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25/12/2015

Joyeux Noël plein d'espérance

4 bougies.jpg

Vous connaissez sans doute l’histoire des quatre bougies. Elle est souvent utilisée dans les célébrations pour les enfants ou dans la catéchèse. Cette nuit, j’ai envie de vous la raconter à ma manière.

Nous sommes le peuple de la longue nuit, la nuit de l’avent, nous marchons la tête baissée, un capuchon sur la tête, et il n’y a pas d’horizon devant. Nous disons que notre terre, notre planète est triste, notre monde est moche… et nous sommes des réfugiés, réfugiés en nous-mêmes parce que nous ne savons plus très bien où aller.


Dans notre errance arrive soudain une bougie qui se présente :
- Je suis la paix.
- Tu es la Paix ? Je suis très étonné ! Regarde tous ces gens ! Chez eux, ils ont beaucoup de soucis. Tu ne fais pas partie de leur vie quotidienne. Ils ont des soucis de travail, de famille, de voisinage… et puis tout ce qui se passe sur la planète et dans notre pays les inquiète beaucoup. La paix, ce n’est pas si facile que ça. Le pays n’est pas sûr, et la sérénité n’est pas dans nos cœurs.
- Je sais, me dit-elle. Personne n’arrive à me maintenir allumée. Je n’ai plus de force, voilà que ma flamme vacille, je crois que je vais m’éteindre.
Et, en effet, la flamme diminue rapidement et elle s’éteint complètement.

Et le peuple continue sa marche dans la nuit, tête baissée, dos courbé.


Il croise une deuxième bougie, un peu sûre d’elle-même. Pensez-vous, elle brûle depuis plus de 2000 ans ! Mais cette nuit elle n’ose plus dire qui elle est, car elle sent bien qu’on n’a plus vraiment besoin de sa lumière.
- Je suis la foi, dit-elle.
- Ah bon ? Tu ne le dis pas d’une manière aussi convaincue qu’autrefois, on dirait ? C’est sans doute à cause de tous ces gens qui sont là devant toi. Ils ne sont pas venus depuis l’année dernière. Crois-tu que tu es vraiment utile ? Ils ont de bons sentiments, ils sont pleins de générosité, mais ils se passent volontiers de toi tous les autres jours de l’année ! A leurs yeux, tu n’es plus indispensable. Ils ont d’autres dieux que celui que tu proposes. Le dieu loisirs et sport, le dieu argent, le dieu consommation et beaucoup d’autres qui les déçoivent jour après jour.
- C’est vrai, dit-elle, ce n’est qu’à leur mort qu’ils ont besoin de moi, cela n’a plus de sens que je reste allumée plus longtemps.
A peine a-t-elle dit ces mots qu’une brise souffle sur elle et l’éteint.

Et le peuple continue son errance dans la nuit. Certains commencent à tomber, la route est de plus en plus dure… De temps en temps, on en voit bien qui vont aider les personnes qui sont dans le besoin, mais ce sont toujours les mêmes qui pensent aux autres, en pensant à eux au passage…


Une troisième bougie arrive, s’arrête et dit:
- Je suis l’amour !
Je lui dis :
- Tu arrives à temps parce que : regarde, pour la plupart des gens, l’amour ce n’est pas toujours, c’est quand on a le temps ! c’est quand les gens commencent à tomber qu’on s’intéresse à eux ! Ils participent à de nombreuses actions de solidarité, ils sont généreux, mais… la générosité n’est pas l’amour… Cette nuit, ils vont se faire des cadeaux, mais j’ai entendu dire à la radio que pour un certain nombre d’entre eux c’est une corvée… alors où est l’amour ?
- Oui c’est vrai, dit l’amour, les gens me laissent de côté et ne comprennent pas mon importance. Ils oublient même d’aimer ceux qui sont proches d’eux. Je n’ai plus de force pour rester allumée.
Et sans plus attendre, elle s’éteint.

Et le peuple qui marche dans la longue nuit continue son chemin sans paix, sans foi, sans amour.


Une quatrième bougie arrive. Sa lumière est plus vive que celle des trois autres.
Alors le peuple qui marche dans la longue nuit redresse la tête et lui demande :
- Qui es-tu ?
- Vous n’avez pas voulu de la paix, vous avez étouffé la foi, éteint l’amour… N'ayez pas peur, tant que j'ai ma flamme, je peux allumer les autres bougies, je suis l'Espérance ! Que l'Espérance ne s'éteigne jamais en vos cœurs et que chacun de vous puisse être l'outil nécessaire pour maintenir l'Espérance, la Foi, la Paix et l’Amour !
nativt10.jpgUn Enfant est né, cette nuit ! Il est Dieu avec nous, l’Emmanuel. Il est Lui l’Espérance. Il vient vous sauver !
D’un peuple de nomade il vient faire de vous un peuple de frères.
D’un peuple qui courbe le dos il vient faire de vous des gens debout.
C’est une Bonne Nouvelle pour la terre et les cieux réunis.

Et en plus, je vous donne la joie, la vraie joie.
Pas les rires qui sont tristes et forcés.
Pas une fête sans lendemain.
Pas de joyeux plaisirs enfantins.
Mais la joie qui naît de Noël, celle d’un nouveau matin du monde, celle d’un printemps, celle qui nous fait attendre avec impatience chaque matin pour que nous puissions vivre heureux en travaillant à ce monde que Dieu aime, ce monde que Dieu sauve, cette terre que Dieu vient habiter.

Que ce Noël soit vraiment un joyeux Noël, c’est-à-dire un Noël de joyeuse espérance sur la terre et dans nos cœurs. Et je termine avec quelques phrases du pape François tirée de son encyclique Loué sois-tu : « Unissons-nous pour prendre en charge cette maison qui nous est confiée, en sachant que tout ce qui est bon en elle sera assumé dans la fête céleste. Ensemble, avec toutes les créatures, nous marchons sur cette terre en cherchant Dieu parce que si le monde a un principe et a été créé, il cherche celui qui lui a donné un commencement, celui qui est son Créateur. Marchons en chantant ! que nos luttes et notre préoccupation pour cette planète ne nous enlèvent pas la joie de l’espérance. » N° 244

TP

20/12/2015

Loué sois-tu 4

gl.jpgLe Nouveau Testament ne nous parle pas seulement de Jésus terrestre et de sa relation si concrète et aimable avec le monde. Il le montre aussi comme ressuscité et glorieux, présent dans toute la création par sa Seigneurie universelle : « Dieu s’est plu à faire habiter en lui toute plénitude et par lui à réconcilier tous les êtres pour lui, aussi bien sur la terre que dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix » (Col 1,19-20). Cela nous projette à la fin des temps, quand le Fils remettra toutes choses au Père et que « Dieu sera tout en tous » (1co 15,28). De cette manière, les créatures de ce monde ne se présentent plus à nous comme une réalité purement naturelle, parce que le ressuscité les enveloppe mystérieusement et les oriente vers un destin de plénitude. Même les fleurs des champs et les oiseaux qu’émerveillé il a contemplé de ses yeux humains, sont maintenant remplis de sa présence lumineuse (n°100).

17/12/2015

Simple et beau

simpleetbeau.jpg

Je crois en la bonté humaine,
comme je crois au printemps
quand je vois fleurir les chatons de saule.

Je crois en l'être humain.
Je crois en l'homme, en la femme simple.
Je crois en ces hommes et ces femmes
qui vivent et qui rient,
qui se réjouissent de petites choses,
qui disent oui au soleil levant
et à  tout ce qui germe de la terre,
dans les bons jours comme dans les mauvais jours.
Leur nom n'est jamais écrit dans le journal.
Ils ne montrent pas le poing.
Ils aiment les gens.

Les personnes simples sont des êtres formidables.
Sans faire de bruit elles font circuler
dans le monde un courant d'amour.
Elles sont des oasis dans notre désert.
Elles sont des étoiles dans notre nuit.
Elles sont les seuls poumons
qui permettent encore à notre monde de respirer.

Phil Bosmans

12/12/2015

Vitrail et tamis

Article paru dans le numéro de décembre de la revue Paix et Joie de la Société des Prêtres de St François de Sales:

Pourquoi j’écris ? Je n’en sais rien. C’est comme ça.

Ecrire, c’est accrocher aux initiales fleuries des saisons
la remorque des jours, les chapitres de son Histoire.
Ecrire, c’est vouloir retrouver dans le miroir des années
le visage inconnu de l’enfant qu’on était.
Ecrire, c’est rêver à l’aune de ses révolutions
l’idée mûre qui dressera le château de nos trésors enfouis.
Ecrire, c’est puiser dans le sang de ses blessures
la médecine de ses résurrections
(inédit)

ecrire.jpgJ’ai conscience d’avoir reçu un don. Et tous les jours je remercie Dieu, le créateur, tout à la fois poète et potier. Il paraît que c’est le même mot dans la Bible.

Potier ou poète, peu importe, dans ton langage tu es les deux.
Tu as façonné le monde avec tes mains, avec tes mots aussi (…)
(inédit)

Voilà pourquoi devant Dieu, je ne peux qu’être humble, moi tiré de l’humus et partageant ma vie avec mes frères de route sur cette terre. Ainsi, je suis sensible à la beauté des choses et des êtres, beauté cachée parfois à l’image de la discrétion de Dieu, sensible aussi à la partie plus sombre de ce monde, persuadé qu’il y a du beau partout car Dieu est partout présent et il nous aime.

Par expérience, j’ai appris que le poète ne regarde pas le monde de l’extérieur, il n’est pas un rêveur solitaire comme on se l’imagine souvent. Au contraire, il est à l’écoute, il a les yeux ouverts. C’est la condition nécessaire pour épouser l’histoire des hommes et pouvoir prononcer une parole au nom de ceux qui cheminent avec lui et qui n’ont pas toujours les mots pour exprimer ce qu’ils vivent. Il est prophète, porte-parole.

Le poète est un vitrail qui filtre la lumière, un tamis qui retient les scories pour ne donner que le meilleur. Un poème n’est réussi que lorsqu’il entre en communication avec son lecteur ou auditeur et qu’il lui délivre une parole qui suggère, transporte et met en route.

Le poète n’écrit pas pour lui mais pour les autres. De ce point de vue, le poète et le prêtre ne font qu’un, un même ministère de la parole les unit.

Ainsi, les événements liés à Charlie Hebdo m’ont inspiré cette réflexion sur l’homme, sa fragilité mais aussi sa capacité de se reprendre :

ô mon frère,
brandis ton crayon !

ce n’est pas une mine de charbon
mais de l’or à foison
un trésor que tu tiens
entre tes mains

tu veux crier ? écris un poème !

bouge-toi
et le vent s’en mêlera

va plus loin que loin
vers la fin sans fin

et si le brouillard est une fumée sans feu
et si derrière un homme
il n’y a jamais qu’un homme

toi tu as
de la puissance rêveuse à vendre
et ce que tu veux c’est la vie
avec la lumière qu’elle procure
(inédit)


La récente actualité des réfugiés m’a aussi inspiré ce long poème :

La guerre roule derrière nous
son feu, son fer,
l’enfer nous poursuit jour et nuit
sans répit jusqu’à la mer. (…)

Nous sommes un peuple sans tanière,
sans gîte et sans couvert ;
pas de refuge pour qui fuit.

Nous n’avons que nos lambeaux de peau
pour nous couvrir les os,
peau huilée de l’exil,
peau iodée de l’exode.

Et devant nous, la mer
comme un tapis de prière,
dernier ourlet du continent
auquel résignés nous tournons le dos. (…)

Nous secouons la poussière,
les fourmis de nos sandales,
les scorpions de nos talons,
avant de prendre le cargo, le bateau, le radeau. (…)

Les yeux sans paupières
et le regard blanc,
un enfant meurt de faim
au sein de sa mère.

Et c’est la colère à voix basse,
colère à la merci de la mer.

Et nous voici meurtris,
fruits mâchés pour pourrir
au vent salé.

Et nous voici livrés
à la gueule de l’inconnu,
happés par la langue des sirènes.

Dieu, que fait-il ?
où est-il dans notre exil ?
Dieu, qui est parole
que dit-il dans notre exode ?

« Fais-nous revenir !
que ton visage s’éclaire
et nous serons sauvés ! »

Mais la nuit verse son encre
et rien ne s’écrit.

S’en remettre à demain
s’il nous donne la main,
si l’espoir allume son phare
aux horizons lointains.
(inédit)

Ces poèmes-cris ressemblent aux psaumes qui sont à mes yeux les plus beaux poèmes de l’humanité criant tour à tour sa joie et sa détresse. Ils sont aussi Parole de Dieu qui ont pris chair en Jésus, nomade sur les chemins de Palestine.
Mais toute la Bible n’est-elle pas le récit de mouvements de populations ; de errants et de pèlerins sur toutes sortes de chemins ; d’hommes, de femmes et d’enfants qui ont soif d’amour, de liberté, de Dieu ?

Nous sommes tous de ces errants
voulant toucher du doigt
les portes du mystère

Mais las de nos pèlerinages
nous laissons tomber nos genoux
sur le sable de nos déserts

Et nous nous reposons dans le silence
en écoutant battre le pouls
du Levant qui s’avance vers nous

(Après toi languit ma chair – 1992)

Pour conclure ou plutôt pour ouvrir sur la prière, car le poème peut se faire parfois prière, voici une courte méditation sur l’homme qui se reçoit de Dieu et sur la joie de Dieu qui créé l’homme par sa Parole. Poème d’inspiration salésienne. (IVD 1ère méditation)

A tout moment

Tu me prononces
et je suis
Tu me regardes
et je souris

Et me voici
rose entre tes mains
tirée
du vrai rien

Je ne suis pas grand-chose
mais tu te souviens de moi

Ô Dieu
est-il pour toi
plus beau cadeau
que cette éclosion ?

(Les jours sans bagages – 2004)

TP

06/12/2015

Loué sois-tu 2

Image du Blog monia2009.centerblog.net


La sobriété, qui est vécue avec liberté et de manière consciente, est libératrice. Ce n’est pas moins de vie, ce n’est pas une basse intensité de vie mais tout le contraire ; car, en réalité ceux qui jouissent plus et vivent mieux chaque moment, sont ceux qui cessent de picorer ici et là en cherchant toujours ce qu’ils n’ont pas, et qui font l’expérience de ce qu’est valoriser chaque personne et chaque chose, en apprenant à entrer en contact et en sachant jouir des choses les plus simples. Ils ont aussi moins de besoins satisfaits, et sont moins fatigués et moins tourmentés. On peut vivre intensément avec peu, surtout quand on est capable d’apprécier d’autres plaisirs et qu’on trouve satisfaction dans les rencontres fraternelles, dans le service, dans le déploiement de ses charismes, dans la musique et l’art, dans le contact avec la nature, dans la prière. Le bonheur requiert de savoir limiter certains besoins qui nous abrutissent, en nous rendant ainsi disponibles aux multiples possibilités qu’offre la vie (n°223)

Pape François - Encyclique Loué sois-tu

04/12/2015

Relire sa vie

Le lent détachement de soi

Aujourd’hui tu es debout

au milieu de ta vie tu regardes

tu fais le compte

des jeux épars des outils des objets

tu vois les absents

autant que les présents

tu dénombres les fêtes et tes deuils

demain tu poursuivras

aujourd’hui tu te recueilles

9547fdf5c72ce8cf0297838133bf252a.jpgN’est-ce pas ce que nous éprouvons chaque matin, lorsque, émergeant tant bien que mal d’une nuit peuplée parfois de noirs pressentiments, nous prenons pied dans le jour neuf ? Tout à la fois étonnés d’être encore vivants ; reconnaissants et curieux, avides, mais aussi inquiets des rendez-vous annoncés : un examen médical, une rencontre délicate, une tâche ardue.

Nous sommes là au cœur de notre existence, nous essayons de distinguer le fil qui relie passé, présent et avenir. Nous tentons de comprendre, de nous comprendre, de nous rassembler, de nous recueillir pour mieux avancer.

J’en prendrai comme exemple ou plutôt comme image révélatrice le chemin de l’école. Combien de chemins d’école ai-je empruntés ? Depuis le tout premier, suivi le cœur battant, la main dans la main de maman, jusqu’à celui de professeur au seuil de la retraite. Je n’irai plus jamais à l’école. Entre les deux pôles, les chemins en compagnie de mes propres enfants et petits-enfants, parfois dans la hâte : « Vite ! descends de la voiture, je suis en contravention », parfois dans le plaisir : « Marchons tranquillement, nous sommes à l’avance. » Tantôt le cœur confit : « Ne me conduis plus jusqu’à l’entrée, les copains se moqueraient de moi » et tantôt attendri : « Tu es là je suis contente ».

Comme j’ai aimé les chemins d’école. Sauf en cas d’urgence, j’ai toujours préféré la voie buissonnière, la route qui sinue à travers villages et champs. Un sas entre foyer et métier, un espace entre la famille et les élèves ; une respiration au gré des saisons, à pied, à vélo, en voiture. Un jour, seule et l’autre, accompagnée d’une bande d’enfants – les miens, ceux des voisins – chahutant à l’arrière. En musique ou en silence. A me redire des poèmes ou à faire le vide, à prier. A relier.

Être au monde. Les spectacles familiers ou insolites qu’on peut observer tout au long du trajet sous la pluie ou dans le soleil. Et surtout le lent détachement de soi, pour entrer dans la dynamique des autres. Passer en revue les visages de la classe imminente, se remémorer la logique des différents cours, se promettre de lire à haute voix le début du livre découvert a veille ou s’inquiéter d’un élève en crise.

Il m’arrive de reprendre la route de l ‘école. Entre les arbres, j’aperçois le bâtiment ; je scrute les fenêtres, la plaine des jeux. Entrerai-je saluer mes anciens collègues à la faveur de la récréation ou attendrai-je l’apéritif de fin d’année. Et c’est bon de distinguer les fils tissés qui constituent la trame d’une existence. Chemin d’école, sans article dé » fini ou indéfini ; piste de vie.

Il est une relecture de sa vie qu’il vaut mieux fuir, une forme d’examen de conscience pervers qui consisterait à inventorier toutes les erreurs accumulées. Au contraire, comme il est bon, au terme du jour comme au sommet d’une vie, près de celui ou de celle qui s’en va, de dresser l’inventaire des dons et des grâces, des moments ensoleillés, des épreuves traversées, des rencontres primordiales, des pleins surgissant des creux.

Dans la lumière de la reconnaissance, se déchiffrent les sens, s’affirme la présence d’un amour plus fort que la mort, se transfigure en robe de fête le tissu parfois terne de notre quotidien.

Colette Nys-Mazure, écrivain, dans La Croix du 26 octobre 2007