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22/11/2018

Musique

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Puisqu'il n'est point de mots qui puissent contenir,
Ce soir, mon âme triste en vouloir de se taire,
Qu'un archet pur s'élève et chante, solitaire,
Pour mon rêve jaloux de ne se définir.

Ô coupe de cristal pleine de souvenir ;
Musique, c'est ton eau seule qui désaltère ;
Et l'âme va d'instinct se fondre en ton mystère,
Comme la lèvre vient à la lèvre s'unir.

Sanglot d'or !... Oh ! voici le divin sortilège !
Un vent d'aile a couru sur la chair qui s'allège ;
Des mains d'anges sur nous promènent leur douceur.

Harmonie, et c'est toi, la Vierge secourable,
Qui, comme un pauvre enfant, berces contre ton cœur
Notre cœur infini, notre cœur misérable.

Albert Samain

02/11/2018

La nuit n'est jamais complète

La nuit n’est jamais complète.
Il y a toujours, puisque je le dis,
Puisque je l’affirme,
Au bout du chagrin
Une fenêtre ouverte, une fenêtre éclairée

Il y a toujours un rêve qui veille,
Désir à combler, Faim à satisfaire,
Un cœur généreux,
Une main tendue, une main ouverte,
Des yeux attentifs,
Une vie, la vie à se partager.

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La nuit n’est jamais complète. Paul Eluard
 
à Alain, Christian, Frédéric, Hervé et tant d'autres...

08/09/2018

Mon cartable

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Mon cartable sent l'orange,

le bison et le nougat,

il sent tout ce que l'on mange

et ce qu'on ne mange pas.

 

La figue, la mandarine,

le papier d'argent ou d'or,

et la coquille marine,

les bateaux sortants du port

 

Les cow-boys et les noisettes,

la craie et le caramel,

les confettis de la fête,

les billes remplies de ciel.

 

Les longs cheveux de ma mère

et les joues de mon papa,

les matins dans la lumière,

la rose et le chocolat.

 

Pierre Gamarra

 

17/08/2018

Poème d'été

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Bannières de mai

Arthur Rimbaud

Aux branches claires des tilleuls
Meurt un maladif hallali.
Mais des chansons spirituelles
Voltigent parmi les groseilles.
Que notre sang rie en nos veines,
Voici s’enchevêtrer les vignes.
Le ciel est joli comme un ange.
L’azur et l’onde communient.
Je sors. Si un rayon me blesse
Je succomberai sur la mousse.

Qu’on patiente et qu’on s’ennuie
C’est trop simple. Fi de mes peines.
je veux que l’été dramatique
Me lie à son char de fortunes
Que par toi beaucoup, ô Nature,
– Ah moins seul et moins nul ! – je meure.
Au lieu que les Bergers, c’est drôle,
Meurent à peu près par le monde.

Je veux bien que les saisons m’usent.
A toi, Nature, je me rends ;
Et ma faim et toute ma soif.
Et, s’il te plaît, nourris, abreuve.
Rien de rien ne m’illusionne ;
C’est rire aux parents, qu’au soleil,
Mais moi je ne veux rire à rien ;
Et libre soit cette infortune.

Arthur Rimbaud, Derniers vers

18:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

07/06/2018

Elan vers notre intériorité

elan.jpg"Lire un poème, c'est s'autoriser à se sentir vulnérable et à être touché par une image ou la beauté d'un vers. Cette émotion reste en nous à jamais; c'est un élan vers notre intériorité, vécu dans notre chair, qui nous transforme en douceur et ouvre une fenêtre sur le monde."

Hélène Dorion, poète du Québec, dans "Le temps du voyage" (Le Druide - 2016)

16/04/2018

Le poème de sa vie

boite.jpgAh ! c’est malin ! Il n’y a rien dans cet étui noir très chic et bon genre ! mais parce que rien créé du désir, je vais donc écrire avec rien, un crayon invisible.

Et le voici qui chevauche les marées d’équinoxe, qui dessine des soleils de printemps et d’automne, les labours, les vendanges… bref ! il embrase de son panache les saisons d’un poème.

Mais qu’est-ce qu’un poème ? Un souffle autour de rien, de l’invisible devenant éblouissant, un cadeau !

Oui, c’est bien cela ! un cadeau ! un cadeau surprenant, par un cadeau pour avoir, mais pour être, parce rien, encore une fois, créé du désir, le désir d’être tout simplement, avec un petit supplément d’âme, et de se promener dans les saisons, de ramasser des coquillages sur la plage, d’écouter du Mozart et de s’endormir dans les fougères…

Pas besoin de crayon pour écrire le poème de sa vie. « Rien » charrie la vie sur le fleuve des jours. Rien ne chante plus juste que la chose non dite, non écrite qui nous pousse en avant.

A mon dernier jour, à mon heure dernière, la boite se fermera, non plus sur le crayon invisible, mais sur le poème, le souffle autour de rien, que je serai devenu.     TP

22:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)