Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/04/2013

Sur les feuilles du temps

cailleau.jpg

Samedi dernier, le l'ai passé toute la journée avec Claude Cailleau qui vient de publier chez Echo optique dans une toute nouvelle collection appelée "L'effeuillée" un nouveau recueil "Sur les feuilles du temps".

Je fais mienne cette réflexion que l'auteur écrit en 4ème page de couverture:"Le poème reste un écrit mystérieux. Venu d'où? Personne ne sait. Pas mêmelepoète qui, pourtant, l'a vu naître au bout de sa plume. Si l'énigme demeure, le message est là, avec, disait Pierre Reverdy, un homme à découvrir entre les lignes, derrière les mots."

Claude Cailleau: Sur les feuilles du tempos - Echo optique - 2013

00:00 Publié dans Livres, Poèmes | Lien permanent | Commentaires (3)

31/03/2013

Alleluia!

exultet.gif

284780_4.jpg

Il y a une fissure par laquelle perce le jour,

Il y a dans le temps une fracture qui nous libère,

Il y a le vent qui se lève et qui vient du tombeau,

Il y a le large qui s’offre à notre advenir.

Parce que l’Homme-Jésus n’est plus là

Parce que ce qui était scellé est ouvert,

Parce que femmes et anges se sont rencontrés,

A l’opposé de la visite que fit l’ange à la femme.

Je ne sais rien dire de la résurrection de Jésus,

Que le cheminement de nos pas de tristesse,

Sur les routes du monde qui vont à Emmaüs,

Où nos vies sont brisées en des miettes de joie.

La résurrection de Jésus est un secret,

Que nous avons à vivre plus qu’à dire,

Elle traverse toutes nos morts

Et ressuscite tous nos bonheurs.

Elle est éternité au cœur de nos tendresses,

Elle est l’avers de nos fragilités,

Elle est pour nous et non pour Dieu,

Elle est pour l’homme qui a peur de la mort.

Jacques Mortier

27/03/2013

Davantage de vie

darwich.JPGJe veux davantage de vie pour te rencontrer, davantage d’exil.
Si mon cœur était léger, je l’aurais lâché sur chaque abeille.

Je veux davantage de cœur pour pouvoir arriver à la cheville d’un palmier.
Si ma vie m’appartenait, je t’aurais attendue derrière les vitres de l'absence.

Je veux davantage de chansons pour porter mille et unes portes,
Les dresser comme une tente en plein pays, et habiter une phrase. Je veux davantage de dames pour connaître le dernier baiser
Et la première belle mort sur un poignard trempé dans le vin des nuages.

Je veux davantage de vie pour que mon cœur reconnaisse les siens Et que je puisse revenir à… une heure de sable.

Je veux davantage de vie – Mahmoud Darwich
Recueil : wardoun aqal Plus rares sont les roses, 1972.
Traduction Abdellatif Laâbi Les éditions de minuit

00:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (2)

24/03/2013

Dimanche des Rameaux

rameaux 3.JPG

À Paul Lafond.

Dimanche
des Rameaux…
Les blancs hameaux,
les ormeaux,
les sureaux,
les roseaux,
les fuseaux,
les bestiaux
s’endorment
comme
des oiseaux.

À l’ombre des feuilles,
les eaux lentes
se recueillent
dimanchement.

Ô Rousseau !
Où sont
les sons
des chalumeaux ?

Les moutons
sur les prairies
fleuries
sont monotones.

J’ai accompagné
le long des haies
matinales
le facteur rural…

Les cloches sonnaient larges
et toutes,
comme des gouttes
d’orage.

Mon cœur fleurissait
et je prosternais
mon âme
inquiète et calme

vers les noires
éminences
des coteaux sur
qui est l’azur.

Les nuages blancs,
malgré le beau temps,
semblaient lourds
d’eau d’ouragan.

Nous sommes allés
dans les allées
creusées par les
ondées.

Les murs des chaumières
avaient des éviers
de pierre,
de fougères et de lierre.

Maintenant je prie,
ô mon Dieu, mon Dieu,
devant le ciel bleu
où un moineau crie.


1897.

Francis Jammes

"De l'Angélus de l'aube à l'Angélus du soir"

00:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (3)

20/03/2013

Le printemps

cerisier.jpg

Le printemps  (E.Roda Gil - A. Branduardi)

Il aura les cils des yeux bleu-gris
Les nids des oiseaux qui passent
Se poseront sur ses hanches
Pour changer la place du Pôle
Pour inventer la boussole.


Agenouillé près de la source
Et pour y mouiller ses lèvres
Pour savoir si elle est bonne
Pour noyer la place du Pôle
Pour oublier la boussole.


Pour l'abeille, la neige s'en va
Dans l'herbe la feuille se tourne
Pour cacher sa joie
Pour les hommes, les femmes et les bois
Le Printemps passe
Au nord et au sud à la fois.
Oh printemps tu passes
Sur les glaces de l'ennui.


Il aura les cils des yeux bleu-gris
Les nids des oiseaux qui passent
Se poseront sur ses hanches
Pour changer la place du Pôle
Pour inventer la boussole.

Oh printemps tu passes
Sur les glaces de l'ennui.

16/03/2013

Enez Aval

Enez Aval

 

aval.JPG

 

Il y avait
ces murs de pierre
où le vent se brisa
sur les rêves

des hommes venus
de l’autre côté
des siècles

et de la mer

Il y avait cette croix
grise
par temps de pluie
blanche par temps de ciel

quand la lumière pose son poids de neige
sur la terre

Il y avait cette île ouverte
au jour de l’équinoxe
et la fleur fragile parmi le vent

forte
parmi la vie

Yvon Le Men dans La patience des pierres, 1995, ibid. p. 285

Article dans le Ouest-France du 15 mars 2013

00:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (2)