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12/06/2015

Le Caravage

bacchus.jpeg

Le Caravage: Bacchus.

A la vie

à la mort

à l’envie de mordre

la vie à pleine mort

 

Les poings fermés

les manches retroussées

la grappe mûre

de sa chevelure

la mèche rebelle

allumée

 

Sur l’épaule lumineuse

nulle trace de besace

 

Le sein nu auréolé

 

Visage d’ange

à la tempe dégarnie

que nulle lampe n’éblouit

sinon la grâce

qui le ravage

 

TP

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11/06/2015

Nostalgie

 

homme enfant.jpeg

 

Comme si tu venais
et t'en allais tout doucement,
d'un autre chemin
vers un autre chemin.

Te voir,
et déjà à nouveau ne plus te voir.
Passer d'un pont à un autre pont.
-Le pied léger,
la lumière vaincue, joyeuse.

Jeune garçon qui serait moi
regardant l'eau
couler au fil du courant
quand dans le miroir
ton sillage glisse et disparait.

Vicente Aleixandre, Ombre du paradis ( Espagne )

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02/06/2015

Tu es irremplaçable

guitare.jpg

Si la note disait : ce n'est pas une note qui fait une musique...
        il n'y aurait pas de symphonie.

Si le mot disait : ce n'est pas un mot qui fait une page...
        il n'y aurait pas de livre.

Si la pierre disait : ce n'est pas une pierre qui peut monter un mur...
        il n'y aurait ni maison, ni église ni cathédrale.

Si la goutte disait : ce n'est pas une goutte d'eau qui peut faire une rivière...
        il n'y aurait pas d'océan.

Si le grain de blé disait : ce n'est pas un grain de blé qui peut ensemencer un champ...
        il n'y aurait pas de moisson.

Si l'homme disait : ce n'est pas un geste d'amour qui peut sauver l'humanité...
        il n'y aurait jamais de justice et de paix,
        de dignité et de bonheur sur la terre des hommes.

Comme la symphonie a besoin de chaque note,
Comme le livre a besoin de chaque mot,
Comme la maison a besoin de chaque pierre,
Comme l'océan a besoin de chaque goutte d'eau,
Comme le moissonneur a besoin de chaque grain de blé,
        l'humanité tout entière a besoin de toi, là où tu es.

Et on pourrait ajouter : là comme tu es,
avec ta joie, ton espérance, ta souffrance, ta misère, ta vieillesse.
L’humanité toute entière a besoin de toi, car tu es unique.
Aimé de Dieu et donc irremplaçable.

Michel Quoist

14/05/2015

Clod'Aria

ca.jpgLa vendéenne Clod’Aria, auteur d’une trentaine de recueils de poésie et d’ouvrages, est décédée à L’Orbrie dans la nuit de lundi.

Le village de L’Orbrie est en deuil. Clod’Aria, poète et écrivain, s’est éteinte dans la nuit de lundi.Née à Paris en 1916 puis élevée en Vendée, Suzanne Humbert-Droz, plus connue sous le pseudonyme Clod’Aria, y exerça le métier d’institutrice pendant vingt-cinq ans.

Une trentaine de recueils de poésie figurent parmi ses œuvres et quelques ouvrages en prose comme La Dormeuse de Chaix" Simplicité, générosité et intelligence du cœur étaient ses principaux traits de caractère", commente Françoise Couton, amie très proche de Clod’Aria.     (Ouest-France)

Aux éditions Echo Optique:

Le cœur s'obstine

Micro-climat

Nous naissons lentement

nous mettons toute l'existence

pour naître

 

J'ai écrit

comme j'ai aimé

à cœur perdu.

 

Extraits de "Le cœur s'obstine"

 

04/05/2015

Ecrire

ecrire.jpg

Ecrire, c’est se laisser glisser sur le lac gelé de ses mélancolies

ou faire crisser ses pas sur des chemins risqués.

 

Ecrire, c’est danser l’adolescence du poème de sa vie,

et vivre la folle aventure de ses ambitions futures.

 

Ecrire, c’est rêver à l’aune de ses révolutions

l’idée mûre qui dressera le château de ses trésors enfouis.

 

Ecrire, c’est accrocher aux initiales fleuries des saisons

la remorque des jours, les chapitres de son Histoire.

 

Ecrire, c’est vouloir retrouver dans le miroir des années

le visage inconnu de l’enfant qu’on était.

 

Ecrire, c’est puiser dans le sang de ses blessures

la médecine de ses résurrections.

 

Ecrire, c’est tailler son crayon, gommer les ratures,

se faire petit mouton, se donner en pâture.

 

Ecrire, c’est à la fin écraser la craie dans l’encrier

la cigarette dans le cendrier.

 

Et se dire en croquant une pomme

et regardant la fumée qui s’envole :

 

tout est consommé, tout est consumé.

 

« Ecrire, c’est aussi ne pas parler. C’est se taire.

C’est hurler sans bruit. »   Marguerite Duras

 

TP

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28/04/2015

La nuit n'est jamais complète

                  

fenetre ouverte.gif

                   La nuit n'est jamais complète.
Il y a toujours puisque je le dis,
Puisque je l'affirme,
Au bout du chagrin une fenêtre ouverte,
Une fenêtre éclairée.
Il y a toujours un rêve qui veille,
Désir à combler, faim à satisfaire,
Un cœur généreux,
Une main tendue, une main ouverte,
Des yeux attentifs,

                  Une vie, la vie à se partager.

 

                  Paul Eluard

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