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10/07/2018

Les rêveurs

Un livre pour l'été. J'ai aimé.
Les rêveurs d'Isabelle Carré, son premier roman.
 
Par Laurence Houot @LaurenceHouot
Journaliste, responsable de la rubrique Livres de Culturebox
Mis à jour le 14/02/2018 à 10H04, publié le 08/02/2018 à 18H08
La comédienne Isabelle Carré, décembre 2017

La comédienne Isabelle Carré, décembre 2017

© ERIC DESSSONS/JDD/SIPA

Isabelle Carré a pris la plume et publie "Les Rêveurs". Dans ce livre qui commence comme un roman, et qui s'achève plutôt comme un récit autobiographique, la comédienne raconte son enfance et son adolescence dans les années 70 dans une famille un peu décalée. Un premier roman réussi, à la fois drôle et émouvant, qui révèle ce que cache l'énigmatique constance de son sourire.

L'histoire : Isabelle Carré ouvre son livre avec cette phrase d'Aragon : "Le roman, c'est la clé des chambres interdites de notre maison". Suivons d'abord la narratrice dans la chambre de la mère. Jeune fille de bonne famille, elle vit dans un château, mais c'est en pension qu'elle va à l'école. Pendant les vacances, elle participe à des rallyes, ces soirées où les filles reçoivent en robe de soirée, "avec piste de danse et buffet digne d'un mariage". La garantie d'une bonne rencontre.

Les_reveurs.jpgUn slow sur "Les neiges du Kilimandjaro" et les grandes mains d'un garçon un peu plus âgé qu'elle qui courent dans son dos suffisent à cette jeune fille qui croit que l'on peut être enceinte par l'oreille à franchir le pas. Elle entame une idylle. L'affaire se terminera dans un studio à Pantin, le ventre plein, la famille sur le dos et l'homme du Kilimandjaro évaporé. Il ne faut pas que ça se sache. La famille a tout prévu. La "fille-mère" accouchera dans une clinique de bonnes sœurs juste à côté de ce petit appartement de Pantin loué dans un quartier où la jeune fille ne risque pas de croiser une connaissance de la famille, puis sans discussion elle abandonnera l'enfant…

Ouvrons maintenant la chambre du père. Il est étudiant aux Beaux-Arts, issu d'une famille modeste, des cheminots. Il arrive peu de temps après que l'homme du Kilimandjaro a disparu. Il tombe bien. La mère n'a plus du tout envie d'abandonner son enfant. Elle envoie balader sa famille. Il l'aide à quitter Pantin, l'épouse, et devient le père de son enfant. La narratrice est celle qui arrivera juste après. Ils auront trois enfants. Ils formeront une famille. Un peu bohème, mais une famille presque comme les autres. Ils vivent dans un appartement dont tous les murs sont peints en rouge, font des vacances bizarres, vont à Orly voir décoller les avions, mais les poupées barbies sont interdites... Bobos avant l'heure. Si l'on s'attarde dans la chambre de la mère, on s'apercevra qu'elle décroche, qu'elle ne mange plus beaucoup, qu'elle est triste, de plus en plus absente à elle-même et aux autres. 

Ce que cache la constance d'un sourire

Il faut entrer plus avant dans la chambre du père pour découvrir ce que lui-même mettra du temps à s'avouer, et qui prendra d'abord la forme d'une teinture blonde, avant un coming-out arraché après que la mère l'aura surpris dans les bras d'un homme dans son atelier.

Pendant que les parents se cherchent, entrons à présent dans la chambre de la narratrice. On y trouve des joies enfantines, des rêves de jeune fille : devenir danseuse étoile… ou majorette. On sourit, on éclate de rire, avant de trébucher sur le mal-être, celui de l'adolescence, qu'elle pousse dans ce terreau complexe jusqu'à l'extrême, avec une tentative de suicide. Mais la jeune fille a de la ressource. À la sortie du tunnel l'idée lui apparaît comme une révélation : le théâtre la sauvera, elle en est certaine.  

Voilà ce que raconte ce roman, sans cérémonie, avec une sincérité bouleversante. On ne peut pas s'empêcher tout au long de cette lecture d'entendre la voix clochette de cette rayonnante comédienne, qui ouvre avec ce livre une porte sur ce que cache l'énigmatique constance de son sourire.

Isabelle Carré déploie son texte sans chronologie, laissant à sa mémoire le soin de guider le fil du récit. Bribes, flashes, séquences, on avance dans le temps à la manière du flux et du reflux des marées, jusqu'à ce que la mer soit haute, que tout se rassemble, que tout y soit, restitué ou inventé. Peu importe, on referme le livre avec le sourire, contaminé.
 

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01/03/2018

La nature exposée

luca.jpgLa nature exposée

de ERRI DE LUCA

[La natura esposta]

Trad. de l'italien par Danièle Valin

Collection Du monde entier, Gallimard
Parution : 02-03-2017

 

21:00 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0)

31/01/2018

Mais ne sombre pas

" Les blessures invisibles sont létales

Plus insidieuses que celles qu’on étale.

L’horreur incrustée dans ces rues

redevenues magnifiques a disparu,

balayée au fil du vent comme un pétale. »  AB

ab.jpg

"On ne vivra plus jamais pareil, on le sait. Pour ceux qui l’ont vécu, on est marqué au fer rouge, c’est une autre vie, c’est une vie d’après qui commence", confie l’ancien international français chez les jeunes. C’est cette nouvelle vie qu’il raconte. Celle qui l’a poussé notamment, en salle de réanimation à se lancer dans "un pari fou" : un jour, rejouer au rugby, revenir sur un terrain. "Pendant un an et demi après les attentats, je n’ai rien voulu lâcher, pour ne pas faire honte à ce petit mecton qui courait après son rêve. J’ai fait cela pour moi, pour mon passé, pour mon futur", écrit Aristide Barraud dans ce livre .

Je ne suis pas du tout sportif, je ne m'intéresse pas au sport, je ne connais rien au rugby, mais un soir au journal de 20h je découvre Alexandre Barraud qui présente son livre "Mais ne sombre pas". J'ai tout de suite été fasciné par cet homme, sa détermination à vivre, sa riche personnalité, son parler vrai, son écriture franche et rapide. J'ai avalé son livre, m'en suis nourri; ça fait du bien de lire ce genre de témoignage.

Alexandre Barraud a tourné une page. Et lorsque j'ai fermé son livre je me suis dit: et moi? où en suis-je dans mon envie et mon bonheur de vivre?   TP

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Voir aussi la presse sur le net ICI

04/12/2017

Un cri pour la terre

14/11/2017

Ne sombre pas

 

Un beau témoignage à lire pour s'en nourrir

10/11/2017

La vengeance du pardon

pardon.jpgUn beau livre, fort et captivant

Tout sur le livre: ICI

A lire absolument pour passer un bon moment, pour découvrir les méandres du chemin du pardon à donner ou à recevoir. Un livre très subtil comme son auteur sait le faire. Quatre histoires qui ne nous laissent pas indifférents.

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