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29/03/2006

Elle se cachait derrière un sourire

Dans ma collection de vieux 45t, j'ai deux EP de Soeur Sourire, celle qui battit tous les hit-parades du début des années 60 avec son célèbre "Dominique nique nique...", chanson qui raconte la vie de St Dominique, le fondateur de l'Ordre des Prêcheurs. Derrière ce nom de Soeur Sourire (de son vrai nom: Jeanine Deckers - 1933-1985) se cachait un destin tragique. Rattrapée par le fisc et par l'amour d'une femme qu'elle avait voulu fuir en entrant dans un couvent, elle se suicida avec son amie le 29 mars 1985 dans la plus grande détresse et la plus grande indifférence. Cela fait exactement 21 ans aujourd'hui.

Cette disparition est passée presque inaperçue... Il n'y a pas très longtemps que j'ai appris la triste vérité. Bien sûr, il ne m'appartient pas de juger cette 'histoire'... Dieu seul voit ce qu'il y a dans le coeur de chacun. Aujourd'hui encore, derrière des sourires, des gens vivent des drames: problèmes d'argent, problèmes affectifs, choix de vie mal assumés et plein d'autres choses encore. Le pire, c'est que parfois c'est dans sa propre famille, sur son pallier ou dans sa rue que ces Histoires arrivent sans que nous les voyions arriver.

Sur le même EP où se trouve "Dominique", il y a "Résurrection", une chanson pleine d'humour admirablement bien servie par sa voix cristalline et sa guitare Adèle, une chanson où tous les grands personnages de l'Histoire, tous siècles confondus, se rencontrent dans le ciel et se racontent évidemment plein d'histoires joyeuses.

Pour connaitre davantage Soeur Sourire, consulter ce blog.

TP

08:00 Publié dans Cris | Lien permanent | Commentaires (2)

28/03/2006

La jeunesse

Alors que le pays se prépare à vivre de nouvelles manifestations, ce discours sur la jeunesse du Général Mac Arthur est de toute actualité. Il est tous les jours sous mes yeux, affiché dans ma cuisine... vous le connaissez certainement, mais je le publie aujourd'hui pour tous ceux qui ne le connaitraient pas encore. Ah! si nos gouvernants pouvaient le méditer!

 

 

RESTER JEUNE de Douglas Mac Arthur


La jeunesse n'est pas une période de la vie,
elle est un état d'esprit, un effet de la volonté,

une qualité de l'imagination,

une intensité émotive,

une victoire du courage sur la timidité,

du goût de l'aventure sur l'amour du confort.

On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d'années : on devient vieux parce qu'on a déserté son idéal.

Les années rident la peau; renoncer à son idéal ride l'âme.

Les préoccupations, les doutes, les craintes et les désespoirs sont les ennemis qui, lentement, nous font pencher vers la terre et devenir poussière avant la mort.

Jeune est celui qui s'étonne et s'émerveille.

Il demande, comme l'enfant insatiable : Et après ?

Il défie les événements et trouve de la joie au jeu de la vie.

Vous êtes aussi jeune que votre foi.

Aussi vieux que votre doute.

Aussi jeune que votre confiance en vous-même.

Aussi jeune que votre espoir.

Aussi vieux que votre abattement.

Vous resterez jeune tant que vous resterez réceptif.

Réceptif à ce qui est beau, bon et grand.

Réceptif aux messages de la nature, de l'homme et de l'infini.

Si un jour, votre coeur est mordu par le pessimisme et rongé par le cynisme, puisse Dieu avoir pitié de votre âme de vieillard.

 

Traduction d'un extrait du discours d'adieu du Général Mac Arthur,
Intitulé "Duty Honor Country" aux étudiants de l'école Militaire de West Point. 1962.
 

08:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (2)

27/03/2006

Où mets-tu ton bonheur?

Interrogé par El Pais (journal espagnol), le ténor Andrea Bocelli s'exprime sur sa florissante situation financière: "J'ai plus que ce dont j'ai besoin (...) Je pense que mon plus grand problème est justement celui-là: je suis aussi contaminé par la tentation de l'argent qui ensuite ne sert à rien (...) Avec un livre, un piano et un ami invité à diner, une personne n'a besoin de rien d'autre."

Devant l'argent, nous sommes tous inégaux: il y a ceux qui en trop malgré eux; il y a ceux dont le gain se justifie; il y a ceux qui ne méritent pas ce qu'ils ont; il y a ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts; il y a ceux qui économisent; il y a ceux qui dépensent sans discernement le peu qu'ils ont...

Le bonheur est sans doute d'avoir ce qu'il faut pour vivre dignement, mais ne réside-t-il pas aussi dans le partage des simples choses de la vie? "Un livre, un piano et un ami à diner..." ou mieux un disque de Bocelli qu'on fait découvrir à un ami de passage ou un voisin, le soir, alors que la nuit tombe sur une journée de travail. Après avoir 'gagné sa journée', nous pouvons partager les fruits de l'amitié, de la musique et de bien d'autres choses... et c'est ça la plus belle richesse, celle qu'on ne pourra pas nous voler et qu'on emportera au paradis. TP

26/03/2006

A-Dieu, Christine!

Christine, on se connaissait un peu. Tu venais me dire bonjour quand j'allais faire mes courses à la petite surface du quartier. Pour les fêtes de fin d'année, je t'achetais des cartes de voeux que tu vendais pour ATD-Quart-Monde.Tu étais seule, tes enfants sont partis loin pour vivre leur vie. Tu as connu la misère, mais les gens du quartier t'ont beaucoup aidé. Tu avais retrouvé la foi, tu venais à la messe de temps en temps le dimanche, tu avais ta place dans la communauté, tu étais reconnue comme une personne à part entière. Une de tes plus grandes joies, je m'en souviens, c'est le soir où tu es venue témoigner au Conseil de Doyenné; le responsable d'ATD Quart-Monde t'avait laissé la parole; c'était la première fois de ta vie que tu prenais la parole devant une assemblée de laïcs engagés et de prêtres, une chose que tu ne t'avais jamais imaginé possible, car, c'est vrai, tu n'avais pas la parole facile comme on dit, et tu en as été capable! et ton témoignage a été fort! la preuve, c'est que je m'en souviens toujours. Je t'avais fait part de ma reconnaissance quelques jours après.

C'est à tout cela que j'ai pensé quand hier soir, juste avant la messe, j'ai appris qu'une crise cardiaque t'avait enlevée de nous la nuit précédente. Je te dois bien cet hommage, toi qui m'a ouvert les yeux sur la misère et la détresse qui n'existent pas qu'au loin. Merci. Et que Le Seigneur t'accueille dans son bonheur. TP

La mission

Dans un roman de Dickens, on trouve l’anecdote suivante : Mister Picwick, qui a loué une place dans une diligence, s’étonne pendant le voyage d’un phénomène étrange qu’il n’arrive pas à expliquer. Alors, il demande des explications au cocher :

-          S’il te plaît, brave homme, comment est-il possible qu’un cheval si squelettique et fragile puisse traîner une voiture si grande d’une manière si facile ?

Le cocher, avec un sourire malicieux et un air mystérieux, lui répond : ce n’est pas l’affaire du cheval, mais de la voiture.

-          Comment dites-vous ?

-         Regardez ce qui se passe : nous avons une paire de roues formidables. Elles ont été graissées, si bien qu’à peine le cheval tire-t-il sur le harnais que les roues se mettent immédiatement en marche…et le pauvre animal n’a pas autre chose à faire que de commencer à trotter s’il ne veut pas être écrasé.

 

Petite interprétation:

 

La voiture, c’est la mission. Ses deux roues sont :la mission ad gentes et la contemplation. Le cheval, c’est Église ; la charge, c’est le monde, l’histoire. Les voyageurs : toutes les cultures. Le cocher, je pense, c’est l’Esprit Saint.

Est-ce le cheval qui trotte, poussé par le poids de la charge, ou est-ce l’essieu de la voiture et ses roues graissées qui entraînent la charge ?

Il faut choisir : si c’était la charge qui entraînait le mouvement, alors l’Église perdrait sa fidélité et serait mue seulement par la peur d’être écrasée. Si ce sont les essieux et les roues qui donnent l’élan, alors l’Église est en accord avec Dieu et elle prend l’initiative sous la conduite de l’Esprit Saint.

25/03/2006

Je vous salue Marie

Aujourd'hui c'est la fête de l'Annonciation, voici un poème de Francis Jammes qui allie Annonciation et Passion. Il parle aussi des simples choses humaines. C'est la foi du poète. Nous connaissons surtout ce beau poème par Georges Brassens qui l'a été mis partiellement en musique.

 

Par l'arc-en-ciel sur l'averse de roses blanches
Par le jeune frisson qui court de branche en branche
Et qui a fait fleurir la tige de Jessé;
Par les Annonciations riant dans les rosées
Et par les cils baissés des graves fiancées
Je vous salue Marie...

Par l'exaltation de votre humilité
Et par la joie du coeur des humbles visités
Par le Magnificat qu'entonnent mille nids
Par le lys de vos bras joints vers le Saint-Esprit
Et par Elisabeth, treille où frémit un fruit
Je vous salue Marie...

Par l'âne et le boeuf, par l'ombre et par la paille,
Par la pauvresse à qui l'on dit qu'elle s'en aille,
Par les nativités qui n'eurent sur leurs tombes
Que les bouquets de givre aux plumes de colombes
Par la vertu qui lutte et celle qui succombe
Je vous salue Marie...

Par le petit garçon qui meurt près de sa mère
Tandis que des enfants s'amusent au parterre
Et par l'oiseau blessé qui ne sait pas comment
Son aile tout à coup s'ensanglante et descend
Par la soif et la faim et le délire ardent
Je vous salue Marie...

Par les gosses battus, par l'ivrogne qui rentre
Par l'âne qui reçoit des coups de pied au ventre
Et par l'humiliation de l'innocent châtié
Par la vierge vendue qu'on a déshabillée
Par le fils dont la mère a été insultée
Je vous salue Marie...

Par la vieille qui, trébuchant sous trop de poids,
S'écrie " Mon Dieu ! ", par le malheureux dont les bras
Ne purent s'appuyer sur une amour humaine
Comme la croix du Fils sur Simon de Cyrène
Par le cheval tombé sous le chariot qu'il traîne
Je vous salue Marie...

Par les quatre horizons qui crucifient le Monde,
Par tous ceux dont la chair se déchire ou succombe
Par ceux qui sont sans pieds, par ceux qui sont sans mains,
Par le malade que l'on opère et qui geint
Et par le juste mis au rang des assassins
Je vous salue Marie...

Par la mère apprenant que son fils est guéri
Par l'oiseau rappelant l'oiseau tombé du nid
Par l'herbe qui a soif et recueille l'ondée
Par le baiser perdu, par l'amour redonné
Et par le mendiant retrouvant sa monnaie
Je vous salue Marie...

Francis Jammes