17/02/2017
Reprendre des forces
Pourquoi ces temps d'arrêt sur nos routes quotidiennes, pressantes, encombrées., harcelées ?
Parce que, en Route, halte souvent s'impose:
pour s'asseoir sur la borne ou le tronc, reprendre forces et souffle,
s'accorder eau fraîche, nourriture, arrimer son sac, ôter le caillou du soulier.
Contempler l'arbre, cueillir la fleur, goûter le fruit, observer l'animal sauvage ou familier, épier, envier l'oiseau rapide .
Réconforter le compagnon, rencontrer le passant, saluer l'habitant, bavarder avec l'enfant.
Juger du relief, vérifier l'orientation, évaluer les distances, prévoir étape et gîte du soir,
entendre l'appel, toujours neuf, de la Route.
Écouter le vent, embrasser 1 'horizon, lever les yeux vers la montagne, admirer le ciel, s'agrandir de tout l'univers.
Saluer la Madone, adorer le Crucifié, se recueillir en Dieu, se réjouir en Dieu, se fortifier en Dieu, ...
et reprendre la Route plus lucide, plus fort, plus ardent.
Père E. BARBOTIN
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08/02/2017
L'amour change tout
La responsabilité sans amour nous rend impitoyable
La justice sans amour nous rend dur
La vérité sans amour nous rend critique
L'intelligence sans amour nous rend rusé
La gentillesse sans amour nous rend hypocrite
L'ordre sans amour donne un esprit étroit
L'honneur sans amour nous rend orgueilleux
La possession sans amour nous rend avare
La foi sans amour nous rend fanatique
La vie sans amour est sans valeur
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29/01/2017
Connaissance
Qu'est-ce que j'ai fait? C'est la conscience.
Qu'est-ce que cela m'a fait? C'est le ressenti.
Qu'est-ce que j'en est fait? C'est le sens.
Ce questionnement permet d'avancer sur le chemin de la connaissance de soi, de l'autre, de Dieu.
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28/01/2017
Leçon d'émerveillement
• « S’émerveiller », de Belinda Cannone, Stock, 188 p., 18 €
Il n’est pas donné à quiconque de s’émerveiller du monde, pense-t-on. Malheur personnel ou noirceur des environs : on peut trouver mille bonnes raisons à la morosité, à l’inquiétude, voire au désespoir. Mais si quelques-uns ne s’y résignent pas, ils peuvent saisir la main de Belinda Cannone pour emprunter un autre chemin.
L’émerveillement n’est pas une naïveté au monde
Sous la forme d’une promenade méditative plus que d’une réflexion méthodique, la romancière et essayiste réveille le sens et les saveurs de l’émerveillement, avec la conviction que « s’émerveiller résulte d’un mouvement intime, d’une disposition intérieure par lesquels le paysage à ma fenêtre ou l’homme devant moi deviennent des événements ».
L’émerveillement n’est pas une naïveté à l’égard du monde, pas plus qu’une fuite hors des conditions de vie communes. Au contraire, souligne Belinda Cannone, il nous fait entrer dans un rapport plus intense au réel et au présent. Nous place dans une « surprésence », cette « capacité de se tenir dans un état de présence extrême au monde qui le fait advenir dans son éclat ».
L’émerveillement peut surgir des choses les plus simples
Pour entrer dans l’émerveillement, pas besoin que ce que nous contemplons soit grandiose ou admirable. Car il est lié à une manière de voir. C’est pourquoi il peut surgir de la contemplation des choses les plus simples, les plus banales en apparence : un arbre, une lumière, un oiseau, un geste…
Rédigé à la première personne, ce livre pourrait être une méditation nombriliste. Au contraire, tout en étant intimiste, il est aussi ouvert vers les autres. Cet autre que l’émerveillement me fait voir sous un angle nouveau ou que je prends toujours à témoin du merveilleux que j’ai entrevu.
Des photographies en noir et blanc pour ponctuer la lecture
Ainsi mis en appétit, on se demandera comment faire pour s’émerveiller plus souvent… Il convient de « faire taire les bruits et l’agitation du monde pour se rassembler en soi, se concentrer » recommande Belinda Cannone, mais cette concentration « n’est pas un effort », contrairement à ce qu’indique l’expression courante « faire l’effort de se concentrer ». Il s’agit plutôt d’« être rassemblé en soi-même pour favoriser la voyance », et suffisamment « hors-de-soi », détaché de soi, pour « qu’advienne l’émerveillement ».
L’ouvrage, par son tempo, ses détours, infuse chez le lecteur cette disposition. Un signe en témoigne. Au premier feuilletage, on trouve presque insignifiantes les photographies en noir et blanc (1) qui ponctuent la lecture. Et puis, au fil des pages, les voici qui retiennent l’attention, étonnent, émeuvent. Comme si, déjà, on s’était mis à regarder autrement…
Elodie Maurot
La Croix du 26 janvier 2017
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19/01/2017
Ce qui fait l'homme
Ce qui fait l'homme, c'est l'horizon: celui des flots et celui des crêtes, celui qu'on voit et celui qu'on devine, celui du terre à terre et celui du rêve.
Jean Favier
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13/01/2017
La grâce du temps ordinaire
Quand reprend le temps ordinaire, aussitôt après la fête du Baptême du Christ ou après la Pentecôte, on est en général saisi par une sorte de nostalgie : qui se sent attiré, en effet, par l'«ordinaire» ? On range la crèche et ses santons, et avec elle l'odeur chaude et dorée de Noël... La fin du temps pascal signifie aussi le retour du cierge pascal à la sacristie... Les signes s'estompent et l'on se sent poussé au désert de la banale répétition des jours... Vraiment ?
Non pas vraiment. Car ordinaire, cela veut d'abord dire «ordonné» ; dans l'ordre. Le Maître des cérémonies (Dieu !) a tout disposé dans l'ordre de façon à ce que nous puissions jouir de l'harmonie qu'il a voulue et prévue pour nous. Le temps ordinaire, c'est le temps où toutes les réalités trouvent leur juste place selon le cœur de Dieu. Il ne s'agit pas de quitter le temps de la fête pour retrouver la grisaille du quotidien mais de vivre pleinement d'un mystère de salut (incarnation et rédemption, Noël et Pâques) qui s'inscrit jusque dans l'ordinaire de nos vies.
On pourrait croire alors qu'il s'agit d'une sorte de pause : on ne peut pas vivre intensément tout le temps, il faut parfois s'arrêter pour goûter, pour méditer, pour reprendre et savourer, pour ne pas se laisser dépasser par la liturgie... Ça n'est pas faux, mais ça n'est pas suffisant ; car ordonné veut aussi dire «tourné vers», «orienté» : le temps ordinaire, c'est donc aussi le temps orienté. Orienté vers quoi ? Orienté vers le Christ, tout simplement, lui l'Orient des Orients, la lumière sans couchant, le vrai Soleil de Justice. Le temps ordinaire, c'est le temps du marcheur, le temps du disciple qui se sait appelé à mettre ses pas dans ceux du Christ pour «marcher à sa suite». C'est un temps qui a un début – le baptême – et une fin – la Pentecôte. Renés en Christ dans la grâce de Noël, nous cheminons avec lui pour nous ouvrir à la grâce la plus grande qui soit : le don de son Esprit.
Non, le temps ordinaire n'est pas le temps du «moins» ou du «moins bien» mais le temps de se mettre en route... et c'est maintenant !
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