05/02/2015
Choisir la vie
Si tu espères en moi et pour moi, même quand je doute,
Si, pour m’accompagner, tu modifies ta route,
Si tu me tends la main quand je suis dans la nuit,
Si tu comprends, sans un mot, mes peurs et mes soucis,
Si tu prends soin de moi avec adresse,
Si tu as le geste qui convient et aussi la tendresse,
Si, avec moi, silencieusement, tu pries,
Et si jusqu’au bout ton visage me sourit,
Le soleil de ta présence réchauffera mon corps endolori,
Comme le grain de blé tombé en terre
devient herbe nouvelle au sortir de l’hiver,
Je comprendrai alors, qu’avec moi, tu choisis la vie.
Hubert Renard
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26/01/2015
Comme je suis
Dans la lumière de ton regard et de ta Parole.
Michel Hubault
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25/01/2015
Voir Dieu
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15/01/2015
Le temps ordinaire
La grâce du temps ordinaire ?
Quand reprend le temps ordinaire, aussitôt après la fête du Baptême du Christ ou après la Pentecôte, on est en général saisi par une sorte de nostalgie : qui se sent attiré, en effet, par l'«ordinaire» ? On range la crèche et ses santons, et avec elle l'odeur chaude et dorée de Noël... La fin du temps pascal signifie aussi le retour du cierge pascal à la sacristie... Les signes s'estompent et l'on se sent poussé au désert de la banale répétition des jours... Vraiment ?
Non pas vraiment. Car ordinaire, cela veut d'abord dire «ordonné» ; dans l'ordre. Le Maître des cérémonies (Dieu !) a tout disposé dans l'ordre de façon à ce que nous puissions jouir de l'harmonie qu'il a voulue et prévue pour nous. Le temps ordinaire, c'est le temps où toutes les réalités trouvent leur juste place selon le cœur de Dieu. Il ne s'agit pas de quitter le temps de la fête pour retrouver la grisaille du quotidien mais de vivre pleinement d'un mystère de salut (incarnation et rédemption, Noël et Pâques) qui s'inscrit jusque dans l'ordinaire de nos vies.
On pourrait croire alors qu'il s'agit d'une sorte de pause : on ne peut pas vivre intensément tout le temps, il faut parfois s'arrêter pour goûter, pour méditer, pour reprendre et savourer, pour ne pas se laisser dépasser par la liturgie... Ça n'est pas faux, mais ça n'est pas suffisant ; car ordonné veut aussi dire «tourné vers», «orienté» : le temps ordinaire, c'est donc aussi le temps orienté. Orienté vers quoi ? Orienté vers le Christ, tout simplement, lui l'Orient des Orients, la lumière sans couchant, le vrai Soleil de Justice. Le temps ordinaire, c'est le temps du marcheur, le temps du disciple qui se sait appelé à mettre ses pas dans ceux du Christ pour «marcher à sa suite». C'est un temps qui a un début – le baptême – et une fin – la Pentecôte. Renés en Christ dans la grâce de Noël, nous cheminons avec lui pour nous ouvrir à la grâce la plus grande qui soit : le don de son Esprit.
Non, le temps ordinaire n'est pas le temps du «moins» ou du «moins bien» mais le temps de se mettre en route... et c'est maintenant !
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26/12/2014
Noël
Frères et sœurs, c’est encore Noël ! Une année passe tellement vite ! Que dire encore en cette fête de toute la joie dont elle est porteuse ? La mélancolie de l’hiver, la morosité de l’actualité, la tristesse de certaines situations dans les familles, au travail et ailleurs, ne l’emportent-elles pas ? Est-ce que, par exemple, la joie se lit sur nos visages ? Peut-être dans les yeux pétillants des enfants pour qui Noël reste vraiment une fête pour eux, remplie de contes, de légendes, de chansons et de cadeaux, mais pour nous qui l’avons vécue maintes et maintes fois ? Peut-être sommes-nous un peu blasés ? Mais si c’est le cas, c’est peut-être que nous nous disons que Noël est une fête de gosses, alors, si c’est vrai, c’est que nous n’avons pas encore découvert le vrai sens et la vraie joie de Noël.
Alors oublions un instant les réveillons, les cadeaux, tout le décorum qui ne vont durer qu’un moment puisque, dès les vacances scolaires terminées, la vie dite ordinaire va recommencer avec d’autres rites, d’autres habitudes… Mais tandis que les cloches carillonnent et que les gloria retentissent, essayons de ressentir en cette nuit et dans le silence de notre cœur l’immense joie que nos visages pourront vraiment refléter.
Un sauveur nous est né ! Ainsi se réalise la prophétie d’Isaïe pour le peuple… ce peuple qui marchait dans la longue nuit… peuple de veilleurs, peuple de guetteurs d’aurores , peuple à la lanterne… comme celle emportée en procession nous rappelant ainsi notre premier dimanche de l’avent, mais surtout nous rappelant que nous sommes de ce peuple de la nuit, la nuit de notre monde, la nuit de nos angoisses, de nos peurs, de notre mal être peut-être. Nous sommes venus dans cette église la nuit, mais aussi avec de la nuit au fond de nous pour attendre, chercher quelque chose… ce qui nous manque terriblement… une réponse à nos questions, un sens à notre vie, une raison d’espérer…
Un sauveur nous est né ! Et notre boussole cette nuit c’est une étoile. C’est elle qui nous guide. Cette étoile s’appelle habitude : on a l’habitude d’aller à la messe de nuit, ça fait partie de la fête ! Vous savez, il n’y a pas que de mauvaises habitudes, celle-ci en est une bonne !
Cette étoile s’appelle aventure : on guette dans sa vie les signes de Dieu, on s’est mis en route sur un chemin de foi, de découverte, et la curiosité nous a menés là cette nuit.
Cette étoile s’appelle lumière : on vit dans le noir, on ne voit pas le bout du tunnel, les fins de mois sont difficiles, la santé n’est pas terrible et en amour c’est le grand vide, la grande solitude… une petite lumière m’éclaire pourtant et me dit qu’un grand jour est encore possible, alors j’espère, et je suis venu ici puiser en Noël ce qui va m’éclairer, me réchauffer, me réjouir.
Un sauveur nous est né ! Et nous voilà devant la crèche. Une crèche qui a tant fait parler d’elle ces dernières semaines. Eh oui la crèche est à tout le monde parce que Jésus est né pour tout le monde ! Il n’a pas choisi de naître pour une élite qui serait les plus riches, les plus savants, les plus religieux ! Il est né pour le peuple de la nuit ! Et tout le monde est du peuple de la nuit ! Même les libres penseurs ! Tout le monde a une part de nuit au fond de soi.
Jésus n’a pas choisi de naître dans le palais, le temple ou la cathédrale d’une grande ville illuminée remplie de gens bien, il est né dans une étable bien sombre de la banlieue, de la périphérie, comme dirait le pape François. Ça devrait nous rassurer !
Alors oui la crèche est à tout le monde, mais ce n’est pas suffisant de dire cela ! Il faut aussi que notre cœur soit une crèche, ce lieu où l’Enfant Jésus attend d’être accueilli au chaud, ce lieu où l’Enfant Jésus va grandir et nous faire grandir, ce lieu où l’Enfant Jésus va parler avec nos mots d’hommes et de femmes qui ne sont finalement que balbutiements de la Parole de Dieu.
Oui, prenons soin de Jésus qui veut et vient naître en nous. Prenons soin de Jésus autant que Marie, autant que Joseph… et pourquoi pas, autant que l’âne et le bœuf ?
Un sauveur nous est né ! Les premiers à recevoir le message, ce sont des bergers. Vous savez, on admire les bergers comme on admire des santons, mais si nous étions à leurs places on se plaindrait beaucoup. C’étaient des gens qui vivaient à l’écart des autres à cause de leur travail. Ils conduisaient les troupeaux dans les montagnes. Ils restaient dans les montagnes avec leurs troupeaux pour veiller dessus. Et à cause de cela, ils ne participaient jamais à la vie quotidienne des citoyens, ils n’allaient jamais au Temple pour prier. Pas de vie sociale, familiale, religieuse… pauvres de tout finalement… ils étaient naturellement exclus du reste du peuple.
Et c’est à eux en premier que les anges annoncent la nouvelle : un sauveur nous est né ! Comme si cette naissance était d’abord pour eux.
Ne serions-nous pas ces bergers, en cette nuit, venus voir ce qui se passe dans cette église à l’appel d’une petite voix intérieure, guidés par une étoile, entrainés par d’autres plus convaincus, oubliant un moment tous nos tracas ?
Un sauveur nous est né ! Oui c’est encore Noël. Une année est vite passée. Et si cette année la joie que je suis venu chercher éclairait un peu plus mon visage, faisait pétiller mes yeux, me donnait chaud au cœur ? Et si cette joie je la partageais à quelqu’un ? Et si on se disait « Joyeux Noël » plutôt que « Joyeuses fêtes » Et si Noël était tous les jours ? Sans doute que nous ne serions plus ce peuple qui marche indéfiniment dans la nuit qu’il se fabrique… parce que nous serions sauvés, c’est-à-dire que nous aurions vraiment accueilli dans notre être tout entier le salut de Dieu offert en Jésus.
TP Homélie Nuit de Noël 2014
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25/12/2014
Potier ou poète
Potier ou poète, peu importe, dans ton langage tu es les deux.
Tu as façonné le monde avec tes mains, avec tes mots aussi.
Tu as ouvert une grande boite
et tel un marchand de sable
tu as semé des étoiles dans la nuit
tu as allumé des réverbères
et tout fut illuminé.
La vie est apparue !
Ah ! le formidable pouvoir de tes mains
qui a dessiné des arcs-en-ciel,
jeté à foison le poisson dans les rivières,
donné nourriture aux bêtes des pâturages,
et planté des rosiers pour qu’on s’émerveille,
nous que tu as créés avec un peu d’argile, pouvoir de tes mains,
et beaucoup de ton souffle, puissance de ta Parole.
Nous pour être maître de toutes choses
comme apprivoiser la rose.
« J’ai encore quelque chose à te montrer, me dit-il. Viens ! »
Je me hasarde à le suivre.
La porte est entrouverte, je la pousse doucement,
et dans une grande lumière qui surgit et m’aveugle
je vois un petit enfant qui me sourit.
« Tu vois, je ne savais plus quoi mettre dans le monde,
alors je l’ai mis au monde, lui, mon propre fils.
C’est votre frère à tous. Je vous le confie. »
Maintenant c’est le septième jour, celui de la re-création.
Je peux enfin me reposer, je vous ai tout donné.
Je vous aime.
TP
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