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20/03/2012

Ronde de printemps

printemps.jpg

Ronde de Printemps


À Charles de Sivry.

Dans le Parc, dans le Parc les glycines frissonnent,
Etirant leurs frêles bras -
Ainsi que de jeunes filles
Qui se réveillent d’un court sommeil
Après la nuit dansée au bal,
Les boucles de leurs cheveux
Tout en papillotes
Pour de prochaines fêtes -
Dans le Parc.
Dans les Prés, dans les Prés les marguerites blanches
S’endimanchent, et les coquelicots
Se pavanent dans leurs jupes
Savamment fripées,
Mais les oiseaux, un peu outrés,
Rient et se moquent des coquettes
Dans les Prés.
Dans les Bois, dans les Bois les ramures s’enlacent:
Voûte de Cathédrale aux Silences
Où le pas des Visions se fait pieux et furtif,
Parmi les poses adorantes des Hêtres
Et les blancs surplis des Bouleaux -
Sous les vitraux d’émeraude qui font
Cette lumière extatique -
Dans les Bois.
Dans l’Eau, dans l’Eau près de joncs somnolents
Tremblent les étoiles plues du soleil
Dans l’Eau,
Et la Belle tout en pleurs
Tombe parmi les joncs somnolents,
Et la Belle
Meurt parmi la torpeur lumineuse des flots:
La Belle Espérance
S’est noyée, et cela fait des ronds
Dans l’Eau.

18 mai 1889.

Marie Krysinska, Rythmes pittoresques

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13/03/2012

Bestiaires

Les Herbiers
SOIRÉE LECTURE ET CHANT À LA TOUR DES ARTS
Mercredi 21 mars 2012 à 20h30
B E S T I A I R E S . . .
Au programme :
CHANT :
Des fables de La Fontaine sur une musique de Marie-Madeleine Duruflé
Le bestiaire de Francis Poulenc, cycle de six mélodies françaises sur des poèmes de Guillaume Apollinaire.
par les élèves de la classe de chant d’Olivia-Marie Garreau-Thlang.
LECTURE :
Textes et poèmes de Pierre Louki, Frank Pavloff, Roland Dubillard, Jacques A. Bertrand; Pierre Autin-Grenier.
lus par Catherine Luce et Gabriel Arnaud.
~ ~ ~
Soirée organisée par l’association Écho Optique
et l’École Municipale de Musique des Herbiers
Entrée gratuite.

12/03/2012

Faire son vitrail

patron-vitraux.jpg


Je
laisse la blessure faire
son travail sa lumière

Un arc bleu électrique
en ciel ébloui
sur un peu de rouge et de soleil

Je
laisse la blessure faire
son vitrail

TP extrait des "Jours sans bagages"

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09/03/2012

De braise et de sable

sommes poussière.jpg


De braise et de sable

fatigue me ruine

 

Eboulis lourd et gris

des falaises qui lâchent

 

La force friable

au feu de l’édifice

 

me met mal à l’aise

mauvais équilibre

 

La fatigue me pèse

corps au bord

 

du précipice

in extremis


TP dans Terre d'envol

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08/03/2012

Qui suis-je?

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Quel est cet arrachement à moi-même

que d’être un arbre

déraciné de son poème ?

 

qui suis-je

sinon rien devenu rien

allant nuement

parmi les phrases

de mon chemin ?


TP dans "Terre d'envol"

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07/03/2012

Lorsque l'enfant paraît

Victor HUGO   (1802-1885)

bebe-visage-gros-plan-icone.jpg

Lorsque l'enfant paraît

Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris.
Son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux,
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir l'enfant paraître,
Innocent et joyeux.

Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre
Fasse autour d'un grand feu vacillant dans la chambre
Les chaises se toucher,
Quand l'enfant vient, la joie arrive et nous éclaire.
On rit, on se récrie, on l'appelle, et sa mère
Tremble à le voir marcher.

Quelquefois nous parlons, en remuant la flamme,
De patrie et de Dieu, des poètes, de l'âme
Qui s'élève en priant ;
L'enfant paraît, adieu le ciel et la patrie
Et les poètes saints ! la grave causerie
S'arrête en souriant.

La nuit, quand l'homme dort, quand l'esprit rêve, à l'heure
Où l'on entend gémir, comme une voix qui pleure,
L'onde entre les roseaux,
Si l'aube tout à coup là-bas luit comme un phare,
Sa clarté dans les champs éveille une fanfare
De cloches et d'oiseaux.

Enfant, vous êtes l'aube et mon âme est la plaine
Qui des plus douces fleurs embaume son haleine
Quand vous la respirez ;
Mon âme est la forêt dont les sombres ramures
S'emplissent pour vous seul de suaves murmures
Et de rayons dorés !

Car vos beaux yeux sont pleins de douceurs infinies,
Car vos petites mains, joyeuses et bénies,
N'ont point mal fait encor ;
Jamais vos jeunes pas n'ont touché notre fange,
Tête sacrée ! enfant aux cheveux blonds ! bel ange
À l'auréole d'or !

Vous êtes parmi nous la colombe de l'arche.
Vos pieds tendres et purs n'ont point l'âge où l'on marche.
Vos ailes sont d'azur.
Sans le comprendre encor vous regardez le monde.
Double virginité ! corps où rien n'est immonde,
Âme où rien n'est impur !

Il est si beau, l'enfant, avec son doux sourire,
Sa douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire,
Ses pleurs vite apaisés,
Laissant errer sa vue étonnée et ravie,
Offrant de toutes parts sa jeune âme à la vie
Et sa bouche aux baisers !

Seigneur ! préservez-moi, préservez ceux que j'aime,
Frères, parents, amis, et mes ennemis même
Dans le mal triomphants,
De jamais voir, Seigneur ! l'été sans fleurs vermeilles,
La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles,
La maison sans enfants !

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