14/12/2011
Nuit obscure
Par une nuit profonde,
Etant pleine d'angoisse et enflammée d'amour,
Oh ! l'heureux sort !
Je sortis sans être vue,
Tandis que ma demeure était déjà en paix.
J'étais dans les ténèbres et en sûreté
Quand je sortis déguisée par l'escalier secret,
Oh ! l'heureux sort !
J'étais dans les ténèbres et en cachette,
Tandis que ma demeure était déjà en paix.
Dans cette heureuse nuit,
Je me tenais dans le secret, personne ne me voyait,
Et je n'apercevais rien
Pour me guider que la lumière
Qui brûlait dans mon cœur.
Elle me guidait
Plus sûrement que la lumière du midi
Au but où m'attendait
Celui que j'aimais,
Là où nul autre ne se voyait.
Ô nuit qui m'avez guidée !
Ô nuit plus aimable que l'aurore !
Ô nuit qui avez uni
L'aimé avec sa bien-aimée
Qui a été transformée en lui !
Sur mon sein orné de fleurs,
Que je gardais tout entier pour lui seul,
Il resta endormi,
Et moi je le caressais
Et avec un éventail de cèdre je le rafraîchissais.
Quand le souffle provenant du fort
Soulevait déjà sa chevelure,
De sa douce main
Posée sur mon cou il me blessait,
Et tous mes sens furent suspendus.
Je restai là et m'oubliai,
Le visage penché sur le Bien-Aimé.
Tout cessa pour moi, et je m'abandonnai à lui,
Je lui confiai tous mes soucis
Et m'oubliai au milieu des lis.
Saint Jean de la Croix
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13/12/2011
Appuyé sur la crèche
Quelqu'un me raconta un jour une anecdote à propos de la crèche de Noël que montait chaque année sa famille
Chaque année on ressortait du placard les décorations de Noël ainsi que tous les personnages en plâtre de la nativité. Cette année là l'un des bergers avait été endommagé par son long séjour en boîte. Sa jambe était cassée et, par malheur, il fallait que ce soit le berger préféré du petit garçon. Vous savez, c'est le berger qui porte un agneau sur ses épaules... Il en faut au moins un dans toutes les crèches qui se respectent. Le petit garçon était bien triste. Il lui était impossible de recoller la jambe cassée du berger qui ne pouvait pas tenir sur une seule jambe. Que faire? Le petit garçon n'en avait pas vu un pareil au magasin. Sa mère, qui avait l'esprit pratique et une plus longue expérience que son fils, lui dit alors: «Essaie d'appuyer ton berger sur le berceau du petit Jésus, peut-être qu'il pourra ainsi tenir.» Le jeune garçon essaya et revint en courant vers sa mère en disant: «Maman, cela marche, mon berger tient bien!»
La maman ajouta alors: «Tu vois, pour nous c'est pareil, on ne tient bien que si on s'appuie sur Jésus.»
Pierre-Paul Lafond
Décembre 1997
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11/12/2011
Notre plus grand besoin
Si notre plus grand besoin avait été l'information,
Dieu nous aurait envoyé un enseignant.
Si notre plus grand besoin avait été la technologie,
Dieu nous aurait envoyé un ingénieur.
Si notre plus grand besoin avait été l'argent,
Dieu nous aurait envoyé un banquier.
Si notre plus grand besoin avait été le plaisir,
Dieu nous aurait envoyé un comédien.
MAIS notre plus grand besoin était le pardon,
Alors Dieu nous a envoyé un SAUVEUR!
Anonyme
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10/12/2011
Et si on ne fêtait pas Noël...
Noël s'en vient et encore une fois cette année, on se prépare à la fête sans trop savoir ce qu'on célèbre vraiment.
Nos quartiers s'illuminent, nos maisons se parent de décorations de toutes sortes, les boutiques et les magasins font leur chiffre d'affaires, à la télé et à la radio on entend des airs traditionnels du temps des Fêtes et nos églises se préparent à leur spectacle annuel de la messe de minuit célébrée plutôt A 20h ou 22h.
D'aucuns diront que Noël, c'est la fête chrétienne de la naissance de Jésus. C'est sans doute vrai Mais dans quel sens ?
Les premiers chrétiens ne connaissaient pas cette fête et l'évangéliste Marc semble ignorer complètement la tradition entourant la naissance et l'enfance de Jésus, puisque son évangile commence par le baptême de Jésus dans le Jourdain. Peut-on être chrétien sans fêter Noël ?
A l'époque de Marc et des autres évangélistes, il semble que oui Car ce qui est premier dans la foi chrétienne, c'est Pâques, la résurrection du Seigneur Cela précède tout l'Évangile ça vient avant Noël... Ca vient même avant la vie de Jésus de Nazareth.
Alors, pourquoi fêter Noël ?
Après l'événement pascal, c'est-à-dire la mort résurrection du Christ, la réflexion théologique s'est développée peu A peu dans l'Église, pour dire la transformation que cet événement a opérée non seulement sur ce qui vient après, l'Église, mais aussi sur ce qui vient avant, la vie de Jésus de Nazareth.
C'est donc les yeux fixés sur la croix du vendredi saint que nous pouvons célébrer Noël.
C'est parce que Jésus est mort comme un vulgaire bandit, dans une extrême pauvreté, rejeté par les uns et ignore par les autres, que Luc a pu le faire naître dans une mangeoire et que les bergers, les marginaux de la société israélite d'alors, ont été les premiers A lui rendre visite.
C'est parce que Jésus a été ressuscite par Dieu sur la croix du vendredi saint et reconnu comme Messie et Seigneur que Matthieu et Luc le font naître À Bethléem et que Matthieu le fait visiter par des étrangers. Et on pourrait continuer.. (...)
Nous, chrétiens du XXe s., nous devons célébrer Noël non seulement A partir de l'expérience de foi des premiers chrétiens qui s'exprime À travers les écrits évangéliques du premier siècle, mais aussi en tenant compte de l'expérience chrétienne qui s'exprime dans la longue tradition ecclésiale celle-ci n'a pas la prétention de décrire la matérialité de la naissance de Jésus, mais bien de dire sa foi dans cette naissance, relue à la lumière de Pâques.
Noël, Ce n'est pas la fête du petit Jésus bonbon ou encore des enfants, comme semblent nous l'imposer nos sociétés commerciales modernes. Noël, c'est la fête de la grande pauvreté' de Dieu qui se dit dans le dépouillement le plus total, par la pauvreté des personnages : Marie, Joseph, L'enfant, les bergers... et par le dénuement des lieux : une mangeoire d'animaux, une grotte, le bœuf et l'âne...
Noël, c'est la fête des pauvres, des marginalisés, des rejetés, des opprimés, des exploités, des mal-aimés.
Noël c'est une histoire d'amour d'un Dieu follement épris des blessés de la vie.
Malheureusement, cette histoire racontée de mille et une manières, les siècles l'ont quelque peu déformée pour en faire une histoire A l'eau de rose qui ne dérange plus personne.
Et si on ne fêtait pas Noël, on finirait par oublier que derrière le folklore et tout le faste de la fête, cette histoire d'amour continue de se raconter et n'est comprise que par ceux et celles qui savent reconnaître leur pauvreté.
Bon Noël.
Par Raymond Gravel prêtre
(L'original de ce texte a été publié dans Le Devoir, le 20 décembre 1996)
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03/12/2011
Les quatre bougies de l'avent
L'attente. Nous avons tous l'expérience de l'attente : attendre un bus qui n'arrive pas, une lettre qui pour nous est importante, une personne qui est en retard. L'attente n'est pas seulement passive. Dans le verbe « attendre », il y a le mot « tendre », avec son élan, son mouvement, son dynamisme. Le temps de l'avent ne consiste pas à attendre de façon passive le jour de Noël, mais à nous mobiliser pour aller à la rencontre de celui qui vient. À notre attente de Dieu, répond l'attente de Dieu sur nous : Dieu nous attend, le Sauveur nous attend. « Le Seigneur nous attend chaque jour ». Il y a donc une attente réciproque pendant ces quatre semaines.
La vigilance. La liturgie nous invite à ne pas laisser passer, sans nous en apercevoir, celui que nous attendons. Dans notre monde et notre langage, deux groupes de personnes semblent spécialistes de la vigilance : les vigiles qui de diverses manières assurent la sécurité, et les moines trappistes qui se lèvent la nuit pour célébrer l'office des vigiles. Les vigiles chargés de la sécurité ou de la protection regardent, observent, pour maintenir le bon ordre : sans eux, c'est le désordre et l'insécurité. La vigilance ou la veille des trappistes est différente : ils veillent tandis que les autres dorment. Ils veillent sur le monde, sur l'ordre entre le ciel et la terre. Leur regard est tourné à la fois vers Dieu et vers les hommes : contemplation et compassion.
Le désir. L'attente s'accompagne bien souvent du désir et de l'impatience du désir. Il vaut la peine de relever l'étymologie de ce mot, qui vient du latin desiderium, composé du préfixe de, qui marque l'absence, et de sidus, qui signifie « étoile » et que nous retrouvons dans « sidéral ». Le désir est donc, au sens premier, la recherche de l'étoile qui nous manque. Au temps de l'Épiphanie, les mages seront heureux de retrouver l'étoile qui les conduira à la crèche. Et durant l'avent nous sommes habités par le désir de contempler l'Étoile, l'Étoile de David, le Christ lumière.
La patience. Certains d'entre nous sont patients par nature, et d'autres moins, comme l'enfant qui veut que son « désir » soit réalisé dans l'instant. Elle représente la force de l'homme adulte qui accepte la durée, qui comprend le sens du temps, qui reconnaît la nécessité d'une maturation. La patience est donc signe de maturité et de maîtrise de soi. Mais elle peut aussi être signe de faiblesse : se résigner à attendre, sans avoir le courage de prendre une décision : « il est urgent d'attendre ».
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29/11/2011
Comme un veilleur
Face aux problèmes de toutes sortes qui nous assaillent, on serait tenté de penser que Dieu ne fait plus attention à nous. Autour de nous, on nous chante : "Où est-il, ton Dieu?" Dieu nous fait parfois attendre, mais il a son plan, et son heure.
L'important est de ne jamais désespérer, de tenir bon à travers tout. Et de guetter sa venue, comme un veilleur qui attend l'aurore.
Il se tait aussi pour t'obliger à le chercher davantage, pour voir si tu vas tenir dans la nuit, si tu vas lui faire confiance jusqu'au bout.
La prière de l'attente, c'est de rester en paix et silence devant Dieu, le temps qu'il faudra, en lui faisant confiance pour tout. Mais rassure-toi, il n'est pas sourd, il entend ta prière, et en temps voulu il agira vite (Is 60,22).
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