04/05/2015
Ecrire
Ecrire, c’est se laisser glisser sur le lac gelé de ses mélancolies
ou faire crisser ses pas sur des chemins risqués.
Ecrire, c’est danser l’adolescence du poème de sa vie,
et vivre la folle aventure de ses ambitions futures.
Ecrire, c’est rêver à l’aune de ses révolutions
l’idée mûre qui dressera le château de ses trésors enfouis.
Ecrire, c’est accrocher aux initiales fleuries des saisons
la remorque des jours, les chapitres de son Histoire.
Ecrire, c’est vouloir retrouver dans le miroir des années
le visage inconnu de l’enfant qu’on était.
Ecrire, c’est puiser dans le sang de ses blessures
la médecine de ses résurrections.
Ecrire, c’est tailler son crayon, gommer les ratures,
se faire petit mouton, se donner en pâture.
Ecrire, c’est à la fin écraser la craie dans l’encrier
la cigarette dans le cendrier.
Et se dire en croquant une pomme
et regardant la fumée qui s’envole :
tout est consommé, tout est consumé.
« Ecrire, c’est aussi ne pas parler. C’est se taire.
C’est hurler sans bruit. » Marguerite Duras
TP
21:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (1)
28/04/2015
La nuit n'est jamais complète
Une vie, la vie à se partager.
Paul Eluard
00:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)
26/04/2015
Prendre le temps
Je vais prendre le temps
de laisser poser mon regard
sur les choses de tous les jours
et les voir autrement,
celles que chaque matin,
je croise sans les voir.
Toutes les choses familières
que je côtoie à longueur de jour,
de mois, d’année…
Je vais prendre le temps
de voir l’étrangeté des arbres,
ceux de mon jardin, ceux du parc voisin,
qui le crépuscule venu bruissent de mystère…
Je vais prendre le temps
de poser mon regard
sur les êtres que j’aime
et de regarder autrement les miens,
celles et ceux qui me sont les plus proches
et que parfois je ne vois même plus,
que je n’entends même plus,
tant le souci de mes affaires, de mon travail,
parasitent mon cœur et mon corps…
Oui, je vais prendre le temps de les découvrir
de me laisser surprendre
encore et toujours par ceux que j’aime.
Oui, je vais prendre le temps de te rencontrer aussi,
toi mon Dieu,
au-delà des mots, des formules et des habitudes.
Oui, je vais aller à ta rencontre comme au désert
et tu me surprendras, mon Dieu.
Oui, je vais prendre le temps
de te rencontrer autrement.
Saint Augustin
00:04 Publié dans Pensées, Poèmes, Réflexions spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0)
07/03/2015
Cris
ô mon frère
hier est livré à la poussière
et demain
tu le prendras à deux mains
ne lève pas le petit doigt
ne demande pas la permission
et brandis ton crayon
ce n’est pas une mine de charbon
mais de l’or à foison
un trésor que tu tiens
entre tes mains
tu veux crier ? tais-toi !
écris un poème
pas d’autres lois
pas d’autres fois
pas d’autres choix
bouge-toi
et le vent s’en mêlera
va plus loin que loin
vers la fin sans fin
et si le brouillard est une fumée sans feu
et si derrière un homme
il n’y a jamais qu’un homme
toi tu as
de la puissance rêveuse à vendre
et ce que tu veux c’est la vie
avec la lumière qu’elle procure
TP
00:00 Publié dans Cris, Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)
06/03/2015
Insurrection poétique
"La poésie peut encore sauver le monde en transformant la conscience" Lawrence Ferlinghetti
Fait de langue, la poésie est aussi, et peut-être d'abord, « une manière d'être, d'habiter, de s'habiter » comme le disait Georges Perros.
Parole levée, vent debout ou chant intérieur, elle manifeste dans la cité une objection radicale et obstinée à tout ce qui diminue l'homme, elle oppose aux vains prestiges du paraître, de l'avoir et du pouvoir, le voeu d'une vie intense et insoumise. Elle est une insurrection de la conscience contre tout ce qui enjoint, simplifie, limite et décourage. Même rebelle, son principe, disait Julien Gracq, est le « sentiment du oui ». Elle invite à prendre feu.
Jean-Pierre Siméon, directeur artistique du Printemps des Poètes
14:00 Publié dans Actualités, Art, Cris, Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)
04/02/2015
Février
Les petits matins froids du mois de février
Se lèvent dans des tons de rouge orangé,
Et les nuages lentement s'étirent,
Laissant au soleil le temps de se vêtir.
De sa douce chaleur, il fait fondre la glace
Que la nuit dépose comme une carapace,
Sur une nature, encore engourdie
Qui ne demande qu'à reprendre vie.
Février à mauvaise réputation.
A la lecture des vieux dictons
On le dit, froid, pluvieux, venteux
Et pourtant il est bien besogneux
Puisqu'il prépare le Printemps
Tirant la nature de son engourdissement
Un petit peu plus, chaque jour
Sans rien attendre en retour
Que de mourir, pour laisser sa place
A ce coquin de mois de Mars.
Mardi-gras et la chandeleur
Amènent à ce petit mois travailleur
Un air de fête, apprécié des petits
Qui le couvrent des couleurs des confettis.
D. Sagne
00:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)