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17/06/2010

Danse

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« Seigneur, fais-nous vivre notre vie,

non comme un jeu d’échecs où tout est calculé,

non comme un match où tout est difficile,

non comme un théorème qui nous casse la tête,

mais comme une fête sans fin où ta rencontre se renouvelle ;

comme un bal,

COMME UNE DANSE,

entre les bras de ta grâce,

dans la musique universelle de l’Amour ! »

Madeleine Delbrel

22/05/2010

Comme une belle colombe

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Comme une belle colombe blanche qui sort du milieu des eaux et vient secouer ses ailes sur la terre, l'Esprit Saint sort de l'Océan infini des perfections divines et vient battre des ailes sur les âmes pures, pour distiller en elles le baume de l'amour.

Il sort d'une âme où réside le Saint-Esprit une bonne odeur comme celle de la vigne quand elle est en fleur.

Quand on est conduit par un Dieu de force et de lumière, on ne peut pas se tromper. L'Esprit Saint est une lumière et une force.
C'est lui qui nous fait distinguer le vrai du faux et le bien du mal.
Comme ces lunettes qui grossissent les objets, le Saint-Esprit nous fait voir le bien et le mal en grand. Avec le Saint-Esprit, on voit tout en grand: on voit la grandeur des moindres actions faites pour Dieu et la grandeur des moindres fautes...

Sans le Saint-Esprit, nous sommes comme une pierre du chemin.
Prenez dans une main une éponge imbibée d'eau et dans l'autre un petit caillou; pressez-les également; il ne sortira rien du caillou et de l'éponge vous ferez sortir l'eau en abondance. L'éponge, c'est l'âme remplie du Saint-Esprit, et le caillou, c'est le cœur froid et dur où le Saint-Esprit n'habite pas.

C'est le Saint-Esprit qui forme les pensées dans le cœur des justes et qui engendre les paroles dans leur bouche. Ceux qui ont le Saint-Esprit ne produisent rien de mauvais; tous les fruits du Saint-Esprit sont bons... Quand on a le Saint-Esprit, le cœur se dilate, se baigne dans l'Amour divin.

Les sacrements que Notre Seigneur a institués ne nous auraient pas sauvés sans le Saint-Esprit. La mort même de Notre Seigneur nous aurait été inutile sans lui. C'est pourquoi Notre Seigneur a dit à ses apôtres: " II vous est utile que je m'en aille, car si je ne m'en allais pas, le Consolateur ne viendrait pas. " Il fallait que la descente du Saint-Esprit vînt faire fructifier cette moisson de grâces. C'est comme pour un grain de blé; vous le jetez en terre: bon! Mais il faut le soleil et la pluie pour le faire lever et monter en épi.

Il faudrait dire chaque matin: " Mon Dieu, envoyez-moi votre Esprit qui me fasse connaître ce que je suis et ce que vous êtes. "

Saint Jean-Marie Vianney, curé d'Ars (1786-1859)

06/05/2010

Pensées...

C'est le meilleur de ne rien désirer et ne rien refuser. 

Entre les exercices des vertus, nous devons préférer celui qui est plus conforme à notre devoir, et non pas celui qui est plus conforme à notre goût.

Faites comme les petits enfants qui de l'une des mains se tiennent à leur père, et de l'autre cueillent des fraises ou des mûres le long des haies ...

Il n'y a nulle si bonne et désirable finesse que la simplicité.

Les maladies du coeur, aussi bien que celles du corps, viennent à cheval et en poste, mais elles s'en revont à pied et au petit pas. 

Les scrupules sont fils de l'orgueil le plus fin.

Mais prenez garde que l'amour-propre ne vous trompe, car quelquefois il contrefait si bien l'amour de Dieu qu'on dirait que c'est lui ... 

Soyez patient avec tout le monde, mais surtout avec vous-même.

St François de Sales

02/04/2010

Vendredi Saint

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A Noël nous avons célébré un Dieu proche, qui par amour se fait homme et partage notre existence. Aujourd’hui nous nous rappelons que Jésus va jusqu’au bout sur ce chemin : il est trahi, arrêté, condamné, torturé, il meurt comme le dernier des derniers.

Jésus se met du côté des faibles et des pauvres. A première vue c’est un scandale ou une pure folie. En donnant sa vie sur la croix, il choisit la dernière place, il accepte la honte de l’échec. Il prend sur lui le poids de la souffrance, de la haine et de la mort, pour nous en libérer. Par là, il inscrit le oui de Dieu au plus profond de la condition humaine. Même malmené par les hommes, Jésus ne retire pas ce oui à l’être humain. C’est sa mission, il l’accomplit et il en paie le prix.

Sur la croix, Jésus ouvre les bras pour rassembler toute l’humanité et toute la création dans l’amour de Dieu. Il est la manifestation de la bonté de Dieu pour chaque être humain. Pour réconcilier l’humanité avec Dieu, « Jésus s’anéantit lui-même, prenant condition d’esclave et devenant semblable aux hommes… obéissant jusqu’à la mort, et la mort sur une croix. » (Phil 2, 5-11)

Jésus inaugure ainsi la nouvelle Alliance, une nouvelle communion avec Dieu. Celle-ci est comme un échange : il prend sur lui ce qui sépare l’humanité de Dieu, il assume la destinée de chaque personne ; et en échange il nous communique sa vie. La descente de Dieu dans le Christ par l’incarnation et l’humiliation extrême de la croix seront à jamais source d’étonnement et de vie nouvelle. Déjà au deuxième siècle, Irénée de Lyon a été jusqu’à dire : « A cause de son amour infini, le Christ est devenu ce que nous sommes, afin de faire de nous pleinement ce qu’il est. »

A cette heure où Jésus porte sur ses épaules l’ensemble de l’humanité, il n’oublie pas pour autant la douleur de ses tout proches. Il voit près de lui Marie, sa mère, et il demande à Jean, le disciple qu’il aime tout particulièrement, de prendre désormais soin d’elle. (Jean 19.26-27) Ainsi, très humblement, sous la croix nait l’Eglise.

Il voit aussi autour de lui ceux qui le persécutent. Arrivé à ce moment décisif, il demande à Dieu de leur donner le pardon : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Luc 23. 34) Le pardon de Dieu est sans limite, il restera à jamais une source jaillissante. 

Sur la croix, le Christ partage tout avec nous, même le silence de Dieu : à sa souffrance ne répond qu’un grand silence, il éprouve ce que signifie se sentir loin de Dieu, délaissé. Pourtant, au cœur de cet abandon, il emprunte les paroles du psalmiste et s’écrie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthew 27.46) Ainsi, même cet abandon s’insère dans le dialogue d’amour entre lui et son Père.

Et alors son cri de détresse se transforme. Il y a une seule réalité que personne n’est en mesure de lui enlever : c’est la confiance qu’il est aimé de Dieu, et qu’en donnant sa vie il transmet cet amour. Alors ses lèvres peuvent murmurer : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit. » (Luc 23.46) Et son dernier souffle, dans la plus grande douleur, est en même temps l’effusion de l’amour de Dieu.

L’apôtre Pierre aimait Jésus, mais il a eu du mal à l’accepter comme un messie pauvre. Etre disciple d’un messie humilié lui est devenu tellement insupportable que, après l’arrestation de Jésus, il a fini par le renier. Alors Jésus, aux mains des soldats, le regarda avec amour et lui montra qu’il ne lui retirait pas sa confiance. (Luc 22.61) Au contraire, il lui confiera par la suite la petite Eglise naissante. Et Pierre pourra témoigner, avec les autres disciples, que, non, la croix n’est pas le dernier mot.

L’événement de la croix dépasse notre compréhension, mais en le célébrant nous saisissons de plus en plus l’espérance inouïe qu’il nous ouvre. Cette espérance n’est pas un optimisme vague. Mettre notre confiance dans le Christ mort et ressuscité ouvre nos cœurs pour faire face aux situations difficiles avec lucidité. Dans une communion personnelle avec lui, le Christ nous communique un élan nouveau.

Frère Aloys de Taizé

 

01/04/2010

Jeudi Saint

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28/03/2010

Rameaux et Passion

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Dimanche des Rameaux et de la Passion. Voilà le titre liturgique exact de ce dimanche qui ouvre la semaine sainte. On a tendance à la réduire à l'un ou à l'autre de ces deux éléments, et on a tort !

Ne voir qu'une entrée triomphale à Jérusalem, c'est oublier que, si Jésus a rejoint cette ville, c'est pour y mourir. Encore heureux que certains ne qualifient pas cette entrée de « triomphaliste » ! Le pauvre ânon n'était que la 2 CV de l'époque… Bien sûr, Jésus est acclamé, fêté, chanté. Mais ce sont principalement des enfants qui lui réservent cet accueil… Les adultes ne s'y opposent pas, et c'est déjà ça !

L'aspect festif

Surtout en milieu rural, on pourrait faire réfléchir une assemblée sur la nature des branchages qui célèbrent l'entrée de Jésus à Jérusalem. Notre France du Nord utilise liturgiquement des brindilles de buis, qui n'offrent guère de signification triomphale… C'est plutôt la plante qui sert de bordure aux tombes dans les cimetières et interdit de marcher sur les pelouses dans les jardins publics… même s'il est bénit, le buis demeure un végétal triste…

Rome utilise les lauriers, avec une connotation de triomphalisme romain et quelques souvenirs du fascisme… Mais les lauriers, comme aussi en Grèce, apportent un signe de récompense et de victoire. Saint Paul lui-même faisait allusion à la couronne remportée par le champion dans le stade, et les récents Jeux olympiques d'Athènes ont su réutiliser ce symbole pour désigner et féliciter les meilleurs champions…

L'ensemble de l'Italie aime couper de longues branches d'olivier, dont les feuilles argentées jouent joyeusement dans le soleil. L'olivier est un arbre massif, puissamment enraciné, et à ce titre symbolise aussi la tradition et la fidélité dans le temps.

L'olivier donne une belle ombre fraîche qui protège de la forte chaleur méditerranéenne et procure un moment de paix. C'est l'arbre du repos et de la sécurité, et son feuillage est symbole de paix, comme aussi annonce de la Passion du Christ au jardin des Gethsémani… Dans le sud de l'Italie, on voit brandir parfois de belles feuilles d'acanthe, associées aux chapiteaux des temples grecs de Pompéi ou de Sicile, avec leur fine et joyeuse dentelle de verdure.

Enfin, à Jérusalem, ce sont des palmes qu'on brandit pour la fête. Le palmier est l'arbre du désert, signe de la présence d'eau dans les oasis dont il est le plus bel ornement. C'est l'arbre qui réunit et rassemble les communautés humaines assoiffées.

Quelle que soit la verdure utilisée, les rameaux de branchages agités dans le vent portent un symbole de jeunesse et de joie. Ce sont des signes de la vie végétale et de la vie tout court. L'évangile nous rappelle que ce sont surtout des enfants, eux-mêmes promesses d'espoir et d'avenir, qui agitent ces branchages devant le petit âne et jettent couvertures et tapis sous ses pas. L'accueil de Jésus est moins un triomphe qu'un cri de joie pour sa présence. La présence d'un Sauveur.

Le Sauveur vient-il comme un puissant ?

Israël attendait une libération, et éventuellement une restauration monarchique. L'entrée de Jésus à Jérusalem peut être vue dans cette optique : voici un roi qui vient au devant de son peuple.

Mais la lecture d'Is 50, 4-7 nous rappelle que ce roi est avant tout le serviteur humble et douloureux de la transmission de la Parole et du message d'un Dieu qui l'éveille chaque matin pour qu'il s'en imprègne et se laisse lui-même instruire. Ce roi-serviteur sera un homme de souffrance, et sa vraie gloire ne se réalisera que dans la Jérusalem céleste, et non dans la ville sainte de Judée… Le salut du peuple ne viendra pas du roi, mais du prophète…

Les rameaux et la croix

Car les branchages de l'accueil juvénile évoquent aussi un autre arbre, sans aucune feuille celui-là : l'arbre de la croix sur laquelle Jésus va souffrir et mourir. La semaine sainte ne peut dissocier la gloire et la croix. Car la gloire passe par la croix : c'est l'arbre de la douleur qu'annoncent toutes ces branches coupées. Et la gloire céleste, infinie, ne sera obtenue qu'au terme de cette crucifixion pendant laquelle le Fils de Dieu interrogera fiévreusement son Père : « Pourquoi m'as-tu abandonné ? ». Le Ps 21 récité alors par Jésus se termine bien par la joie, la confiance et la gloire, mais il commence dans le doute et dans le désespoir… La gloire ne se manifestera qu'au jour de Pâques, avec sa lumineuse Résurrection.

Conclusion

Il semble donc fécond, spirituellement et pastoralement, de ne privilégier aucune des deux dimensions de la fête des Rameaux, mais bien de les unir dans un même regard. Les Rameaux ouvrent la semaine de la croix.

Leur dimension festive n'est pleinement comprise qu'après l'agonie dans le Jardin des Oliviers, la crucifixion et la mort de Jésus, et elle ne sera vraiment manifestée dans toute sa signification qu'au moment où le Christ est véritablement entré, non pas dans une ville sainte, mais dans l'unique Jérusalem où désormais il nous attend.

Fr. Olivier de La Brosse dans Esprit et Vie n°122