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07/09/2014

Les arbres

 

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Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme !

Au gré des envieux, la foule loue et blâme ;

Vous me connaissez, vous ! – Vous m’avez vu souvent,

Seul dans vos profondeurs, regardant et rêvant.

Vous le savez, la pierre où court un scarabée,

Une humble goutte d’eau de fleur en fleur tombée,

Un nuage, un oiseau, m’occupent tout un jour.

La contemplation m’emplit le cœur d’amour.

Vous m’avez vu cent fois, dans la vallée obscure,

Avec ces mots que dit l’esprit à la nature,

Questionner tout bas vos rameaux palpitants,

Et du même regard poursuivre en même temps,

Pensif, le front baissé, l’oeil dans l’herbe profonde,

L’étude d’un atome et l’étude du monde.

Attentif à vos bruits qui parlent tous un peu,

Arbres, vous m’avez vu fuir l’homme et chercher Dieu !

Feuilles qui tressaillez à la pointe des branches,

Nids dont le vent au loin sème les plumes blanches,

Clairières, vallons verts, déserts sombres et doux,

Vous savez que je suis calme et pur comme vous.

Comme au ciel vos parfums, mon culte à Dieu s’élance,

Et je suis plein d’oubli comme vous de silence!

La haine sur mon nom répand en vain son fiel;

Toujours – je vous atteste, ô bois aimés du ciel !

J’ai chassé loin de moi toute pensée amère,

Et mon coeur est encor tel que le fit ma mère

 

Arbres de ces grands bois qui frissonnez toujours,

Je vous aime, et vous, lierre au seuil des antres sourds,

Ravins où l’on entend filtrer les sources vives,

Buissons que les oiseaux pillent, joyeux convives

Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois,

Dans tout ce qui m’entoure et me cache à la fois,

Dans votre solitude où je rentre en moi-même,

Je sens quelqu’un de grand qui m’écoute et qui m’aime !

 

Aussi, taillis sacrés où Dieu même apparaît,

Arbres religieux, chênes, mousses, forêt,

Forêts ! c’est dans votre ombre et dans votre mystère,

C’est sous votre branchage auguste et solitaire,

Que je veux abriter mon sépulcre ignoré,

Et que je veux dormir quand je m’endormirai.

 

Victor HUGO (1802-1885)

Recueil : Les contemplations

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27/08/2014

Grenier

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Odeur de la famille !

Que j'aille me cacher

Au grenier qui m'habille

De poudreuse clarté !

 

Que l'hirondelle crie,

Qu'un chat vienne me voir,

La lucarne est emplie

De ciel et de silence.

 

Ou si l'averse inonde

Les tuiles murmurantes,

Que j'entre dans un monde

Tout protégé d'absence.

 

Charbon du crépuscule,

L'ange t'apporte à moi !

J'entends le vent léger

Qui marche sur le toit.

 

Henri Thomas

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19/08/2014

Ostinato

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Las, le temps réduit sa voilure
et dans l’ostinato des vagues
toute la mer se ride, mais
que veut le vent, que veut le vent ?
 
Gilles Baudry
Le bruissement du vent dans les feuilles
Rougerie 2013

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26/07/2014

Monde danse

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Que la terre tourne et danse

par nos mains

  

la terre est un ballon d’enfance

à retrouver

 

un jardin de sable et de vent

sous un soleil toujours levant

pour une vie toujours devant

 

TP

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25/07/2014

Bord de mer

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Bord de mer

 

mains dans les poches

pull marin

cheveux au large

 

se sentir proche

des éléments

 

un peu sauvage

comme la côte

 

faire corps

sans âge

avec elle

 

TP

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26/06/2014

Prendre le soleil

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A chaque détour du chemin

Guetter l’émerveillement

Qui pourrait soudain

Nous embraser tout entier

 

Jusqu’à l’os

Sentir trembler la chair

Qu’un silence profond

Conduit à l’écoute

 

Prendre le soleil

Et goûter l’éternité

Contenue dans l’instant

D'une la goutte de miel

 

L’étincelle craquée

Au dernier silex

De nos résistances

 

TP

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