24/01/2012
St François de Sales
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19/01/2012
Unité des chrétiens
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18/01/2012
Avoir et être
Loin des vieux livres de grammaire,
Écoutez comment un beau soir,
Ma mère m'enseigna les mystères
Du verbe être et du verbe avoir.
Parmi mes meilleurs auxiliaires,
Il est deux verbes originaux.
Avoir et Être étaient deux frères
Que j'ai connus dès le berceau.
Bien qu'opposés de caractère,
On pouvait les croire jumeaux,
Tant leur histoire est singulière.
Mais ces deux frères étaient rivaux.
Ce qu'Avoir aurait voulu être
Être voulait toujours l'avoir.
À ne vouloir ni dieu ni maître,
Le verbe Être s'est fait avoir.
Son frère Avoir était en banque
Et faisait un grand numéro,
Alors qu'Être, toujours en manque
Souffrait beaucoup dans son ego.
Pendant qu'Être apprenait à lire
Et faisait ses humanités,
De son côté sans rien lui dire
Avoir apprenait à compter.
Et il amassait des fortunes
En avoirs, en liquidités,
Pendant qu'Être, un peu dans la lune
S'était laissé déposséder.
Avoir était ostentatoire
Lorsqu'il se montrait généreux,
Être en revanche, et c'est notoire,
Est bien souvent présomptueux.
Avoir voyage en classe Affaires.
Il met tous ses titres à l'abri.
Alors qu'Être est plus débonnaire,
Il ne gardera rien pour lui.
Sa richesse est tout intérieure,
Ce sont les choses de l'esprit.
Le verbe Être est tout en pudeur
Et sa noblesse est à ce prix.
Un jour à force de chimères
Pour parvenir à un accord,
Entre verbes ça peut se faire,
Ils conjuguèrent leurs efforts.
Et pour ne pas perdre la face
Au milieu des mots rassemblés,
Ils se sont répartis les tâches
Pour enfin se réconcilier.
Le verbe Avoir a besoin d'Être
Parce qu'être, c'est exister.
Le verbe Être a besoin d'avoirs
Pour enrichir ses bons côtés.
Et de palabres interminables
En arguties alambiquées,
Nos deux frères inséparables
Ont pu être et avoir été.
Yves Duteil
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17/01/2012
Le doute et la grâce
Comme l’écrit Oscar Wilde, «c’est très ennuyeux de croire et très passionnant de douter, être en état d’alerte, c’est vivre, se laisser bercer par un sentiment de sécurité, c’est mourir», autrement dit se sentir libéré du doute peut conduire à s’enfermer dans un ghetto de certitude.
Plus le monde voit se déchirer le voile de l’ignorance, plus il s’interroge sur le sens de cet affranchissement des limites.
Nous avançons en effet avec notre machette dans la jungle ou notre lampe frontale dans l’obscurité, en nous réjouissant de l’ouverture et de la lumière, tout en nous effrayant de ce que le chemin ouvert par la machette et la lumière, se soit refermé à notre insu derrière nous.
L’homme cherche alors à retrouver ses traces et la Bible lui devient alors de plus en plus précieuse, non pas comme une boussole qui lui montrerait le nord, mais comme une confiance dans ce qui nous dépassera toujours, une ouverture vers «l’ailleurs» de la pensée. À mesure que l’infini des galaxies interroge l’astronome, l’humilité le saisit en lui révélant justement que l’inconnu s’accroît à mesure que le connu se dévoile.
Le choix n’est donc pas entre une sorte de bioreligion incarcérant Dieu dans nos pauvres synapses neuronales, sans cesse tentées par des preuves aussi pathétiques que vaines et une religion aux références théologiques fixées une fois pour toutes par nos dérisoires normes anthropologiques.
Une religion figée dans ses représentations ne permet plus d’accéder à l’essentiel c’est à dire le mystère de ce qu’il y a, avant les mots, avant les images. Dieu qui a fait l’homme à son image ne signifie pas, bien sûr, que cette image est celle de son corps, mais celle de son esprit, c’est-à-dire une image qui ne soit pas prisonnière de nos représentations, mais au contraire antérieure à celles ci. Si la science ne nous dira jamais rien de Dieu, sinon en nous offrant des métaphores plus aveuglantes qu’éclairantes, la religion doit éviter les mêmes chemins métaphoriques. Plus que des conduites rationnelles de pédagogie primaire plus rassurante qu’enseignante, les paraboles ont en effet pour finalité de remettre en question nos certitudes laissant place pour l’éternité à un questionnement sans fin.
Les Evangiles lorsque qu’ils racontent l’Annonciation ou la multiplication des pains, ouvrent toujours sur l’impasse de la volonté de maîtrise humaine, son illusion de puissance au profit de la fragilité d’un message fondé avant tout sur la confiance et l’espérance. Il n’y a guère de différence entre une science qui confectionne ou invalide Dieu et une religion qui le met en scène théâtralement hors champ au lieu de le mettre au cœur de chaque être. La foi n’a guère à être intimidée par la science qui ne dit rien d’autre de l’humain qu’une description sans fin, qu’un inventaire toujours plus complexe. Mais il y a un risque de compromission à demander des preuves historiques, génétiques, moléculaires, de la révélation divine ou des miracles.
Bien au contraire la lecture de la Bible nous invite à une autre lecture du monde, celle de l’attente de l’Annonciation, une attente qui s’oppose au présent obsessionnel de la science.
C’est cette attente pleine d’espérance qui nous fonde et non cette relation réflexe d’un vivant tétanisé par une actualité paralysante ! C’est l’attente qui donne sens au texte de Beckett «en attendant Godot» et permet la relation à l’autre et dénonce la vanité du sentiment de maîtrise, qu’il s’agisse par exemple de celle du début ou de la fin de la vie l’homme qui croit s ‘affranchir de son destin en le provoquant ou en pensant le maîtriser perd cette étrange richesse d’une attente porteuse d’espérance.
C’est l’attente d’un enfant qui donne sens à la vie, pas l’échographie qui renvoie l’image de Narcisse à sa vanité… Notre société qui attend tout du présent ne supporte plus l’attente. Tout savoir tout de suite, la sécurité pour maintenant… «Se laisser bercer par un sentiment de sécurité, c’est mourir….»
D’où la prudence avec laquelle la religion doit déclarer que telle ou telle procédure scientifique est, ou non, indigne. Au nom de quelle légitimité ? Celle de la science du présent ou du sens d’une espérance, qui rappelle que venir en aide à celui qui est le plus vulnérable la fondera toujours plus que notre certitude de bonne conscience immédiate, l’attente d’un futur ouvert ou d’une prothèse immédiate ?
Dieu n’est pas au bout de notre lunette astronomique. Il est là tout simplement au fond de nous-mêmes, attendant notre disponibilité. Dieu est là où justement on ne l’attend pas. Il n’est pas au fond d’un tube comme un génie enfermé. Il est là attendant simplement qu’on lui ouvre la porte.
L’avenir spirituel de l’homme est plus dans ce message de l’Annonciation peint par Fra Angelico touché par la grâce que dans nos vains bavardages qui cherchent dans le présent la preuve d’une histoire qui serait désormais close. Il est dans cette humilité reconnaissante de se savoir aimé avec la liberté d’accepter ou de refuser cet amour.
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15/01/2012
Venez et vous verrez!
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07/01/2012
Où que je cherche
Je t’aime d’un amour
plus profond que moi-même
il est un chemin qui me mène
plus profond que les lois
ne me cherchez pas en moi-même
je ne vis plus en moi
il y a en moi un autre moi
plus profond que moi-même
où que je cherche où que j’aille
tu es la totale plénitude
où que je sois où que je bataille
plus profond que moi-même
le bien-aimé est là
mais il n’y a pas de vision
la vision n’est-elle pas
plus profonde que la vision
ne me questionnez-pas
je ne vis plus en moi
mon corps s’avance là
plus profond que mes pas
ton amour sans arrêt
me défait de moi-même
et c’est une blessure
plus profonde qu’un remède
les dogmes les écoles
c’est vrai sont des chemins
mais la vision du vrai est
plus profonde qu’un chemin
salomon dit-on
comprenait les oiseaux
mais il est un sage plus beau
plus sage que salomon
j’ai oublié la religion
il ne me reste que la dévotion
quel est donc ce connaître
plus secret que moi-même
laisser la religion
c’est ne plus croire en toi
quelle est cette incroyance
plus croyante que la foi
le regard de jonas
a rencontré le regard de l’aimé
il demeure à sa porte
plus léger qu’un baiser
(Yunus Emre, moine soufi, 13° siècle, Anatolie)
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