Rouge et verte comme des côtes de rhubarbe
Ni parce que tu ne te vêts plus à l'antique
Comme les jeunes gens dans les sociétés de gymnastique
Que je ne suis plus capable de te reconnaître
Pauvre rouge-gorge à la croisée de la fenêtre
Tu m'arrives au moment où je t'attends le moins
Tu entres tu ne sais plus aucun mot de latin
Tu te heurtes au mur de la bibliothèque
Avec cet à quoi bon tenace de l'insecte
Qui grille dans le four obscur du radiateur
Les ailes de la nuit et le miel de son coeur
Tu es là je ne sais comment. Tu te réchauffes
Au feu de bois. Tu te tâtes lescôtes
Pour t'assurer qu'il n'y a rien de déplacé
Dans l'horlogerie délicate de l'éternité
Et je te parle à mots très humbles
De la souffrance intraduisible et des coloquintes
Qui sont en bas dans le jardin et qui éclatent
Dans l'air avec un bruit de savates
Qui fait songer au pas de l'homme en son cachot
Innocent comme un oeuf et le ciel sur le dos.
R.G. Cadou 20 décembre 1948
Ce poème m'a récemment été offert par une amie que j'aime appeler "la longue dame brune"... Elle se reconnaîtra. Je lui redis un grand merci.
08:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)
03/02/2007
La dame brune
Une chanson au clair de la lune, quelques couplets.
Si jamais elle l'entend un jour, elle saura
Que c'est une chanson d'amour pour elle et moi.
Je suis la longue dame brune que tu attends.
Je suis la longue dame brune et je t'entends.
Chante encore au clair de la lune, je viens vers toi.
Ta guitare, orgue de fortune, guide mes pas.
Pierrot m'avait prêté sa plume ce matin-là.
A ma guitare de fortune j'ai pris le la.
Je me suis pris pour un poète en écrivant
Les mots qui passaient par ma tête comme le vent.
Pierrot t'avait prêté sa plume cette nuit-là.
A ta guitare de fortune, tu pris le la,
Et je t'ai pris pour un poète en écoutant
Les mots qui passaient par ta tête comme le vent.
J'ai habillé la dame brune dans mes pensées
D'un manteau de voile de brume et de rosée.
J'ai fait son lit contre ma peau pour qu'elle soit bien,
Bien à l'abri et bien au chaud contre mes mains.
Habillée d'un voile de brume et de rosée
Je suis la longue dame brune de ta pensée.
Chante encore au clair de la lune, j'entends ta voix
Pour une longue dame brune, j'ai inventé
Une chanson au clair de la lune, quelques couplets.
Je sais qu'elle l'entendra un jour, qui sait demain,
Pour que cette chanson d'amour finisse bien.
Bonjour, je suis la dame brune, j'ai tant marché.
Bonjour, je suis la dame brune, je t'ai trouvé.
Fais-moi place au creux de ton lit, je serai bien,
Bien au chaud et bien à l'abri contre tes reins.
Paroles: Georges Moustaki et Barbara. Musique: Moustaki
08:00 Publié dans Chansons, Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (1)
02/02/2007
Présentation

La fête de la Présentation de Jésus au temple appelle de notre part une triple attitude :
1) Une attitude d'émerveillement.
Pour apprécier à sa juste valeur le don que Dieu nous fait en Jésus, il faut à nouveau nous laisser surprendre par l'incroyable et retrouver cette capacité d'émerveillement que nos richesses, le matérialisme ambiant et la frénésie de consommation ont tendance à émousser. Nous n'aurons jamais fini de comprendre à quel point nous sommes aimés et jusqu'où Dieu est allé pour nous libérer. Le pire réside peut-être dans l'habitude, nous "savons" depuis longtemps, cela ne nous touche plus beaucoup, nous ne consentons plus à laisser vivre notre coeur d'enfant, un coeur aimant, pauvre et disponible qui sait accueillir et se réjouir du cadeau de la vie et de la présence de Dieu donnant sens, profondeur et cohérence à l'existence humaine.
2) Une attitude d'offrande.
Tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes, nous l'avons reçu ! Nous n'en sommes pas propriétaires, mais gestionnaires ! Il nous faut le "rendre" à Dieu dans l'action de grâce et la louange, aux autres dans la solidarité et le partage. Le baptême chrétien nous a fait "prêtres", c'est-à-dire hommes et femmes désireux "d'offrir leur vie en sacrifice saint capable de plaire à Dieu." Parce que Dieu nous a tout donné, il attend une réponse radicale de notre part, il n'attend pas "quelque chose", il nous attend, il nous veut tout entiers au service de l'amour et de la vie.
3) Une attitude d'espérance.
Malgré toutes les incertitudes et toutes les épreuves qui affectent notre existence humaine, nous savons que notre vie a un sens, une signification et une direction. Nous venons de l'Amour, nous marchons vers un formidable rendez-vous d'amour et nous sommes sur terre pour apprendre à aimer. Cette espérance-là, nous en vivons et nous en témoignons en paroles et en actes car déjà nous voyons apparaître dans la grisaille des jours "les cieux nouveaux et la terre nouvelle" où l'Amour sera définitivement vainqueur.
Mgr Christian Kratz est évêque auxiliaire de Strasbourg, vu sur INXL6
08:00 Publié dans L'éclat du jour | Lien permanent | Commentaires (0)
01/02/2007
Le joueur de billard
"Le joueur de billard" par Angelo Branduardi - 1998
Angelo, je me souviens d'avoir dansé la farandole avec toi à Nantes en 1982 le jour de tes 32 ans. TP
08:00 Publié dans Chansons, Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (0)
31/01/2007
C'est un petit livre...

C’est un petit livre
Sans histoire
Sur la table du salon
Posé là
Sans prétention
Dans le noir
Est-ce un roman
Un agenda
Un carnet intime
Un testament ?
Peu importe
Le temps a fait son œuvre
Une rose a pleuré
Puis fatiguée
S’est endormie dessus
TP
08:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)