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15/03/2013

Le bilan

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Ah! ils nous en ont fait avaler des couleuvres
De Prague à Budapest, de Sofia à Moscou
Les staliniens zélés qui mettaient tout en œuvre
Pour vous faire signer les aveux les plus fous
Vous aviez combattu partout la bête immonde
Des brigades d´Espagne à celles des maquis
Votre jeunesse était l´Histoire de ce monde
Vous aviez nom Kostov ou London ou Slansky

Au nom de l´idéal qui vous faisait combattre
Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd´hui

Ah! ils nous en ont fait applaudir des injures
Des complots déjoués, des dénonciations
Des traîtres démasqués, des procès sans bavures
Des bagnes mérités, des justes pendaisons
Ah! comme on y a cru aux déviationnistes
Aux savants décadents, aux écrivains espions
Aux sionistes bourgeois, aux renégats titistes
Aux calomniateurs de la révolution

Au nom de l´idéal qui nous faisait combattre
Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd´hui

Ah! ils nous en ont fait approuver des massacres
Que certains continuent d´appeler des erreurs
Une erreur, c´est facile comme un et deux font quatre
Pour barrer d´un seul trait des années de terreur
Ce socialisme était une caricature
Si les temps on changé, des ombres sont restées
J´en garde au fond du cœur la sombre meurtrissure
Dans ma bouche, à jamais, la soif de vérité

Au nom de l´idéal qui nous faisait combattre
Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd´hui

Mais quand j´entends parler de bilan positif
Je ne peux m´empêcher de penser : A quel prix?
Et ces millions de morts qui forment le passif
C´est à eux qu´il faudrait demander leur avis
N´exigez pas de moi une âme de comptable
Pour chanter au présent ce siècle-tragédie
Les acquis proposés comme dessous de table
Les cadavres passés en pertes et profits

Au nom de l´idéal qui nous faisait combattre
Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd´hui

C´est un autre avenir qu´il faut qu´on réinvente
Sans idole ou modèle, pas à pas, humblement
Sans vérité tracée, sans lendemains qui chantent
Un bonheur inventé définitivement
Un avenir naissant d´un peu moins de souffrance
Avec nos yeux ouverts en grand sur le réel
Un avenir conduit par notre vigilance
Envers tous les pouvoirs de la Terre et du Ciel

Au nom de l´idéal qui nous faisait combattre
Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd´hui


Jean Ferrat

14/03/2013

Et si la vie est courte

 

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Jamais je n'ai cherché la gloire

Ni voulu dans la mémoire

des hommes

Laisser mes chansons

Mais j'aime les mondes subtils

Aériens et délicats

Comme des bulles de savon.

J'aime les voir s'envoler,

Se colorer de soleil et de pourpre,

Voler sous le ciel bleu, subitement trembler,

Puis éclater...

 

Le chemin se fait en marchant

Et quand tu regardes derrière toi

Tu vois le sentier que jamais

Tu ne dois à nouveau fouler

Voyageur ! Il n'y a pas de chemins

Rien que des empreintes laissées sur la mer


 

Et si la vie est courte

 

et si la mer n'arrive pas à ta galère

 

attends sans partir et espère toujours

 

car l'art est long et, d'ailleurs

 

c'est sans importance.

 

Antonio Machado

 

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13/03/2013

Fuite en avant

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L’extérieur ment.

L’extérieur simule.

L’extérieur rassure.

On se tourne autour.

On se contourne, toujours.

On ne se rencontre jamais.

A se constater du dehors,

On se protège du reflet-faille.

On fuit la chute. On fuit la vérité.

 

Violette De Rosnay

12/03/2013

Printemps des poètes

Le Printemps des Poètes

du 9 au 24 mars

Cliquer sur le logo pour atteindre le site officiel

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La poésie au cœur du combat, tel est le thème de la 4e édition du Printemps des poètes à La Roche-sur-Yon. Qui, cette année, se fait l'écho des récents printemps arabe, iranien, voire berbère naguère, où les poètes ont su s'indigner pour accompagner la légitime revendication à la dignité humaine. L'indignation constitue l'essence du combat poétique, provoque l'entrée des poètes en résistance à toute espèce de totalitarisme, l'histoire de la littérature en témoigne: Victor Hugo en exil sous Napoléon le Petit, le yonnais Jean Bouhier fondateur de l'École de Rochefort insoumise à Pétain, le palestinien Mahmoud Darwich, les algériens Tahar Djaout et Lounès Matoub et tant d'autres acteurs de la liberté.
C'est que, comme le soulignait l'écrivain Kateb Yacine, «il y a une opposition irréductible entre le verbe libre (la poésie) et le verbe religieux» et ses ersatzs, les idéologies politiques «ces religions sans Dieu» (Hegel). Et si les circonstances l'imposent, le combat de la poésie se change en poésie de combat où «le mot, c'est un coup de fusil qui part» (formule de Farida Aït Ferroukh lors d'un débat à La Roche-sur-Yon). Faut-il rappeler l'œuvre de résistance active des Char, Éluard, Aragon, Guillevic...?
La poésie affouille le vif du langage. En cette période de crise qui dépèce à vif le quotidien des hommes, est-il étonnant que l'on se tourne vers les poètes? Et insolite que ce sont de jeunes étudiantes qui portent le projet de ce Printemps des poètes? Et que cela se passe à La Roche-sur-Yon qui entretient des liens de forte amitié avec Tizi-Ouzou et le peuple Amazigh? Pas vraiment. La poésie vise au cœur de l'humain, tire une «salve d'avenir» (Machado). Ce n'est pas un privilège de rencontrer les poètes invités lors de cet événement, c'est une nécessité. À très bientôt, donc.
 
Louis Dubost, poète


07/02/2013

Quand l'amour devient partage

S8000024.JPGQuand la nuit du doute, du découragement, emprisonne ma vie, Quand les événements sont trop lourds à porter, Quand la souffrance envahit tout mon être, Quand je n'arrive plus à trouver les mots pour te parler Seigneur, donne-moi ta parole. Qu'elle m'aide à retrouver la confiance, Qu'elle m'entraîne à murmurer les mots que ton Esprit fait naître en moi, Quand la vie refleurit, Quand l'amour devient partage, Que ta parole chante et vive en moi, en nous, Qu'elle nous soutienne, à chaque instant, Qu'elle fructifie, éternellement.

Jean-Noël Klinguer

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01/02/2013

Propos sur la poésie

livre.JPGSur la poésie par Joseph Joubert (1754-1824)

Le talent poétique naît dans les âmes vives de l’impuissance de raisonner. Les poètes sont enfants avec beaucoup de grandeur d’âme et avec une céleste intelligence. Les beaux vers sont ceux qui s’exhalent comme des sons ou des parfums. On ne peut trouver de poésie nulle part quand on n’en porte pas en soi.