18/09/2011
J'appelle
On me dit que mes enfants, les hommes, ont des problèmes d'emploi.
Moi, j'appelle, dit Dieu.
J'embauche tout le temps, je suis sur la place pour embaucher dès 6H00 du matin.
J'y suis à 9H00, j'y suis à 14H00.
J'y suis encore à 5H00 du soir, alors que la journée va s'achever; à ce moment, moi, j'embauche encore.
Et moi je paie, dit Dieu.
Je ne paie pas à l'heure, ni au mois, ni aux pièces.
Moi je paie à l'éternité...
Parfaitement : une éternité de bonheur pour celui qui aura travaillé pour moi quelques heures, quelques semaines, quelques mois, quelques années.
Et j'appelle tous ceux qui veulent.
Je ne demande ni BAC, ni BEPC, ni CAP, ni BTS, ni diplôme d'aucune sorte.
Je ne demande que de la bonne volonté, la volonté de travailler; j'appelle pour tous les métiers.
J'ai besoin de cantonniers,
car il est écrit : "Préparez les routes du Seigneur, rabotez les collines et rectifiez les virages...".
J'ai besoin de cantonniers pour préparer la route de mon retour.
En créant un monde moins inégal et plus droit, en luttant contre les injustices et les misères,
En rendant les routes de la vie moins dures et moins pénibles pour les hommes, mes fils, pour les hommes, vos frères...
J'ai besoin d'infirmiers, de bons samaritains,
ceux qui soignent les maladies du corps et surtout de l'âme,
ceux qui ramassent dans les fossés les blessés de la vie, les abandonnés de la route...
J'ai besoin de vignerons et de moissonneurs,
car "la moisson est abondante et les ouvriers peu nombreux".
J'appelle tous ceux qui sont prêts à récolter
la moisson des bonnes volontés qui ne savent où s'adresser,
la vendange des joies qui ne savent avec qui se partager...
Surtout, surtout, j'ai besoin de bergers,
"car j'ai pitié de ces foules, qui sont comme des troupeaux sans pasteurs".
Ceux par les mains de qui je partagerai à tous les affamés le Pain de ma Parole,
le Pain de mon Corps et le Vin de mon Sang...
Venez tous, dit Dieu, j'appelle; il y a du travail pour tous, j'emploie tout le monde...
Et ce soir, après la journée de travail, tous ensemble, avec Moi, vous ferez la fête !
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15/09/2011
Toucher la lumière
Toucher la lumière
Par une nuit de pleine lune
essaye de fixer la galaxie
Tu verras qu’elle est cours d’eau
avec tes bras pour affluents
ta poitrine pour estuaire
Aujourd’hui le ciel a écrit son poème
à l’encre blanche
Il l’a appelé neige
Ton rêve rajeunit tandis que tu vieillis
Le rêve grandit en marchant
vers l’enfance
Le rêve est une jument
qui au loin nous emporte
sans jamais se déplacer
Le nuage est las de voyager
Il descend à la plus proche rivière
pour laver sa chemise
A peine a-t-il mis les pieds dans l’eau
que la chemise se dissout
et disparaît
Une rose sort de son lit
prend les mains du matin
pour se frotter les yeux
Le palmier parle avec son tronc
la rose avec son odeur
Le vent et l’espace vagabondent
main dans la main
Arc-en-ciel ?
Unité du ciel et de la terre
tressés en une seule corde
Il marche sur les versants de l’automne
appuyé au bras du printemps
Le ciel pleure lui aussi
mais il essuie ses larmes
avec le foulard de l’horizon
Quand vient la fatigue
le vent déroule le tapis de l’espace
afin de s’y allonger
Dans la forêt de mes jours
aucune place
sauf pour le vent
Pour toucher la lumière
tu dois t'appuyer sur ton ombre
Je sens parfois que le vent
est un enfant qui crie
porté sur mes épaules
Comment décrire à l’arbre
le goût de son fruit ?
A l’arc
le travail de la corde ?
Telle une main
la lumière se déplace
sur le corps des ténèbres
C’est l’épaule de l’espace
qui s’effondre là-bas
sous les nuages noirs
L’espace dans l’œil de la guillotine
est lui aussi tête à couper
Tu ne peux être lanterne
si tu ne portes la nuit
sur tes épaules
Je conclurai un pacte avec les nuages
pour libérer la pluie
Un autre avec le vent
pour qu’il nous libère
les nuages et moi
La parole est demeure dans l’exil
chemin dans la patrie
Qu’il est étrange ce pacte
entre les vagues et le rivage –
le rivage écrit le sable
les vagues effacent l’écriture
Mémoire – ton autre demeure
où tu ne peux pénétrer
qu’avec un corps devenu
souvenir
Adonis, in Toucher la lumière, Ed. Fata Morgana, 1997. Ouvrage d’artiste en édition limitée à 30 exemplaires, comportant chacun une peinture originale de Farid Belkahia.
Texte traduit de l’arabe par Anne Wade Minkowski.
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11/09/2011
L'ami oublié
Je suis l'ami des jours qui passent
le contraire du héros
je suis l'ami que l'on oublie sans peine
à son jour le plus beau.
Je marche dans tes allées sombres
et je te vois tranquille et beau
mes espérances d'un nouveau monde
je t'en fais ce soir cadeau
Si à ta porte brille un flambeau...
Je suis l'ami des jours qui passent
le contraire du héros
je suis l'ami que l'on oublie sans peine
à son jour le plus beau...
Dans le vacarme des paroles
sans masque et sans dire un mot
tu reconnaîtras mon visage
ma pâleur et mon manteau
Un regard clair sera ton cadeau
Je suis l'ami des jours qui passent...
Chanson d'Angelo Branduardi
Texte français d'Etienne Roda-Gil
Photo prise sur le blog de K. Van Engeland à consulter.
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10/09/2011
Prière d'une petite cruche
Seigneur, excusez-moi si je vous dérange!
Il m'est venu tout à l'heure à l'idée
que vous aviez peut-être besoin d'un saint...
Alors je suis venu pour la place,
je ferai très bien l'affaire.
Quoi qu'on en dise, le monde est rempli de gens parfaits.
Il y en a qui vous offrent beaucoup de sacrifices
et, pour que vous ne vous trompiez pas en les comptant,
ils les marquent avec une petite croix sur un carnet.
Moi, je n'aime pas faire des sacrifices.
Ça m'ennuie énormément.
Ce que je vous ai donné, Seigneur,
vous savez bien que vous l'avez pris sans permission.
Tout ce que j'ai pu faire, c'est de ne pas rouspéter.
Il y a aussi des gens qui se corrigent
d'un défaut par semaine.
Ils sont forcément parfaits au bout d'un trimestre.
Moi, je n'ai pas assez confiance en vous pour faire ça.
Qui sait si je vivrais encore
au bout de la première semaine?
Vous êtes si imprévisible, si impulsif, mon Dieu!
Alors, j'aime autant garder mes défauts...
en m'en servant le moins possible.
Les gens parfaits ont tant de qualités
qu'il n'y a plus de place en leur âme pour autre chose.
Ils n'arriveront jamais à être des saints.
D'ailleurs, ils n'en ont pas envie
...de peur de manquer à leur humilité.
Mais, Seigneur, un saint, c'est un vase vide
que vous remplissez de votre grâce,
qui déborde de votre Amour, de votre Sainte Trinité.
Or, Seigneur, je suis un vase vide -
avec un peu de boue au fond.
Ce n'est pas propre, je le sais bien...
Si vous ne voulez pas de moi non plus, Seigneur,
je n'insisterai pas.
Réfléchissez pourtant à ma proposition, elle est sérieuse.
Quand vous irez dans votre cellier
rappelez-vous que vous avez quelque part sur la terre
une petite cruche à votre disposition.
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07/09/2011
Bucoliques
Etienne TORIELLI
Un petit jardin.
A l'ombre d'un jardin cachant son opulence,
La rose et le lilas, l'oiseau secrètement,
Attendaient-ils encore le doux chuchotement
Des caresses du soir au fond de l'indolence?
Dans ce calme abrité de toute turbulence,
Un écureuil furtif, à l'écoute un moment,
La fleur d'un papillon et son envol charmant
S'enivraient de la vie au velours du silence.
De quels élans sont faits les beaux jardins en fleurs
Si le soir qui s'y coule à l'écart des malheurs
Comme une étoile aux cieux les invite à se taire?
Dans ce petit jardin, abri d'un univers
L'amour écoutait-t-il, craintif et solitaire,
Le grand silence d'or où frémissaient ces vers?
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06/09/2011
C'est la rentrée
Chouette, c'est la rentée
On va bien s'amuser!
Zut, c'est la rentrée
Plus de grasses matinées!
Chouette, c'est la rentrée
La maîtresse est bronzée!
Zut, c'est la rentrée
Bientôt fini l'été!
Chouette, c'est la rentrée
J'ai de nouveaux souliers!
Zut, c'est la rentrée
J'ai un peu mal aux pieds!
Anonyme
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