24/05/2011
Nuit rhénane
Mon verre est plein d'un vin trembleur comme une flamme
Écoutez la chanson lente d'un batelier
Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes
Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu'à leurs pieds
Debout chantez plus haut en dansant une ronde
Que je n'entende plus le chant du batelier
Et mettez près de moi toutes les filles blondes
Au regard immobile aux nattes repliées
Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent
Tout l'or des nuits tombe en tremblant s'y refléter
La voix chante toujours à en râle-mourir
Ces fées aux cheveux verts qui incantent l'été
Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire
Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)
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18/05/2011
Lecture et chant
Soirée lecture et chant à la Tour des arts
Les Herbiers
Mercredi 18 mai à 20h30
Au programme:
Chant: Serge gainsbourg, une vie entre poésie et musique. Par les élèves de la classe de chant d'Olivia-Marie Garreau-Thlang
Lecture: La chanson sans la musique (Ferré, Brassens, Vignault, Lapointe, Dimey, Tachan...) Textes lus par Pierre Boutin et Gabriel arnaud.
Soirée organisée par l'association Echo Optique et l'Ecole Municipale de Musique des Herbiers.
Entrée gratuite
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17/05/2011
Mai
Le mai le joli mai en barque sur le Rhin
Des dames regardaient du haut de la montagne
Vous êtes si jolies mais la barque s'éloigne
Qui donc a fait pleurer les saules riverains
Or des vergers fleuris se figeaient en arrière
Les pétales tombés des cerisiers de mai
Sont les ongles de celle que j'ai tant aimée
Les pétales flétris sont comme ses paupières
Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Un ours un singe un chien menés par des tziganes
Suivaient une roulotte traînée par un âne
Tandis que s'éloignait dans les vignes rhénanes
Sur un fifre lointain un air de régiment
Le mai le joli mai a paré les ruines
De lierre de vigne vierge et de rosiers
Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers
Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes
Apollinaire, Alcools
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16/05/2011
La joie d'être debout
Le Christ est ressuscité d'entre les morts, levez-vous, vous aussi. Le Christ qui dormait s'éveille, éveillez-vous. Le Christ sort du tombeau, libérez-vous des chaînes du péché ! Les portes de l'enfer s'ouvrent, la mort est détruite, le vieil homme est déposé, et le nouveau, enfin, libéré : Puisque vous êtes devenus dans le Christ une créature nouvelle, renouvelez-vous : C'est la Pâque du Seigneur, la Pâque du Seigneur, je le dirai une troisième fois en l'honneur de la Trinité, c'est la Pâque du Seigneur !
C'est la fête des fêtes, la solennité des solennités, qui surpasse non seulement les fêtes humaines, mais même celles du Christ, comme la lumière du soleil surpasse celle des étoiles. C'est le jour de la résurrection et le commencement de la vraie vie. Éclatons de lumière et de joie en cette fête et embrassons-nous mutuellement.
Extrait d'un sermon de saint Grégoire de Nazianze († 390).
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12/05/2011
Poésie
La poésie commence quand le monde lui-même se met à parler - non plus l'homme en ses passions - mais le monde qui résonne en lui, longuement, profondément, le monde qui parle dans sa voix, comme d'une bouche de clarté.
Ph McLéod "Sens et beauté" p 81 As Solem
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19/04/2011
Semaine Sainte
La semaine Sainte à la Roche-Guyon
Ici viennent mourir les derniers bruits du monde
Nautoniers sans étoile, abordez ! c'est le port :
Ici l'âme se plonge en une paix profonde,
Et cette paix n'est pas la mort.
Ici jamais le ciel n'est orageux ni sombre ;
Un jour égal et pur y repose les yeux.
C'est ce vivant soleil, dont le soleil est l'ombre,
Qui le répand du haut des cieux.
Comme un homme éveillé longtemps avant l'aurore
Jeunes, nous avons fui dans cet heureux séjour,
Notre rêve est fini, le vôtre dure encore ;
Eveillez-vous ! voilà le jour.
Coeurs tendres, approchez ! Ici l'on aime encore ;
Mais l'amour, épuré, s'allume sur l'autel.
Tout ce qu'il a d'humain, à ce feu s'évapore ;
Tout ce qui reste est immortel !
La prière qui veille en ces saintes demeures
De l'astre matinal nous annonce le cours ;
Et, conduisant pour nous le char pieux des heures,
Remplit et mesure nos jours.
L'airain religieux s'éveille avec l'aurore. ;
Il mêle notre hommage à la voix des zéphyrs,
Et les airs, ébranlés sous le marteau sonore,
Prennent l'accent de nos soupirs.
Dans le creux du rocher, sous une voûte obscure,
S'élève un simple autel : roi du ciel, est-ce toi ?
Oui, contraint par l'amour, le Dieu de la nature
Y descend, visible à la foi.
Que ma raison se taise, et que mon coeur adore !
La croix à mes regards révèle un nouveau jour ;
Aux pieds d'un Dieu mourant, puis-je douter encore ?
Non, l'amour m'explique l'amour !
Tous ces fronts prosternés, ce feu qui les embrase,
Ces parfums, ces soupirs s'exhalant du saint lieu,
Ces élans enflammés, ces larmes de l'extase,
Tout me répond que c'est un Dieu.
Favoris du Seigneur, souffrez qu'à votre exemple,
Ainsi qu'un mendiant aux portes d'un palais,
J'adore aussi de loin, sur le seuil de son temple,
Le Dieu qui vous donne la paix.
Ah ! laissez-moi mêler mon hymne à vos louanges !
Que mon encens souillé monte avec votre encens.
Jadis les fils de l'homme aux saints concerts des anges
Ne mêlaient-ils pas leurs accents !
Du nombre des vivants chaque aurore m'efface,
Je suis rempli de jours, de douleurs, de remords.
Sous le portique obscur venez marquer ma place,
Ici, près du séjour des morts !
Souffrez qu'un étranger veille auprès de leur cendre,
Brûlant sur un cercueil comme ces saints flambeaux;
La mort m'a tout ravi, la mort doit tout me rendre;
J'attends le réveil des tombeaux !
Ah ! puissé-je près d'eux, au gré de mon envie,
A l'ombre de l'autel, et non loin de ce port,
Seul, achever ainsi les restes de ma vie
Entre l'espérance et la mort !
Lamartine
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