23/01/2013
Vient de paraitre
Aux éditions Echo optique:
Christophe JUBIEN : "Les mains autour du bol à fleurs".
Un recueil de haïkus dont voici un extrait:
Lune d'automne
mes pieds sous la table
ont des fourmis
Le camion s'engage
un instant séparées
les deux commères
Au touriste ébaubi
le chat errant
fait les yeux durs
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22/01/2013
Brassens
Les Herbiers (85)
SOIRÉE LECTURE ET CHANT À LA TOUR DES ARTS
Mercredi 23 janvier 2013 à 20h30
AU TEMPS DE BRASSENS.. .. ..
Au programme :
CHANT : Les amoureux des bancs publics, Brave Margot, Chanson pour l'auvergnat, Les copains d'abord, Les croquants, Fernande, Le gorille, Le parapluie, Les passantes, Le petit cheval, La prière, Les sabots d'Hélène...
par les élèves de la classe de chant d’Olivia-Marie Garreau-Thlang.
LECTURE : Villon (ballade des dames du temps jadis), Rabelais (Gargantua), Jean Richepin (Les oiseaux de passage, Philistins) - Interview Brel, Brassens, Ferré du 6 janvier 69 - Extraits de chansons de Brassens, lus par Catherine Luce, Lise Lundi, Hervé Rautureau et Gabriel Arnaud. ~ ~ ~
Soirée organisée par l’association Écho Optique
et l’École Municipale de Musique des Herbiers
Entrée gratuite.
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20/01/2013
Angine de poitrine
ANGINE DE POITRINE
Si la moitié de mon cœur est ici, docteur,
L’autre moitié est en Chine,
Dans l’armée qui descend vers le Fleuve Jaune.
Et puis tous les matins, docteur,
Mon cœur est fusillé en Grèce.
Et puis, quand ici les prisonniers tombent dans le sommeil
quand le calme revient dans l’infirmerie,
Mon cœur s’en va, docteur,
chaque nuit,
il s’en va dans une vieille
maison en bois à Tchamlidja
Et puis voilà dix ans, docteur,
que je n’ai rien dans les mains à offrir à mon pauvre peuple,
rien qu’une pomme,
une pomme rouge : mon cœur.
Voilà pourquoi, docteur,
et non à cause de l’artériosclérose, de la nicotine, de la prison,
j’ai cette angine de poitrine.
Je regarde la nuit à travers les barreaux
et malgré tous ces murs qui pèsent sur ma poitrine,
Mon cœur bat avec l’étoile la plus lointaine.
Nazim Hikmet - Extrait de "Il neige dans la nuit et autres poèmes", éditions Gallimard, 2002, page 89
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10/01/2013
Intimité
C'est un moment étincelant
Les choses ont une élasticité
Une tiédeur profonde
D'une féconde intimité
Etonnante.
Une épaisseur intérieure
De la relation humaine
Débouche un dynamisme
Entre l'esprit et la matière
Une prolifération de l'être.
8 avril 99
Chryssoula Katsianaki
dans Liaisons d'Affinité
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07/01/2013
Ballade à la lune
Ballade à la lune
C'était, dans la nuit brune,
Sur le clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i.
Lune, quel esprit sombre
Promène au bout d'un fil,
Dans l'ombre,
Ta face et ton profil ?
Es-tu l’œil du ciel borgne ?
Quel chérubin cafard
Nous lorgne
Sous ton masque blafard ?
N'es-tu rien qu'une boule,
Qu'un grand faucheux bien gras
Qui roule
Sans pattes et sans bras ?
Es-tu, je t'en soupçonne,
Le vieux cadran de fer
Qui sonne
L'heure aux damnés d'enfer ?
Sur ton front qui voyage.
Ce soir ont-ils compté
Quel âge
A leur éternité ?
Est-ce un ver qui te ronge
Quand ton disque noirci
S'allonge
En croissant rétréci ?
Qui t'avait éborgnée,
L'autre nuit ? T'étais-tu
Cognée
A quelque arbre pointu ?
Car tu vins, pâle et morne
Coller sur mes carreaux
Ta corne
à travers les barreaux.
Va, lune moribonde,
Le beau corps de Phœbé
La blonde
Dans la mer est tombé.
Tu n'en es que la face
Et déjà, tout ridé,
S'efface
Ton front dépossédé.
Rends-nous la chasseresse,
Blanche, au sein virginal,
Qui presse
Quelque cerf matinal !
Oh ! sous le vert platane
Sous les frais coudriers,
Diane,
Et ses grands lévriers !
Le chevreau noir qui doute,
Pendu sur un rocher,
L'écoute,
L'écoute s'approcher.
Et, suivant leurs curées,
Par les vaux, par les blés,
Les prés,
Ses chiens s'en sont allés.
Oh ! le soir, dans la brise,
Phœbé, sœur d’Apollon,
Surprise
A l'ombre, un pied dans l'eau !
Phœbé qui, la nuit close,
Aux lèvres d'un berger
Se pose,
Comme un oiseau léger.
Lune, en notre mémoire,
De tes belles amours
L'histoire
T'embellira toujours.
Et toujours rajeunie,
Tu seras du passant
Bénie,
Pleine lune ou croissant.
T'aimera le vieux pâtre,
Seul, tandis qu'à ton front
D'albâtre
Ses dogues aboieront.
T'aimera le pilote
Dans son grand bâtiment,
Qui flotte,
Sous le clair firmament !
Et la fillette preste
Qui passe le buisson,
Pied leste,
En chantant sa chanson.
Comme un ours à la chaîne,
Toujours sous tes yeux bleus
Se traîne
L'océan montueux.
Et qu'il vente ou qu'il neige
Moi-même, chaque soir,
Que fais-je,
Venant ici m'asseoir ?
Je viens voir à la brune,
Sur le clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i.
Ecrit par Alfred de MUSSET
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21/12/2012
Le petit peintre
Je n'ai jamais su vraiment qui, à mon premier matin, avait mis dans mes mains des couleurs et des pinceaux.
J'ai appris à dessiner et à peindre, mais rien de beau ne sortait qui puisse faire un jour un cadeau agréable à l'inconnu qui m'avait donné tant de talents.
Que vais-je donc lui offrir comme tableau?
Celui des attentats? des villes en feu? des accidents? des jeunes qui pleurent? des vieux qui meurent? Je ne sais faire que ça parce que je ne vois que ça! Et ce ne sera pas un beau cadeau pour lui!
- Mais si, me dit l'inconnu que je ne voyais pas dans tout ce noir. Dessine-moi tout cela; et moi, je viendrai, petit enfant, illuminer la toile. Je te ferai cadeau de ma lumière, et ensemble, nous mettrons mille couleurs.
- O oui, fais-moi cadeau de ta lumière et moi, je te ferai le plus beau de tous les tableaux: un monde ensoleillé d'amour et de joie où fleuriront la justice et la paix.
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