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20/11/2010

Partir

PARTIR

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de dom Hélder Câmara

Partir, c'est avant tout sortir de soi.
Prendre l'univers comme centre,
au lieu de son propre moi.
Briser la croûtre d'égoïsme
qui enferme chacun comme dans en prison.

Partir, c'est cesser de braquer une loupe
sur mon petit monde;
cesser de tourner autour de soi-même
comme si on était le centre de tout et de la vie.

Partir, ce n'est pas dévorer des kilomètres
et atteindre des vitesses supersonique.
C'est avant tout regarder,
s'ouvrir aux autres, aller à leur rencontre.

C'est trouver quelqu'un qui marche avec moi,
sur la même route,
non pas pour me suivre comme mon ombre,
mais pour voir d'autres choses que moi,
et me le faire voir.

11/11/2010

Hommage

 

coquelicot.jpg

"Le coquelicot est un symbole international à la mémoire de ceux qui sont morts à guerre. Son origine est aussi internationale.

Un écrivain fut le premier à établir un rapport entre le coquelicot et les champbatailles durant les guerres napoléoniennes du début du 19e siècle. Il remarqua que les champs qui étaient nus avant le combat se couvraient de fleurs rouge sang après la bataille.

Le Lieutenant-Colonel John McCrae, un médecin militaire canadien, établit le même rapport entre le coquelicot et les champs de batailles et écrivit son célèbre poème In Flanders Fields (Dans les champs des Flandres). Le coquelicot devint rapidement le symbole des soldats morts au combat.

 

Dans les champs des Flandres

Au champ d'honneur, les coquelicots
Sont parsemés de lot en lot
Auprès des croix; et dans l'espace
Les alouettes devenues lasses
Mêlent leurs chants au sifflement
Des obusiers.

Nous sommes morts,
Nous qui songions la veille encor'
À nos parents, à nos amis,
C'est nous qui reposons ici,
Au champ d'honneur.

À vous jeunes désabusés,
À vous de porter l'oriflamme
Et de garder au fond de l'âme
Le goût de vivre en liberté.
Acceptez le défi, sinon
Les coquelicots se faneront
Au champ d'honneur.

John McCrae

04/11/2010

Il pleut

magritte.jpg

Averse averse averse averse averse

pluie ô pluie ô pluie ! ô pluie ô pluie ô pluie

gouttes d’eau gouttes d’eau gouttes d’eau gouttes d’eau

parapluie ô parapluie ô parapluie ô !

paragouttes d’eau paragouttes d’eau de pluie

capuchons pélerines et imperméables

que la pluie est humide et que l’eau mouille et mouille

mouille l’eau mouille l’eau mouille l’eau mouille l’eau

et que c’est agréable agréable agréable

d’avoir les pieds mouillés et les cheveux humides

tout humide d’averse et de pluie et de gouttes

d’eau de pluie et d’averse et sans un paragoutte

pour protéger les pieds et les cheveux mouillés

qui ne vont plus friser qui ne vont plus friser

à cause de l’averse à cause de la pluie

à cause de l’averse et des gouttes de pluie

des gouttes d’eau de pluie et des gouttes d’averse

cheveux désarçonnés cheveux sans parapluie

Raymond Queneau

08:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

30/10/2010

Cette lampe inconnue

Nous n'appartenons à personne sinon au point d'or de cette lampe inconnue de nous, inaccessible à nous qui tient éveillés le courage et le silence.

René Char dans "Les feuillets d'Hypnos"

29/10/2010

L'arrière-chant

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L’ARRIERE-CHANT

Chez nous

nulle voix sans issue
chemin perdu
trouve toujours
village aux ardoises disjointes
aux paupières baissées
sur son visage
aux toits se donnant l’accolade
avant d’affronter le tollé
des rafales

*
La plage tire ses rideaux
Veillent les brumes basses
sur l’aber
et nous gardons mémoire d’horizons
en héritage

*
Une embellie et le soleil
pose ses mains sur la rive d’en face
sur le versant heureux
de la lumière murmurée
juste un instant
qui aimerait durer


*
Journée sans vent n’est pas sans nouvelles
dans les haubans des ciels changeants
gréeurs de rêves
dans les nuages de passage
on tente de capter
les échos d’un outre-monde.

*
Chez nous
on ne questionne pas
on répond à l’appel du large
de l’inconnu
prenant congé à bout de quai
sans un adieu
quand le crachin ravale ses sanglots.

Gilles Baudry

00:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

27/10/2010

Octobre le vaillant

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Octobre le vaillant,
Surmène le paysan.
L’automne est un oiseau roux,
Dont le vent arrache les plumes.
Dans sa gibecière de brume,
Le chasseur emporte l’été.

Maurice Carême