18/03/2012
Je dirai Notre Père si...
Je dirai NOTRE PÈRE
si je ne refuse pas d'aider les pauvres, car IL s'identifie à eux.
"Père... c'est pour eux que je prie...
pour ceux que tu m'as donnés, car ils sont à toi." Jn 17,9
Je dirai QUI ES AUX CIEUX
si je ne refuse pas la vie de l'au-delà,
la création du Père dans l'unité et la diversité.
Tu es notre Père. Nous sommes l'argile, tu es le potier.
Nous sommes l'œuvre de tes mains.Is 64, 7-8
Je dirai QUE TON NOM SOIT SANCTIFIÉ
si je travaille à l'annoncer à tous les peuples.
" Père saint, j'ai manifesté ton nom aux hommes que tu m'as donnés." Jn 17, 6-11
Je dirai QUE TON RÈGNE VIENNE
si je m'implique à y travailler.
" Allez donc, de toutes les nations faites des disciples." Mt 28, 19-20
Je dirai QUE TA VOLONTÉ SOIT FAITE SUR LA TERRE
si je sais voir la souffrance de mes sœurs et frères et m'efforce d'y remédier.
" Que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne!" Lc 22, 42
Je dirai COMME AU CIEL
si je ne m'éloigne pas de tout ce qui pourrait me faire connaître la vie de Dieu.
" Je connais mes brebis, et les miennes me connaissent." Jn 10, 14
Je dirai DONNE-NOUS AUJOURD'HUI NOTRE PAIN DE CE JOUR
si je travaille à ce que tous les enfants de la terre
aient la nourriture nécessaire à leur survie.
" J'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger." Mt 25, 35
Je dirai PARDONNE-NOUS NOS OFFENSES
si je reconnais que Dieu seul peut le faire.
" Qui peut remettre les péchés, sinon Dieu seul ?" Mc 2, 7
Je dirai COMME NOUS PARDONNONS AUSSI À CEUX QUI NOUS ONT OFFENSÉS
si, avant de prier, je sais me réconcilier avec mon frère et ma sœur que j'aurais offensés.
" Si vous pardonnez à vos frères et soeurs leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi." Mt 6, 14
Je dirai ET NE NOUS SOUMETS PAS À LA TENTATION
si j'accepte mes faiblesses et sais les reconnaître devant Dieu.
" Repens-toi... peut-être cette pensée de ton coeur te sera-t-elle pardonnée." Ac 8, 22
Je dirai MAIS DÉLIVRE-NOUS DU MAL
si j'accepte que le mal existe et je peux l'éviter.
" Ses nombreux péchés lui seront remis, puisqu'elle a montré beaucoup d'amour." Lc 7,47
Je dirai AMEN à ma prière
si je suis sincère et crois que Dieu peut m'exaucer.
" Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre." Jn 28, 18
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17/03/2012
L'intime
Mon écriture est devenue une prière. Ce n'est plus moi qui écris, c'est l'intime qui écrit en moi.
Franck Andriat, poète et écrivain
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16/03/2012
Ce que je sais du ciel
Tout ce que je sais du ciel me vient de l'étonnement que j'éprouve devant la bonté inexplicable de telle ou telle personne, à la lumière d'une parole ou d'un geste si purs qu'il m'est soudain évident que rien du monde ne peut en être la source.
Christian Bobin dans "Ressusciter"
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15/03/2012
La force de la prière
Je ne suis pas un homme de lettres ou de sciences, mais je prétends humblement être un homme de prière.
C'est la prière qui a sauvé ma vie ; sans la prière j'aurais depuis longtemps perdu la raison.
Si je n'ai pas perdu la paix de l'âme, malgré toutes les épreuves, c'est que cette paix vient de la prière.
On peut vivre quelques jours sans manger, mais non sans prier.
La prière est la clé du matin et le verrou du soir.
La prière, c'est cette alliance sacrée entre Dieu et l'homme pour obtenir d'être délivré des griffes du prince des ténèbres.
Nous devons choisir : nous allier aux forces du mal ou, au contraire, aux forces du bien.
Voilà mon témoignage personnel : que chacun tente l'expérience et il trouvera que la prière quotidienne ajoute quelque chose de neuf à sa vie, quelque chose qui n'a d'équivalent nulle part ailleurs.
Mahatma K. Gandhi
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02/03/2012
L'attention
L'attention
Attention chien méchant.
Attention travaux.
Attention chute de pierres.
Attention route glissante.
Partout, des appels à l'attention.
Mais où sont les appels à l'attention
que nous devons aux autres :
les appels à la délicatesse,
les appels au respect,
les appels au partage ?
Je suis distrait, Seigneur.
Comment pourrais-je les entendre, ces appels,
quand je suis préoccupé par ma santé,
enfermé dans mes rêves,
épuisé par mon travail,
fasciné par la télévision…
Pardon, Seigneur.
Et tes appels, Seigneur, les tiens,
les petits signes que Tu m'adresses
à travers les gens proches ou lointains,
les grands signes que Tu m'adresses,
à travers l'exemple des saints,
à travers les messages de ton Evangile,
à travers les invitations à la prière,
tous ces appels ne rencontrent souvent
que mon indifférence…
Pardon, Seigneur.
Apprends-moi, je t'en prie,
à être attentif
à toutes les attentes,
à toutes les souffrances,
à toutes les espérances.
Apprends-moi aussi
à déceler tout ce qui est bien
derrière ce qui est mal,
tout ce qui se cherche
derrière tout ce qui semble acquis,
tout ce qui est neuf
derrière tout ce qui est vieux,
tout ce qui bourgeonne
derrière tout ce qui se fane,
tout ce qui vit
derrière tout ce qui meurt.
Montre-moi, Seigneur,
l'enfant sous le vieillard,
la plage sous les pavés,
le soleil sous les nuages,
et toutes les soifs cachées :
la soif de pureté,
la soif de vérité,
la soif d'amour,
la soif de Toi, Seigneur.
Affine mon regard,
réveille ma capacité d'amour,
ouvre grand mon cœur,
aiguise mon attention,
développe mes attentions,
tourne-moi vers les autres,
tourne-moi vers Toi, Seigneur.
Amen.
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29/02/2012
Retrouver une vie intérieure
« J'ai le sentiment que, pour les hommes et femmes de notre temps, la vie intérieure compte de moins de moins. » Le constat de la philosophe Marie-Madeleine Davy n'a rien d'un scoop. C'est l'évidence. Et l'on peut se demander si, pour la plupart, la notion même de « vie intérieure » a encore du sens.
Prendre le temps de s'arrêter ? De rompre avec le rythme trépidant du monde pour s'interroger sur soi et sur son rapport aux autres, à la société ? Cette idée en ferait pouffer de rire plus d'un : « Mais vous n'y pensez pas ! Il ne s'agit pas de perdre une minute avec ces vieilles lunes alors qu'il y a tant à faire. Vous vous trompez d'époque ! La « vie intérieure », on en parlait lorsque la religion dominait encore. Mais aujourd'hui, tout cela est si loin... »
À vrai dire, ce discours n'est pas absolument inédit. Au XVIIe siècle, déjà, le grand Pascal se déclarait convaincu que « tout le malheur des hommes vient d'une seule chose qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre ». Et, dans les années 1930, Paul Valéry observait : « Nous sommes enfermés hors de nous-mêmes ». Il aurait donc pu dire « exfermés ».
La nouveauté vient de ce que ce type de comportement a fini par se banaliser. Il devient la norme dans une « société liquide » dont les mots d'ordre, dans une atmosphère d'apocalypse joyeuse, sont la « sensation » (forte, si possible), le « fun », la glisse et le surf sur des existences qui donnent l'impression d'être réduites à leur écorce. D'où la part invraisemblable qu'y occupe aujourd'hui l'apparence, dès le plus jeune âge. La géographie de nos villes renseigne sur le déplacement des centres d'intérêt vers les vêtements, chaussures, parfums, lunettes... sans parler des banques, qui occupent tout l'espace de notre société de la séduction et du spectacle permanent.
Il faut plaire à toute force pour s'estimer soi-même. Et parmi tous les facteurs qui nous ont amenés là, l'accélération du rythme social a eu un rôle décisif. Elle agit comme une centrifugeuse, projetant la vie personnelle du centre vers la périphérie. Au point que, comme l'univers global, toujours selon Pascal, l'univers personnel a sa circonférence partout et son centre nulle part.
On arrive ainsi à ce paradoxe : faute de prendre au sérieux la dimension intérieure, lieu d'ancrage de l'existence, bien des gens la voient les submerger après de grands moments de tourbillons. Mais cette vie intérieure-là se manifeste sur un mode négatif, celui de la pathologie dépressive, de l'enfermement sur soi, naissant de la prise de conscience dramatique du vide et de l'insignifiance de l'existence. On pourrait parler du syndrome Marilyn ou, peut-être, de Whitney Houston. Cette manière si commune de faire passer le langage des corps avant celui des coeurs n'est-elle pas une forme de court-circuit révélant une grande méprise sur le sens et la dynamique de la vie personnelle ? À donner dans le superficiel, on s'expose aux déconvenues de l'artificiel.
Que faire ? Peut-être réapprendre à « méditer », en se souvenant de l'origine médicale de ce mot qui signifie « porter remède ». Et le faire en se désintoxiquant de tant de préoccupations, si souvent frivoles, pour retrouver chez « l'homme sans gravité » que nous sommes, un vrai centre de gravité, dans une vie intérieure où la joie vient avec l'équilibre. Ce qui suppose de respirer profondément « l'arôme du silence » (1).
Editorial de Ouest-France du lundi 27 février 2012
Jacques Legoff, professeur de droit public à l'université de Brest.
(1) Gilles Baudry, Nulle autre lampe que la voix, Rougerie.
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