29/01/2009
Il est bon...
" Il est bon d'être seul parce que la solitude est difficile. Qu'une chose soit difficile doit nous être une raison de plus de nous y tenir. Il est bon aussi d'aimer car l'amour est difficile.
L'amour d'un être humain pour un autre, c'est peut-être l'épreuve la plus difficile pour chacun de nous... "
R.M. Rilke
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19/12/2008
Lumière d'enfant
Noël ! Chaque année, comme une lanterne magique, le voilà qui revient quand les jours se font plus courts. Rien que d’entendre ce mot, tous nos sens sont en alerte : les rues, les magasins, les enfants s’agitent pour la fête…
Attention ! Ce n’est pas la fête de « tout nous tombe du ciel » ! N’oublions pas l’origine de l’histoire : celle d’un jeune couple, Joseph et Marie, en attente d’une naissance, en plein voyage. Ce soir-là, c’est une étable qui fera fonction de maternité. Et le nouveau-né, ils ne l’ont pas appelé « Dieu nous a oublié », mais Jésus, « Dieu sauve ». Car Dieu choisit de naître en humanité ! Il ne craint pas de coucher sur la paille et de s’étendre sur la croix. Ses amis seront les enfants, les pécheurs, les lépreux, les larrons…
Réalisons ! Cette naissance, que nous fêtons depuis 2000 ans, elle n’appartient pas aux privilégiés qui croient tout acheter… Cette naissance, vrai cadeau de Noël, c’est Dieu en cadeau ! Dieu donne son Fils et nous dit la beauté de toute naissance. Pour lui, un petit d’homme est toujours un fils qu’il s’appelle Jésus, Florent, Hamed, Tonio, Li Zou, Tchank ou Mbembe, peu importe. Ce soir, Dieu a visage d’homme et l’homme est visage de Dieu…
Ce soir, j’ai encore en tête le testament de sœur Emmanuelle. Son nom, c’était « Dieu avec nous ». Mais pour bien porter ce nom elle s’était fait « présence de Dieu avec les pauvres », par amour… Souvenez-vous de cette pure lumière qui brillait dans ses yeux, elle la puisait à la source, à l’histoire du premier vrai Noël !
Noël 2008, accueillons l’enfant de la crèche et sa lumière !
DG
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18/12/2008
Le vrai sens de Noël
Le pape Benoît XVI souhaite que la crise économique contribue à faire redécouvrir au monde le message spirituel de Noël. Une fête dont il a souligné la dimension "universelle".
Il a regretté durant son audience générale hebdomadaire que "l'esprit de consommation risque de faire perdre la signification spirituelle de Noël pour ne voir que l'échange de cadeaux commerciaux".
"Mais peut-être que la crise mondiale qui touche tant de familles et toute l'humanité peut être un stimulant pour redécouvrir la chaleur, la simplicité, l'amitié et la solidarité qui sont les valeurs mêmes de Noël", a-t-il ajouté.
"Dépouillé de ses oripeaux matérialistes, Noël est l'occasion d'accueillir comme un cadeau personnel le message d'espérance qui émane du mystère de la naissance du Christ", a déclaré le pape.
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11/12/2008
Les hommes sont des cadeaux
Du moins ainsi pensait Jésus : " Père, je veux que ceux que tu m'as donnés soient là où je serai... "
Je partage l'avis de Jésus et je veux que ceux que le Père m'a donnés soient là où je serai.
Les gens sont des cadeaux que le Père a enveloppés pour nous les envoyer.
Certains sont magnifiquement enveloppés.
Ils sont très attrayants dès le premier abord.
D'autres sont enveloppés de papier très ordinaire.
D'autres ont été malmenés par la poste.
Il arrive parfois qu'il y ait une "distribution spéciale".
Certains sont des cadeaux dont l'emballage laisse à désirer ;
d'autres dont l'emballage est bien fait.
Mais l'emballage n'est pas le cadeau !
C'est si facile de faire une erreur et nous rions quand les enfants prennent l'un pour l'autre.
Parfois le cadeau est difficile à ouvrir. Il faut se faire aider.
Peut-être parce que les autres ont peur ?
Parce que ça fait mal ?
Ils ont peut-être déjà été ouverts et rejetés !
Ou se pourrait-il que le cadeau ne me soit pas destiné ?
Je suis une personne et donc, moi aussi, je suis un cadeau !
Un cadeau pour moi-même d'abord.
Le Père m'a donné à moi-même.
Ai-je été regarder à l'intérieur de l'emballage ?
Ai-je peur de le faire ?
Peut-être ai-je jamais accepté le cadeau que je suis...
Pourrait- il se faire qu'il y ait à l'intérieur quelque chose de différent de ce que j'imagine ?
Je n'ai peut-être jamais vu le cadeau merveilleux que je suis.
Les cadeaux du Père pourraient-ils être autre chose que magnifiques ?
J'aime les cadeaux que je reçois de ceux qui m'aiment,
pourquoi pas les cadeaux du Père ?
Je suis un cadeau pour les autres.
Est-ce que j'accepte d'être donné par le Père aux autres ?
Un homme pour les autres ?
Les autres doivent-ils se contenter de l'emballage ?
Sans jamais pouvoir apprécier le cadeau ?
Toutes les rencontres sont des échanges de cadeaux.
Mais un cadeau sans quelqu'un qui le donne n'est pas un cadeau ;
c'est une chose privée des liens avec celui qui le donne ou celui qui le reçoit.
L'amitié est une relation entre les personnes qui se voient comme elles en vérité...
Les cadeaux du Père les uns envers les autres, pour les autres, pour des frères !
Un ami est un cadeau pas seulement pour moi, mais aussi pour les autres à travers moi.
Quand je regarde mon ami, quand je me l'approprie, je détruis sa nature de cadeau.
Si je le mets de côté pour moi, c'est alors que je le perds ;
si je le donne aux autres, je le garde.
Les gens sont des cadeaux reçus ou donnés... comme le Fils.
L'amitié est une réponse de personnes - cadeaux au Père qui donne.
L'amitié est Eucharistie, action de grâce !
Georges B.Wintemann
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08/12/2008
Rien n'est beau comme un enfant...
Rien n'est beau comme un enfant...
Pour moi, dit Dieu, je ne connais rien d'aussi beau dans tout le monde qu'un gamin d'enfant qui cause avec le bon Dieu dans le fond d'un jardin. Et qui fait les demandes et les réponses (c'est plus sûr). Un petit homme qui raconte ses peines au bon Dieu le plus sérieusement du monde. Et qui se fait lui-même les consolations du bon Dieu...
Rien n'est beau comme un enfant qui s'endort en faisant sa prière, dit Dieu. Je vous le dis, rien n'est aussi beau dans le monde. Je n'ai jamais rien vu d'aussi beau dans le monde. Et pourtant j'en ai vu des beautés dans le monde. J'ai vu des cœurs dévorés d'amour pendant des vies entières, perdus de charité. Brûlant comme des flammes. Or je le dis, je ne connais rien d'aussi beau dans tout le monde qu'un petit enfant qui s'endort en faisant sa prière.
Aussi, dit Dieu, comme je comprends mon fils. Mon fils le leur a assez dit. (Or il faut entendre toutes les paroles de mon fils au pied de la lettre.) " Laissez les tout-petits venir à moi. "
Charles Péguy, Le Mystère des saints innocents
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06/12/2008
Savoir attendre
Frère Alois, prieur de Taizé
Savoir attendre…
Et si le temps de l’Avent venait renouveler l’espérance en nous ? Non pas un optimisme facile qui ferme les yeux sur la réalité, mais cette espérance forte qui jette l’ancre en Dieu et qui permet de vivre pleinement dans l’aujourd’hui.
L’année chrétienne commence par l’Avent, le temps de l’attente. Pourquoi? Pour nous révéler à nous-mêmes l’aspiration qui nous habite et pour la creuser: le désir d’un absolu, vers lequel chacun tend de tout son être, corps, âme, intelligence, la soif d’amour qui brûle en chacun, du nourrisson jusqu’à la personne âgée, et que même l’intimité humaine la plus grande ne peut pas entièrement apaiser.
Cette attente, nous la ressentons souvent comme un manque ou un vide difficile à assumer. Mais loin d’être une anomalie, elle fait partie de notre personne. Elle est un don, elle nous conduit à nous ouvrir nous-mêmes, elle oriente toute notre personne vers Dieu.
Osons croire que le vide peut être habité par Dieu et que déjà nous pouvons vivre l’attente avec joie. Saint Augustin nous y aide quand il écrit : « Toute la vie du chrétien est un saint désir. Dieu, en faisant attendre, étend le désir ; en faisant désirer, il étend l’âme ; en étendant l’âme, il la rend capable de recevoir… Si tu désires voir Dieu, tu as déjà la foi. »
Frère Roger aimait cette pensée d’Augustin, et c’est dans cet esprit qu’il priait : « Dieu qui nous aimes, quand nous avons le désir d’accueillir ton amour, ce simple désir est déjà le commencement d’une foi tout humble. Peu à peu au tréfonds de notre âme s’allume une flamme. Elle peut être toute fragile mais elle brûle toujours. »
La Bible met en valeur le long cheminement du peuple d’Israël et montre comment Dieu a lentement préparé la venue du Christ. Ce qui est passionnant dans la Bible, c’est qu’elle raconte toute l’histoire de l’amour entre Dieu et l’humanité. Cela commence par la fraîcheur d’un premier amour, puis viennent les limites et même les infidélités. Mais Dieu ne se fatigue pas d’aimer, il cherche toujours son peuple. En fait, la Bible est l’histoire de la fidélité de Dieu. « Une femme oublie-t-elle son petit enfant ? Même s’il y en avait une qui oubliait, moi je ne t’oublierai pas » (Isaïe 49, 15).
Lire cette longue histoire peut éveiller en nous le sens des lentes maturations. Parfois nous voudrions tout, tout de suite, sans voir la valeur du temps du mûrissement ! Mais les psaumes nous ouvrent une autre perspective : « Mes temps sont dans ta main, Seigneur » (Psaume 31, 16).
Savoir attendre… Être là, simplement, gratuitement. Se mettre à genoux pour reconnaître – même avec le corps – que Dieu agit tout autrement que nous l’imaginions. Ouvrir les mains, en signe d’accueil. La réponse de Dieu nous surprendra toujours. En nous préparant à Noël, l’Avent nous prépare à l’accueillir.
Même si nous n’arrivons pas toujours à exprimer notre désir intérieur par des paroles, faire silence est déjà l’expression d’une ouverture à Dieu. Pendant cette période de l’Avent, nous nous rappelons que Dieu lui-même est venu, à Bethléem, dans un grand silence.
Le vitrail de l’Annonciation, qui se trouve dans l’église de Taizé, fait voir la Vierge Marie toute recueillie et disponible, elle se tient en silence dans l’attente que se réalise la promesse de l’ange de Dieu.
Comme la longue histoire qui a précédé le Christ a été le prélude à sa venue sur la terre, de même l’Avent permet pour nous chaque année une ouverture progressive à la présence du Christ en nous. Jésus discerne notre attente comme il a discerné un jour celle de Zachée. Et comme à lui, il nous dit: «Il me faut aujourd’hui demeurer chez toi » (Luc 19, 5). Laissons naître en nous la joie de Zachée. Alors nos cœurs comme le sien s’ouvriront aux autres. Lui décide de donner la moitié de ses biens aux pauvres. Nous, aujourd’hui, nous savons qu’une grande part de l’humanité a soif d’un minimum de bien-être matériel, de justice, de paix. Pendant le temps de l’Avent, y a-t-il des solidarités que nous pouvons assumer dans notre vie ?
Les textes qui sont lus dans la liturgie pendant l’Avent expriment comme un rêve de paix universelle : « grande paix jusqu’à la fin des lunes» (Psaume 72, 7), «une paix sans fin» (Isaïe 9, 6), une terre où «le loup habite avec l’agneau » et où il n’y a plus de violence (Isaïe 11, 1-9).
Ce sont des textes poétiques, mais ils réveillent en nous une ardeur. Et nous voyons que «la paix sur la terre» peut germer dans des réconciliations qui s’accomplissent, dans la confiance que les uns retrouvent avec les autres. La confiance est comme un petit grain de moutarde qui va croître et, peu à peu, devenir le grand arbre du règne de Dieu où s’étend une «paix sans fin» . La confiance sur la terre est un humble début de la paix.
Parfois nous voudrions tout, tout de suite, sans voir la valeur du temps du mûrissement !
La Croix Jeudi 27 novembre 2008
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