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27/02/2012

Les eaux de la source vivante

 

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Remplissez-vous

des eaux de la source vivante du Seigneur,

car elle est ouverte pour vous.
Venez, vous, tous les altérés,
prenez la boisson
et reposez-vous auprès de la source du Seigneur,
car elle est belle et pure et elle apaise l'âme;
 
ses eaux sont beaucoup plus suaves que le miel,
et le rayon de miel des abeilles
ne lui est pas comparable,
parce qu'elle sort des lèvres du Seigneur
et elle vient, infinie et invisible;
 
et jusqu'à ce qu'elle fût mise à leur portée,
ils ne l'ont pas connue.
Heureux ceux qui ont bu
et y ont apaisé leur soif (...)
 
Comme la source fait jaillir les eaux,
ainsi mon coeur fait jaillir la louange du Seigneur,
et mes lèbvres émettent pour lui une louange
et ma langue, des cantiques.
 
Odes de Salomon

21/02/2012

Carnaval

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Venise pour le bal s'habille.

De paillettes tout étoilé,
Scintille, fourmille et babille
Le carnaval bariolé.

Arlequin, nègre par son masque,
Serpent par ses mille couleurs,
Rosse d'une note fantasque
Cassandre son souffre-douleurs.

Battant de l'aile avec sa manche
Comme un pingouin sur un écueil,
Le blanc Pierrot, par une blanche,
Passe la tête et cligne l'oeil.

Le Docteur bolonais rabâche
Avec la basse aux sons traînés;
Polichinelle, qui se fâche,
Se trouve une croche pour nez.

Heurtant Trivelin qui se mouche
Avec un trille extravagant,
À Colombine Scaramouche
Rend son éventail ou son gant.

Sur une cadence se glisse
Un domino ne laissant voir
Qu'un malin regard en coulisse
Aux paupières de satin noir.

Ah ! fine barbe de dentelle,
Que fait voler un souffle pur,
Cet arpège m'a dit : C'est elle !
Malgré tes réseaux, j'en suis sûr,

Et j'ai reconnu, rose et fraîche,
Sous l'affreux profil de carton,
Sa lèvre au fin duvet de pêche,
Et la mouche de son menton.

Théophile GAUTIER (Émaux et Camées)

17/02/2012

Enivrez-vous

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Enivrez-vous !

Il faut être toujours ivre.

Tout est là : c’est l’unique question.

Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules

et vous penche vers la terre,

il faut vous enivrer sans trêve.

Mais de quoi ?

De vin, de poésie, ou de vertu, à votre guise.

Mais enivrez-vous.

Et si quelquefois,

sur les marches d’un palais,

sur l’herbe verte d’un fossé,

dans la solitude morne de votre chambre,

vous vous réveillez,

l’ivresse déjà diminuée ou disparue,

demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge,

à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit,

à tout ce qui roule,

à tout ce qui chante, à tout ce qui parle,

demandez quelle heure il est ;

et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront :

Il est l’heure de s’enivrer !

Pour n’être pas les esclaves martyrisés du temps,

enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse !

De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise.

 

(Charles Baudelaire, les petits poèmes en prose)

00:03 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

14/02/2012

St Valentin


Jean Ferrat - Louis Aragon: Aimer à perdre la raison (1980)

 

Il n’y a qu’une sorte d’amour,

mais il y en a mille différentes copies.

 

La Rochefoucauld

13/02/2012

Nuit de neige

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La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au coin d'un bois.

Plus de chansons dans l'air, sous nos pieds plus de chaumes.
L'hiver s'est abattu sur toute floraison ;
Des arbres dépouillés dressent à l'horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.

La lune est large et pâle et semble se hâter.
On dirait qu'elle a froid dans le grand ciel austère.
De son morne regard elle parcourt la terre,
Et, voyant tout désert, s'empresse à nous quitter.

Et froids tombent sur nous les rayons qu'elle darde,
Fantastiques lueurs qu'elle s'en va semant ;
Et la neige s'éclaire au loin, sinistrement,
Aux étranges reflets de la clarté blafarde.

Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées ;
Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.

Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.

Guy de Maupassant

00:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

04/02/2012

En hiver

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A chaque fois que la neige tombe,
Je crois voir un ange
sur un fil transparent.
La danse de cette délicate créature
est différente chaque fois.

Toute sa blancheur,
pure et brillante,
nous entoure, il semble, pour toujours.

La pure et fine Blanche Neige,
empreintée de soleils et de lunes,
n’a pas pu voir les hommes
emportés par le vent.

Cette fée de l’hiver
n’a pas senti l’odeur de la guerre.
Elle n’a pas eu le moment de réflechir.
Mais elle sait que son cœur, pur et jeune,
est rempli de rêves et de rimes
qu’elle n’a pas encore exprimés.

Elle commence une nouvelle année
avec un frisson du Nord dans le corps.

Chloe Douglas, 2010

00:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (1)