01/02/2011
J'inventerai des mots
J’inventerai des mots vivants comme des sources,
des mots ensoleillés comme un enfant heureux
s’arrête de jouer pour se désaltérer,
et je boirai cette eau qui me parle de toi.
J’inventerai des mots clairs comme des torrents,
des mots dans la forêt, ruisselants de lumière
comme ce jour d’été où je t’ai rencontré,
et je m’y baignerai en souvenir de toi.
J’inventerai des mots ronds comme des amphores,
des mots nés de l’amour de la terre et du feu,
je les façonnerai dans l’argile du temps,
et je les emplirai du parfum de ton nom.
J’inventerai des mots comme un cri de trompette,
des mots comme un volcan éclatant dans la nuit,
déchirant mon sommeil, dévastant mon espoir,
et je m’éveillerai, brûlé par ton absence.
J’inventerai des mots dressés comme des croix,
des mots qui font souffrir quand on voudrait aimer
à tous les carrefours, à toutes les rencontres,
et je les sculpterai dans le bois de ma vie.
J’inventerai des mots comme des tombeaux vides,
des mots comme un ciel gris quand on a tout perdu,
quand il ne reste plus qu’à retourner chez soi,
et je découvrirai que tu viens sur ma route.
J’inventerai des mots pour toutes les saisons,
des mots pour tous les jours, des mots pour le dimanche,
des mots pour l’abandon, des mots pour le bonheur,
enfin, j’écouterai les mots de ton silence.
A. M. LECLERCQ
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29/01/2011
Acrostiche
Grande et immense la mer qui
Ramène une à une ses vagues
A la plage pour effacer
Inutiles les pas de l’homme allant ou
N’allant pas vers ce qui sera ou ne sera pas
De cette promenade
En solitaire
Sans se soucier du temps qui passe
Au retour peut-être aura-t-il
Bien avant l’heure
La réponse à la question
Et moi qui suis-je ? un grain de sable ?
Copyright Thierry Piet
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07/01/2011
Après l'épiphanie
APRÈS L’ÉPIPHANIE
Les lumières des crèches
s’éteignent dans la ville.
Il ne reste que les miettes
clignotantes de l’étoile
tombée en mer et sur la terre :
le fanal d’un pêcheur,
minuscule entre deux vagues,
les phares dédoublés
sur l’asphalte humide
– et toi qui t’allumes
avec d’autres ici-bas
dans l’aube assombrie
où les nuages seuls
ont remplacé la nuit
pour indiquer l’enfant
à ceux qui le cherchent
Jean-Pierre Lemaire
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06/01/2011
Janvier
Janvier
Janvier, pour dire à l'année "bonjour"
Février pour dire à la neige "il faut fondre"
Mars pour dire à l'oiseau migrateur "reviens"
Avril pour dire à la fleur "ouvre-toi"
Mai pour dire "ouvriers nos amis"
Juin pour dire à la mer "emporte nous très loin"
Juillet pour dire au soleil "c'est ta saison"
Août pour dire "l'homme est heureux d'être homme"
Septembre pour dire au blé "change toi en or"
Octobre pour dire "camarades, la liberté"
Novembre pour dire aux arbres "déshabillez vous"
Décembre pour dire à l'année "adieu, bonne chance"
Et douze mois de plus par an,
Mon fils
Pour te dire que je t'aime.
Alain Bosquet
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18/12/2010
Seigneur, venez!
1 Seigneur, venez, la terre est prête pour vous accueillir.
Seigneur, venez, sur nos sillons le grain peut mûrir.
Car toute chair attend le Verbe de Dieu.
Qu'à notre désir enfin se rouvrent les cieux !
Mon Dieu, que votre règne arrive !
2 Seigneur, venez, le pain nous manque et nos âmes ont faim.
Seigneur, venez, la table est mise pour le festin.
Que votre corps nous soit la force du jour !
Que votre présence en nous ravive l'amour !
3 Seigneur, venez souffrir en nous les tourments de la mort.
Seigneur, venez porter le poids qui courbe nos corps.
Que votre croix se dresse et calme nos pleurs !
Que votre regard bientôt dissipe nos peurs !
4 Seigneur, venez, le froid nous mord et la nuit est sans fin.
Seigneur, venez, nos yeux espèrent votre matin.
Que votre paix se lève sur nos douleurs !
Qu'au feu de l'Esprit renaisse un monde qui meurt!
Didier Rimaud
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14/12/2010
Nuit obscure
14 décembre: St Jean de la Croix, poète mystique.
Dans une nuit obscure
par un désir d'amour tout embrasée
oh joyeuse aventure
sortis sans me montrer
quand ma maison fut enfin apaisée
Dans l'obscure et très sûre
par la secrête échelle déguisée
oh joyeuse aventure
dans l'obscur et cachée
quand ma maison fut enfin apaisée
Dans cette nuit de joie
secrètement car nul ne me voyait
ni mes yeux rien qui soit
sans lumière j'allais
autre que celle en mon coeur qui brûlait
Et elle me guidait
plus sûr que la lumière de midi
au lieu où m'attendait
moi qui savait bien qui
en un endroit où nul de paraissait
Oh nuit qui as conduit
nuit plus aimable que l'aube levée
oh nuit qui as uni
l'ami avec l'aimée
l'aimée en l'ami même trandformée
Contre mon sein fleuri
qui tout entier pour lui seul se gardait
il resta endormi
moi je le caressais
de l'éventail des cédres l'air venait
Du haut du créneau l'air
quand sous mes doigts ses cheveux s'écartaient
avec sa main légère
à mon cou me blessait
et chacun de mes sens me ravissait
En paix je m'oubliai
j'inclinai le visage sur l'ami
tout cessa je cédai
délaissant mon souci
entre les fleurs des lis parmi l'oubli.
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