03/10/2011
La mer ressemble à ton amour
La mer ressemble à ton amour (chanson d'Yves Duteil)
Couplet 1
La mer ressemble à ton amour, sa couleur change au gré des jours
Mais dans son âme elle est la même, elle est fidèle à ceux qui l'aiment
Elle a le temps pour paysage, elle est le but et le voyage
Elle se nourrit de liberté, de l'espace et d'éternité
Couplet 2
Entre ses digues, entre ses rives, elle n'est jamais vraiment captive
Elle veut sentir qu'on la désire, elle s'avance, et puis se retire
Elle est sauvage, elle est rebelle, mais elle est toujours la plus belle
Il faut la conquérir toujours... La mer ressemble à ton amour
Couplet 3
Elle a des vagues de tendresse qui m'épousent et qui me caressent
Elle s'abandonne autour de moi pour rejaillir entre mes doigts
Elle me berce et elle me chavire, elle m'emporte comme un navire
Elle me pousse à prendre le vent vers le large et les océans
Couplet 4
Je ne sais plus où elle s'achève, elle est plus vaste que mon rêve
Son horizon et ses frontières font déjà le tour de la Terre
Elle est profonde et transparente, aussi pure aussi apaisante
Que ton regard à mon cœur lourd... La mer ressemble à ton amour
Couplet 5
Elle vit des drames et des naufrages en rapportant jusqu'au rivage
Les souvenirs qu'elle a sauvés des profondeurs de son passé
Elle a parfois dans ses reflets tant de regards et de regrets
Qu'elle va noyer son amertume derrière un grand rideau de brume
Couplet 6
Elle vient se perdre entre les dunes, habillée de rayons de lune
Ouvrir son âme à son chagrin, verser des larmes entre mes mains
Au soleil après la tempête, elle se rassemble et elle s'apprête
Elle avance encore et toujours... La mer ressemble à ton amour
Couplet 7
Lorsque la nuit déploie ses ailes, je suis encore amoureux d'elle
Peut-être un jour, si je m'y noie, me prendra-t-elle entre ses bras
Mais si je plonge en solitaire dans l'océan de tes yeux verts
Quand je m'y baigne jusqu'au jour... La mer ressemble à ton amour
Ai-je assez d'une vie pour en faire le tour ?
Yves Duteil
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02/10/2011
Le Chant de la vigne
Lecture du livre d'Isaïe, (V 1-7)
Je chanterai pour mon ami le chant du bien-aimé à sa vigne. Mon ami avait une vigne sur un coteau plantureux. Il en retourna la terre et en retira les pierres, pour y mettre un plant de qualité. Au milieu il bâtit une tour et creusa aussi un pressoir. Il en attendait de beaux raisins, mais elle en donna de mauvais.Et maintenant, habitants de Jérusalem, hommes de Juda, soyez donc juges entre moi et ma vigne ! Pouvais-je faire pour ma vigne plus que je n'ai fait ? J'attendais de beaux raisins, pourquoi en a-t-elle donné de mauvais ? Eh bien, je vais vous apprendre ce que je vais faire de ma vigne : enlever sa clôture pour qu'elle soit dévorée, ouvrir une brèche dans son mur pour qu'elle soit piétinée. J'en ferai une pente désolée ; elle ne sera ni taillée ni sarclée, il y poussera des épines et des ronces ; j'interdirai aux nuages d'y faire tomber la pluie. La vigne du Seigneur de l'univers, c'est la maison d'Israël. Le plant qu'il chérissait, ce sont les hommes de Juda. Il en attendait le droit, et voici l'iniquité ; il en attendait la justice, et voici les cris de détresse.
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01/10/2011
Rayons d'octobre
Octobre glorieux sourit à la nature.
On dirait que l'été ranime les buissons.
Un vent frais, que l'odeur des bois fanés sature,
Sur l'herbe et sur les eaux fait courir ses frissons.
Le nuage a semé les horizons moroses,
De ses flocons d'argent. Sur la marge des prés,
Les derniers fruits d'automne, aux reflets verts et roses,
Reluisent à travers les rameaux diaprés.
Forêt verte qui passe aux tons chauds de l'orange ;
Ruisseaux où tremble un ciel pareil au ciel vernal ;
Monts aux gradins baignés d'une lumière étrange.
Quel tableau ! quel brillant paysage automnal !
À mi-côte, là-bas, la ferme ensoleillée,
Avec son toit pointu festonné de houblons,
Paraît toute rieuse et comme émerveillée
De ses éteules roux et de ses chaumes blonds.
Aux rayons dont sa vue oblique est éblouie,
L'aïeul sur le perron familier vient s'asseoir :
D'un regain de chaleur sa chair est réjouie,
Dans l'hiver du vieillard, il fait moins froid, moins noir.
Calme et doux, soupirant vers un lointain automne,
Il boit la vie avec l'air des champs et des bois,
Et cet étincelant renouveau qui l'étonne
Lui souffle au coeur l'amour des tendres autrefois.
De ses pieds délicats pressant l'escarpolette,
Un jeune enfant s'enivre au bercement rythmé,
Semblable en gentillesse à la fleur violette
Que l'arbuste balance au tiède vent de mai.
Près d'un vieux pont de bois écroulé sur la berge,
Une troupe enfantine au rire pur et clair,
Guette, sur les galets qu'un flot dormant submerge,
La sarcelle stridente et preste qui fend l'air.
Vers les puits dont la mousse a verdi la margelle,
Les lavandières vont avec les moissonneurs ;
Sous ce firmament pâle éclate de plus belle
Le charme printanier des couples ricaneurs.
Et tandis que bruit leur babillage tendre,
On les voit déroulant la chaîne de métal
Des treuils mouillés, descendre et monter et descendre
La seille d'où ruisselle une onde de cristal.
Nérée BEAUCHEMIN (1850-1931)
Recueil : Les Floraisons matutinales
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30/09/2011
Je t'ai aimée bien tard
Je t'ai aimée bien tard,
Beauté ancienne et toujours nouvelle,
Je t'ai aimée bien tard !
Tu étais au-dedans de moi-même,
Et moi j'étais au-dehors de moi-même,
C'était en ce dehors que je te cherchais,
Et me ruant sur ces beautés, pourtant créées par toi,
J'y perdais ma propre beauté.
Tu étais avec moi, mais je n'étais pas avec toi…
Tu m'as appelé, tu as crié
Et tu as triomphé de ma surdité.
Tu as brillé, tu as fait resplendir tes rayons
Et tu as chassé les ténèbres de mon aveuglement.
Tu as répandu l'odeur de tes parfums :
J'ai commencé à les respirer et j'ai soupiré après toi.
J'ai goûté la douceur de ta grâce
Et j'ai eu faim et soif de toi.
Tu m'as touché et mon cœur est tout brûlant d'ardeur
Pour la jouissance de ton éternelle paix.
St Augustin - Les Confessions
Calligraphie: "Dieu est beau" de Abdelatif Habib
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26/09/2011
L'automne
Salut ! bois couronnés d’un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards !
Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire,
J’aime à revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois !
Oui, dans ces jours d’automne où la nature expire,
A ses regards voilés, je trouve plus d’attraits,
C’est l’adieu d’un ami, c’est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !
Ainsi, prêt à quitter l’horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l’espoir évanoui,
Je me retourne encore, et d’un regard d’envie
Je contemple ses biens dont je n’ai pas joui !
Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ;
L’air est si parfumé ! la lumière est si pure !
Aux regards d’un mourant le soleil est si beau !
Je voudrais maintenant vider jusqu’à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel !
Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel ?
Peut-être l’avenir me gardait-il encore
Un retour de bonheur dont l’espoir est perdu ?
Peut-être dans la foule, une âme que j’ignore
Aurait compris mon âme, et m’aurait répondu ? …
La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ;
A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu’elle expire,
S’exhale comme un son triste et mélodieux.
Alphonse de Lamartine, Méditations poétiques
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21/09/2011
Reste tranquille
Reste tranquille, si soudain
l'Ange à ta table se décide ;
efface doucement les quelques rides
que fait la nappe sous ton pain.
Tu offriras ta rude nourriture
pour qu'il en goûte à son tour,
et qu'il soulève à sa lèvre pure
un simple verre de tous les jours.
Ingénuement, en ouvrier céleste,
il prête à tout une calme attention ;
il mange bien en imitant ton geste,
pour bien bâtir à ta maison.
RM Rilke
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