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11/03/2010

Printemps des poètes 5

"Textes Immortels "

 

FRANCIS LALANNE

LE 23 AVRIL A LA FERRIERE (85)

 

réservations ouvertes...

 

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 Francis Lalanne a fait un jour une promesse à son maître de poésie Pierre Lartigue : monter un spectacle mêlant chansons et textes parlés tirés d’œuvres immortelles.

C’est aujourd’hui chose faite avec cette nouvelle tournée qu’il nous livre, magnifique hommage aux auteurs qui l’ont inspiré, nourri et porté tout au long de sa vie d’artiste. Un spectacle tourné vers l’essentiel, l’essence : son émotion, le piano, sa voix…

 

"Amateur de la langue française, des auteurs et des compositeurs dont va s’emparer Lalanne, cet artiste qui se propose à nous, pour faire de tous ces auteurs, compositeurs, interprètes, une retranscription personnelle …L’exercice est difficile, ambitieux, ardu…rester soi sans trahir l’intention de l’oeuvre initiale et ne pas refaire ce qui a déjà été fait par les auteurs eux mêmes…

Francis Lalanne a fait le bon choix en étant simple ! Ponctué de poèmes sans musique, le spectacle est intimiste et la fragilité de l’artiste face aux monuments à gravir, est aussi touchante que la délicatesse et la vulnérabilité des textes eux mêmes , incarnés par un Lalanne profondément habité… tantôt frénétique comme un enfant, tantôt posé et lunaire…la main tremblante de trac lorsqu’il reprend « la chansonnette » de « Philippe Gerard » , qui a composé pour Piaf, Montand et beaucoup d’autres…la rencontre était poignante, profondement complice, gracieuse et respectueuse !
Le décor du lieu rajoute une dimension à la proximité entre Lalanne et le public…un peu comme si nous étions des voyeurs dans le cocon d’un enfant sur sa planète et en connexion totale avec l’âme du lieu, porté par les textes, l’orchestration impeccable de la pianiste, et du silence…un silence rond et plein comme un oeuf d’où l’on voit renaître des textes immortels… poésie me direz vous ! Lalanne aussi !"

 

 

16:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

10/03/2010

Printemps des poètes 4

Le feu de l’abeille

sur la fleur des champs

 

la belle libellule

demoiselle des étangs

 

l’or des jours

et le bleu des nuits

 

quand un ange passe

et nous laisse éblouis

TP dans "Terre d'envol"

00:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (2)

09/03/2010

Printemps des poètes 3

L’homme

regarde les étoiles

 

Cœur ne bruit

qu’à l’écoute

de l’éternité

 

Se tient cachée

dans l’amitié

de son Dieu

 

son espérance

prête à danser

sous les cieux

TP dans "Terre d'envol"

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08/03/2010

Printemps des Poètes 2

Andrée Chédid, marraine du 12ème Printemps des Poètes

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Je m'écris

J'interprète une page de vie
J'en use comme plaque de cuivre
J'ai la grène de plaisirs
Je la crible d'années

Je la saisis en verte saison
Je la racle de nuit d'hiver
Je la ronge en creux d'angoisses

Je m'y taille espace libre
Je l'attaque en matière noire
Je progresse d'épreuves en épreuves

Je la creuse en vaines morsures
Je la burine d'émotions
Je l'entame

Pour nier le temps
Je m'écris pour durer

Andrée Chedid  ("Rythmes " -  éditions Gallimard, 2002)

07/03/2010

Printemps des Poètes

Du 8 au 21 mars 2010, le Printemps des Poètes, sur le thème Couleur femme.

site officiel 

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07/02/2010

Le chemin des mots

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Il était une fois une petite fille qui ne trouvait jamais les mots pour dire ce qu'elle ressentait.  Chaque fois qu'elle tentait de s'exprimer, de traduire ce qui se passait à l'intérieur d'elle, elle éprouvait une sorte de vide.  Les mots semblaient courir plus vite que sa pensée.  Ils avaient l'air de se bousculer dans sa bouche mais n'arrivaient pas à se mettre ensemble pour faire une phrase.  Dans ces moments-là, elle devenait agressive, violente, presque méchante.  Et des phrases toutes faites, coupantes, cinglantes sortaient de sa bouche.  Elles lui servaient uniquement à couper la relation qui aurait pu commencer.  De toute façon tu peux pas comprendre.  Ca sert à rien de dire.  C'est des bêtises de croire qu'il faut tout dire!

D'autres fois, elle préférait s'enfermer dans le silence, avec ce sentiment douloureux.  Que de toute façon personne ne pouvait savoir ce qu'elle ressentait, qu'elle n'y arriverait jamais.  Que les mots ne sont que des mots.  Mais tout au fond d'elle-même, elle était malheureuse, désespérée, vivant une véritable torture à chaque tentative de partage.  Un jour, elle entendit un poète qui disait à la radio que "Il y a chez tout être humain un chemin des mots qu'il appartient à chacun de trouver."  Et, dès le lendemain, la petite fille décida de partir sur le chemin des mots qui était à l'intérieur d'elle.

La première fois où elle s'aventura sur le chemin des mots, elle ne vit rien.  Seulement des cailloux, des ronces, des branchages, des orties, et quelques fleurs piquantes.  Les mots du chemin des mots semblaient se cacher, paraissaient la fuir.  La seconde fois où elle chemina sur le chemin des mots, le premier mot qu'elle vit sur la pente d'un talus fut le mot OSER.  Quand elle s'approcha, ce mot osa lui parler.  Il dit d'une voix exténuée: "Veux-tu me pousser un peu plus haut sur le talus?"  Elle lui répondit: "Je crois que je vais te prendre avec moi et que je vais t'emmener très loin dans ma vie."

Une autre fois, elle découvrit que les mots étaient comme des signes sur le bord de ce chemin et que chacun avaient une forme différente et un sens particulier.  Le deuxième mot qu'elle rencontra fut le mot VIE.  Elle le ramassa, le mit contre son oreille.  Tout d'abord, elle entendit rien.  Mais en retenant sa respiration, elle perçut comme un petit chuchotement: "Je suis en toi, je suis en toi" et plus bas encore: "Prend soin de moi."  Mais là, elle ne fut pas très sure d'avoir bien entendu.

Un peu plus loin sur le chemin des mots, elle trouva un petit mot tout seul, recroquevillé sur lui-même, tout frileux comme s'il avait froid.  Il avait vraiment l'air malheureux ce mot-là.  Elle le ramassa, le réchauffa un peu, l'approcha de son coeur et entendit un grand silence.  Elle le caressa et lui dit: "Comment tu t'appelles-toi?"  Et le petit mot qu'elle avait ramassé lui dit d'une voix nouée: "Moi, je suis le mot SEUL.  Je suis vraiment tout seul.  Je suis perdu, personne ne s'intéresse à moi, ni ne s'occupe de moi."  Elle serra le petit mot contre elle, l'embrassa doucement et poursuivit sa route.

Près d'un fossé sur le chemin des mots, elle vit un mot à genoux, les bras tendus.  Elle s'arrêta, le regarda et c'est le mot qui s'adressa à elle: "Je m'appelle TOI", lui dit-il.  "Je suis un mot très ancien mais difficile à rencontrer car il faut me différencier sans arrêt des autres."  La petite fille le prit en disant: "J'ai envie de t'adopter, toi, tu seras un bon compagnon pour moi."

Sur le chemin des mots elle rencontra d'autres mots qu'elle laissa à leur place.  Elle chercha un mot tout joyeux, tout vivant.  Un mot qui puisse scintiller dans la nuit de ses errances et de ses silences.  Elle le trouva au creux d'une petite clairière.  Il était allongé de tout son long, paraissait détendu les yeux grands ouverts.  Il avait l'air d'un mot tout à fait heureux d'être la.  Elle s'approcha de lui, lui sourit et dit: "C'est vraiment toi que je cherchait, je suis ravie de t'avoir trouvé. Veux-tu venir avec moi ?"  Il répondit: "Bien sûr, moi aussi je t'attendais..."  Ce mot qu'elle avait trouvé était le mot VIVRA.

Quand elle rassembla tous les mots qu'elle avait recueillis sur le chemin des mots, elle découvrit avec stupéfaction qu'ils pouvaient faire la phrase suivante: Ose ta vie, toi seule la vivras, elle répéta plus lentement: "Ose ta vie, toi seule la vivras."

Depuis ce jour, la petite fille prit l'habitude d'aller se promener sur le chemin des mots.  Elle fit ainsi des découvertes étonnantes, et ceux qui la connaissent furent très surpris d'entendre tout ce que cette petite fille avait à l'intérieur d'elle.  Ils furent étonnés de toute la richesse qu'il y avait dans une petite fille très silencieuse.

Ainsi ce termine le conte de la petite fille qui ne trouvait jamais les mots pour se dire.
 

(Auteur inconnu)