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20/05/2006

Je vous appelle mes amis

Le disciple de Jésus peut-il rêver d'une intimité plus grande avec son Maître que celle qui est révélée dans l'évangile de ce sixième dimanche de Pâques (Jn15,9-17) ? Par la bouche de son Fils, Dieu nous déclare ses amis! "C'est moi qui vous ai choisis", dit Jésus. Quelle parole forte, et qui prenait tout un sens si précis pour ceux qui étaient dans leur barque ou à leur poste de douanier quand Jésus était passé. On comprend facilement qu'il ajoute: "Je vous dis cela pour que vous soyez comblés de joie." Cette amitié du Christ a ses exigences. Il faut être fidèle et porter du fruit pour demeurer dans cet amour.

Une telle intimité entre Jésus et ses disciples pouvait faire naître comme un club fermé où l'on est bien entre amis. Mais Jésus a donné son Esprit. Et celui-ci se charge d'ouvrir grandes les portes de la communauté pour que les plus lointains puissent y entrer. Pierre, le premier, est obligé de le découvrir quand il rencontre Corneille et tous les siens, qui deviennent ainsi les prémices de toutes les nations appelées à découvrir que Dieu les aime. (Actes 10, 25...)

La lettre de Jean (1Jn4,7-10) se fait l'écho de la découverte des premiers disciples: "Dieu est amour!" C'est lui qui nous a aimés le premier. Qui peut alors refuser d'entrer dans cet amour qui nousest offert? Et comment ne pas porter ce message d'aimer comme Dieu nous aime?

C'est le même évangile que celui de ce dimanche que j'ai choisi il y a dix neuf ans pour mon ordination. Cette année, il résonne de manière particulière puisque je viens d'accepter une nouvelle mission dans mon diocèse. En septembre, je serai curé de paroisse. C'est dans la confiance en cet amour que j'ai pu dire oui. T.P.

17/05/2006

Tous appelés à la sainteté

    Ci-dessous, un article écrit par un confrère, article que j'aurais pu signer. Je vous en fait part aujourd'hui ce 17 mai...Ce sera ma petite contribution pour cette journée.

    Stigmatiser... Le Petit Robert (édition 1970) définit ainsi ce verbe : «Noter d'infamie, condamner définitivement, ignominieusement » C'est le terme qui m'est venu pour exprimer la discrimination dont ont souffert, pendant de trop longues années, les personnes homosexuelles, de la part des bien-pensants et des bien-disants.Il me semble que l'opinion générale, aussi bien chez les chrétiens que chez les autres, enferme ces personnes dans un statut à part, dans une position qui les dévalorise.

   Il est vrai que, pour obtenir une reconnaissance sociale, les associations qui les regroupent organisent, par manière de provocation, des fêtes, des manifestations de nature à choquer. Ces mêmes associations revendiquent pour les personnes homosexuelles des droits égaux à ceux des couples hétérosexuels. Ce qui suscite des débats contradictoires, non seulement parmi les législateurs mais au sein même des familles.
   C'est que les personnes homosexuelles ont encore une image négative au regard de beaucoup. Et elles-mêmes intériorisent cette image que leur renvoie la société.
   Je trouve inacceptable qu'on enferme ainsi dans leur homosexualité des personnes qui ont dans leur existence d'autres aspirations, d'autres valeurs, d'autres qualités.
   Si j'écris ce mot, c'est que j'ai rencontré des parents, des grands-parents ayant parmi les leurs, des enfants et petits-enfants qui ont découvert, parfois dans l'angoisse et la hantise du suicide, leur orientation homosexuelle. Plusieurs m'ont dit leur souffrance de voir ces jeunes vivre dans la détresse le sentiment d'être exclus de la famille, de la société, de l'Église.
   Non sans souffrir eux-mêmes, ni sans un regard vers l'avenir, mais sans arrière-pensée, avec un coeur droit et sincère, parents et grands-parents ont ouvert leur coeur et leur porte à ces enfants qu'ils aiment d'une tendresse nouvelle et qui les aiment.
   Je sais des jeunes, garçons et filles, qui ont connu des années de lutte contre leurs propres penchants homosexuels, avant de s'accepter malgré le regard des autres et de déclarer à tels proches la nature et le bonheur de leur vie affective.
   J'ai entendu aussi des prêtres qui se reconnaissent attirés par les personnes de même sexe. Orientation homosexuelle ? Sans doute. . . Et pourquoi pas ? Sont-ils de moins bons prêtres ? Moins matures ? Seraient-ils indignes de représenter le Christ Époux ? « Il s'en trouve; écrit le père Timothy Raddiffe, que je range parmi les prêtres les plus engagés et les plus impressionnants que j'aie connus. »
    De qui, de quoi donc aurais-je peur ? Que ces prêtres, parce que de tendance homosexuelle, deviennent pédophiles ? L'expérience montre qu'il n'y a pas de relation vérifiée entre homosexualité et pédophilie...
   Que la confusion s'installe dans les esprits et que la loi, comme l'opinion, n'en vienne à saper les fondements de la famille et de la société ? C'est un risque, peut-être. Aux législateurs de veiller à ne pas tout mettre sur le même plan. Mais à chacun et chacune de refuser la stigmatisation et de se rappeler que toute personne est une histoire sacrée et appelée, à travers les vicissitudes - bonheurs et malheurs - de son être sexué, à la sainteté. L.M., prêtre (Echo de l¹ouest 21 avril 2006

16/04/2006

Il est ressuscité!

Ils étaient trois devant le tombeau vide:

Marie-Madeleine, figure de la charité. Elle nous apprend à croire en l'amour, à persévérer dans l'amour, en toutes circonstances. Elle aurait pu penser qu'il n'y a pas d'amour heureux et se décourager, mais elle a préféré demeurer dans l'amour du Christ.

Jean, figure de la foi. C'est le plus jeune des apôtres, seize ans sans doute. Il court vers le tombeau avec tout l'élan de sa jeunesse. Il voit et il croit. Que voit-il? un tombeau vide et des linges pliés. Il n'a pas besoin, comme Thomas, d'une apparition de Jésus montrant ses plaies. Il est ressuscité comme il l'avait dit! Pas besoin de preuves matérielles, seulement des signes!

Pierre, figure de l'espérance. Vaut-il mieux que Judas? Tous les deux ont trahi le Maître, en quelque sorte. Mais Pierre n'a pas désespéré de la miséricorde de Dieu. Il a eu raison d'espérer malgré son péché, et le Jour de la Pentecôte, c'est lui et pas un autre, qui témoignera de l'espérance pascale.

C'est lui, le Christ, qui fait rouler aujourd'hui toutes les pierres de nos tombeaux!

Bonnes fêtes de Pâques à tous celles et tous ceux qui me lisent.TP.

15/04/2006

Images et intériorité

70 élèves ont regardé avec moi hier la dernière demie-heure de ce film magnifique qu'est "L'évangile selon St Matthieu" de Pasolini. C'est à mon avis le plus beau film sur la vie de Jésus tourné jusqu'à présent. Aucune fioriture, juste le texte... grande sobriété. Le silence des élèves a parlé.

Dans un autre lycée: trois peintures bibliques. Partir avec abraham, camper avec Moïse, arriver avec Josué. Trois tableaux réalisés par une artiste... musulmane. Un beau pied de nez à l'histoire des caricatures, un bon partage spirituel. TP

14/04/2006

De la servitude au service

"De la servitude au service", c'était les premiers mots de l'homélie d'hier soir juste après le lavement des pieds.

 

 

 

De l'esclavage à la liberté, c'était le thème du concert "Piano spirituel" offert hier à tous les élèves d'un lycée dont je suis l'aumônier. Dominique Fauchard a su à travers une dizaine de negro-spirituels nous faire entrer dans la musique des esclaves noirs. C'était un concert à la fois culturel et spirituel, un voyage historique du XVIIIème siècle à aujourd'hui, avec cette musique qui est à l'origine de toutes les musiques actuelles. La musique était pour ce peuple le seul espace de liberté et d'expression pour vivre et espérer un jour d'être affranchi. Bien sûr, ce n'est pas sans rappeler la sortie d'Egypte du peuple hébreu avec Moïse. La beauté artistique a su ouvrir un chemin intérieur dans le coeur de beaucoup de jeunes et de professeurs présents: une bonne préparation aux fêtes pascales. "Mystère du calvaire, scandale dela croix: le maître de la terre, esclave sur ce bois! (...) Partout des pauvres pleurent, partout on fait souffrir; pitié pour ceux qui meurent et ceux qui font mourir." TP

13/04/2006

Tenue de service

Aujourd'hui c'est le Jeudi Saint, fête de l'institution de l'Eucharistie et fête des prêtres. Ce soir, je célèbrerai donc avec tous mes frères prêtres de la ville ce mémorial de la Pâque du Seigneur.

"Faites ceci en mémoire de moi" a dit Jésus en offrant le pain et le vin, signe de sa vie offerte. Bien sûr, il s'agit de refaire ces mêmes gestes qui signifient le don du Christ au monde. Mais quand on réalise jusqu'où va le don, cela fait réfléchir un peu. C'est plus qu'un souvenir, c'est un engagement, celui d'offrir sa vie comme lui. Que notre vie soit offrande sacrée, c'est-à-dire une eucharistie! Les martyrs nous le rappellent.

L'Evangile de ce jeudi saint, c'est le lavement des pieds dans St Jean. Seul Jean nous raconte ce moment de la vie de Jésus alors que les autres évangélistes et saint Paul racontent le repas de la Cène. Cela veut dire que le service des frères est aussi important que l'eucharistie, que l'eucharistie est service (les bretons ne disent-ils pas 'service' pour nommer la messe?) et que toute notre vie au service de nos frères est appelée à devenir une eucharistie offerte au Père. Il y a donc un lien très fort entre vie quotidienne et eucharistie. Le Jeudi Saint nous le rappelle. TP