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22/06/2009

L'été

Il brille, le sauvage Été,
La poitrine pleine de roses.
Il brûle tout, hommes et choses,
Dans sa placide cruauté.

Il met le désir effronté
Sur les jeunes lèvres décloses ;
Il brille, le sauvage Été,
La poitrine pleine de roses.

Roi superbe, il plane irrité
Dans des splendeurs d’apothéoses
Sur les horizons grandioses ;
Fauve dans la blanche clarté,
Il brille, le sauvage Été.

Théodore de Banville (1823-1891)

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12/06/2009

La rose et le réséda

La Rose et le Réséda
tiré de La Diane française
- Louis Aragon
-

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l'échelle
Et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Qu'importe comment s'appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l'un fut de la chapelle
Et l'autre s'y dérobât
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du coeur des bras
Et tous les deux disaient qu'elle
Vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l'un chancelle
L'autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Ils sont en prison Lequel
A le plus triste grabat
Lequel plus que l'autre gèle
Lequel préfère les rats
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Un rebelle est un rebelle
Nos sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle
Passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Répétant le nom de celle
Qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Il coule, il coule, il se mêle
À la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
L'un court et l'autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle
La rose et le réséda

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07/06/2009

Fête des mères


Fete des meres - poesie

03/06/2009

Juin

Les prés ont une odeur d’herbe verte et mouillée,
Un frais soleil pénètre en l’épaisseur des bois ;
Toute chose étincelle, et la jeune feuillée
Et les nids palpitants s’éveillent à la fois.

Les cours d’eau diligents aux pentes des collines
Ruissellent, clairs et gais, sur la mousse et le thym ;
Ils chantent au milieu des buissons d’aubépines
Avec le vent rieur et l’oiseau du matin.

Les gazons sont tout pleins de voix harmonieuses,
L’aube fait un tapis de perles aux sentiers ;
Et l’abeille, quittant les prochaines yeuses,
Suspend son aile d’or aux pâles églantiers.

Sous les saules ployants la vache lente et belle
Paît dans l’herbe abondante au bord des tièdes eaux :
La joug n’a point encor courbé son cou rebelle ;
Une rose vapeur emplit ses blonds naseaux.

Et par delà le fleuve aux deux rives fleuries
Qui vers l’horizon bleu coule à travers les prés,
Le taureau mugissant, roi fougueux des prairies,
Hume l’air qui l’enivre et bat ses flancs pourprés.

La Terre rit, confuse, à la vierge pareille
Qui d’un premier baiser frémit languissamment,
Et son oeil est humide et sa joue est vermeille,
Et son âme a senti les lèvres de l’amant.

Ô rougeur, volupté de la Terre ravie !
Frissonnements des bois, souffles mystérieux !
Parfumez bien le cœur qui va goûter la vie,
Trempez-le dans la paix et la fraîcheur des cieux !

Assez tôt, tout baignés de larmes printanières,
Par essaims éperdus ses songes envolés
Iront brûler leur aile aux ardentes lumières
Des étés sans ombrage et des désirs troublés.

Alors inclinez-lui vos coupes de rosée,
Ô fleurs de son printemps, aube de ses beaux jours !
Et verse un flot de pourpre en son âme épuisée,
Soleil, divin soleil de ses jeunes amours !

 

Leconte de Lisle dans Poèmes antiques

06:01 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

10/05/2009

Mai

Mai

  Le mai le joli mai en barque sur le Rhin   
  Des dames regardaient du haut de la montagne   
  Vous êtes si jolies mais la barque s’éloigne   
  Qui donc a fait pleurer les saules riverains   
     
  Or des vergers fleuris se figeaient en arrière   
  Les pétales tombés des cerisiers de mai   
  Sont les ongles de celle que j’ai tant aimée   
  Les pétales flétris sont comme ses paupières   
     
  Sur le chemin du bord du fleuve lentement   
  Un ours un singe un chien menés par des tziganes   
  Suivaient une roulotte traînée par un âne   
  Tandis qui s’éloignait dans les vignes rhénanes   
  Sur un fifre lointain un air de régiment   
     
  Le mai le joli mai a paré les ruines   
  De lierre de vigne vierge et de rosiers   
  Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers   
  Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes   

 

Guillaume Apollinaire

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29/04/2009

Un monde de bénédictions

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La maman d’un jeune créateur vient de lui lire un passage des Ecritures :

« Je mets devant toi la bénédiction et la malédiction, choisis la bénédiction ».

Alors il se met à ses pinceaux et imagine un monde de bénédictions.

Il cherche des électriciens pour rétablir le courant entre ceux qui ne se parlent plus,

Des infirmières pour soigner les bleus à l’âme,

Des opticiens pour changer les regards,

Des démineurs pour désamorcer les disputes,

Des maçons pour bâtir la paix,

Des agronomes pour promouvoir la culture de la non-violence,

Des aiguilleurs pour retrouver le bon sens,

Des musiciens pour adoucir les mœurs,

Des cuisiniers pour partager la nourriture à l’humanité,

Des modérateurs pour calmer la consommation,

Des couturières pour retisser le lien social,

Des instituteurs pour apprendre à compter les uns sur les autres,

Des informaticiens pour sauvegarder la création,

Des hommes de ménage pour dépoussiérer les vieilles théories,

Des horticulteurs pour semer des fleurs d’espérance,

Des journalistes pour répandre la bonne nouvelle,

Des artistes pour dessiner un sourire sur tous les visages !

08:03 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (6)