26/06/2012
Par une nuit obscure
Par une nuit obscure - Poème de St jean de la Croix
mis en musique et interprété par Pierre Eliane.
00:00 Publié dans Musiques, Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)
20/06/2012
C'est l'été

Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombres ne quittaient pas la route du bois. J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit.
La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.
Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.
Alors je levai un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l’ai dénoncée au coq.
A la grand’ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre,je la chassais.
En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu son immense corps. L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois.
Au réveil il était midi.
Arthur Rimbaud, Illuminations
00:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)
06/06/2012
Regarde, écoute...
Regarde...Écoute...
Observez les lis des champs.
Salomon lui-même, dans toute sa gloire,
n'a jamais été vêtu comme l'un deux.
As-tu déjà pris du temps pour regarder
une fleur, une simple fleur?
sa couleur fascinante,
sa forme unique,
son parfum subtil,
sa beauté sans prétention,
son langage muet,
son message discret...?
Oui, as-tu déjà pris du temps
pour une fleur?
Laissez venir à moi les enfants:
ne les empêchez pas.
Le royaume de Dieu est
à ceux qui sont comme eux.
T'es-tu déjà arrêté
à regarder un enfant,
à écouter son rire?
sa mélodie incomparable,
sa couleur sans pareille,
sa pureté sans faille,
sa transparence cristalline...
Oui, t'es-tu déjà laissé saisir le coeur
par un rire d'enfant?
Lève-toi devant les cheveux blancs
et sois plein de respect pour un vieillard:
c'est ainsi que tu auras la crainte de Dieu.
As-tu déjà contemplé le regard d'un vieillard ?
sa tendresse bienveillante,
son humilité tranquille,
sa sagesse silencieuse...
Oui, as-tu déjà écouté
le regard d'une personne âgée?
Oui,
ce n'est pas du temps perdu
que de regarder
la simplicité d'une fleur,
la splendeur d'un coucher de soleil,
la grâce des jeunes filles,
le dévouement d'une maman,
le labeur d'un homme mûr,
le visage ridé d'un vieillard...
Regarde et regarde encore !
regarde et admire !
regarde et émerveille-toi !
regarde jusqu'à contempler !
Auteur: Jules Beaulac
00:00 Publié dans Poèmes, Réflexions spirituelles | Lien permanent | Commentaires (1)
03/06/2012
Fête des mères
00:00 Publié dans Actualités, Poèmes | Lien permanent | Commentaires (1)
24/05/2012
Il meurt lentement
Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n'écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.
Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l'habitude,
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements,
ou qui ne parle jamais à un inconnu.
Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d'émotions,
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés.
Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu'il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n'a fui les conseils sensés.
Vis maintenant !
Risque-toi aujourdhui !
Agis tout de suite !
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d'être heureux !
Pablo Neruda
00:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)
18/05/2012
L'écho
Rôdant, triste et solitaire
Dans la forêt du mystère,
J’ai crié le coeur très las :
- « La vie est triste ici-bas ! »
L’Écho m’a répondu : « Bah ! »
– « Écho, la vie est méchante ! »
Et, d’une voix bien touchante,
L’Écho m’a répondu : « Chante ! »
– « Écho, Écho des grands bois,
Lourde, trop lourde est ma croix ! »
L’Écho m’a répondu : « Crois ! »
– « La haine en moi va germer,
Dois-je rire ou blasphémer ? »
Et l’Écho m’a dit : « Aimer ! »
Comme l’Écho des grands bois
M’a conseillé de le faire :
J’aime, je chante et je crois !
Et je suis heureux sur terre !
Théodore Botrel (1868-1925)
00:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)